Archives de catégorie : Répression

[DAL 86] Venez nombreux lundi 6 janvier 2014 à 14h accompagner Cerasela à la préfecture

Venez nombreux lundi 6 janvier 2014 à 14h accompagner Cerasela à la préfecture

Vendredi 19 septembre à 9h, Emil un habitant du squat des Glières était convoqué au commissariat. Il devait y venir chercher sa carte d’identité confisquée la veille par la police suite à un défaut de papiers pour son vélomoteur.

Quatre militants du DAL86 ainsi que sa compagne enceinte de 6 mois et mère de deux enfants de 2 ans l’ont accompagné à l’intérieur du commissariat. L’agent, avant de le recevoir, les a observés du premier étage puis est venu le chercher. Ils ont attendu une heure et sa compagne est allée demander des nouvelles (soit vers 10h30). Elle a été reçue à son tour et on lui a dit qu’ils attendaient la décision de la préfecture. Ils ont attendu une heure de plus avant qu’il sorte enfin (soit vers 11h30) avec une convocation à la préfecture pour lundi 23 septembre à 10h pour aller chercher sa carte d’identité.

Ce jour-là, une quinzaine de personnes a accompagné Emil à la préfecture qui n’a pas osé renvoyer ce père de famille en Roumanie. En effet, après avoir expulsé deux pères de famille, l’un le 14 juin et l’autre le 28 juin, la préfecture a donné à Emil un « récépissé valant justificatif d’identité » fabriqué par la police (direction centrale de la sécurité publique) indiquant une date de « retenue du document d’identité » du 20 septembre soit une date volontairement fausse puisque la police devaient savoir qu’elle avait confisqué les papiers le 18 septembre et qu’elle n’a absolument pas le droit, roms ou autres, de le faire. Le récépissé stipulait même la « modalité de restitution » : « suite à décision de la Préfecture de la Vienne » !

Cette décision, que bien-sûr la préfecture n’a écrite nulle part, est la suivante. Emil devait repartir de lui-même en Roumanie et lorsqu’il le ferait, il faudrait qu’il prévienne la préfecture une semaine à l’avance en indiquant le poste frontière français par lequel il passerait comme cela il pourrait récupérer sa carte d’identité qu’elle lui aurait envoyé. La préfecture de venait d’inventer l’auto-expulsion du territoire !

Mais Emil est resté à Poitiers. Et même lors de l’expulsion du squat des Glières, cela ne lui a pas joué de tours puisqu’il a été le seul a avoir le statut de non-régularisé non-expulsable. Tout cela aurait pu rester ainsi si Emil n’avait pas eu l’idée de partir quelques jours aux Pays-Bas sans prévenir la préfecture de la Vienne. Là-bas, il a été contrôlé par la police qui a considéré, on ne peut pas leur en vouloir, que son « récépissé valant justificatif d’identité » étant un faux qu’il avait fait lui-même et l’ont enfermé en centre de rétention pour y voir plus clair.

La compagne d’Emil, Cerasela, aujourd’hui mère d’une petite fille d’un peu plus d’un mois, pour faire libérer et revenir le père de son enfant, est allée la semaine dernière à la préfecture afin de demander à cette dernière de confirmer à la police néerlandaise que c’était bien sa police qui avait réalisé le document litigieux. On lui a affirmé que ce serait fait de suite mais aujourd’hui ce n’est toujours pas le cas. Et nous nous doutons bien pourquoi car comment la préfecture peut-elle reconnaître que la police a confisqué une carte d’identité et a fait un vrai faux justificatif d’identité ?

Dal86 appelle tous ceux qui sont révoltés par ce harcèlement kafkaïen et incessant à venir nombreux accompagner Cérasela lundi 6 janvier 2014 à 14h pour qu’elle obtienne que la préfecture redonne sa carte d’identité à Emil.

Merci de diffuser massivement autour de vous.

Vu sur DAL 86, 5 janvier 2014

Guide abrégé pour manif / action par CADECOL

Guide abrégé pour manif / action par CADECOL

La caisse d’autodéfense juridique collective (CADECOL) est un outil pour élaborer ensemble un discours public permettant de continuer à défendre les raisons de la lutte, se réapproprier les stratégies de défense et ne pas les laisser exclusivement aux spécialistes du droit, mutualiser les moyens de défense, partager nos expériences et débattre sur la justice, le droit et la manière d’anticiper ou de réagir face à la répression.
Sommaire du guide abrégé :
-Présentation de la Caisse de défense collective à Paris et Ile de France
-En manif / en action collective
-En cas d’interpellation
-En cas de procès
-Les avocats
-Lexique
PDF version page par page (16 pages A5 impression R/V retournement « bords courts »)
Par ailleurs, un travail préliminaire pour la réédition actualisée et augmentée du livre, plus complet, « Face à la Police – face à la justice » est en cours par la caisse.
Pour nous contacter, récupérer du matériel, des guides, se rencontrer ou nous rejoindre :
Par mail : cadecol@riseup.net
Par courrier : Cadecol, au Rémouleur 106, rue Victor Hugo 93170 Bagnolet
Ou encore mieux, la réunion, rendez-vous ouvert du collectif, tous les 3ème mercredi du mois à 19h30 au local “le Rémouleur”, 106 rue Victor Hugo 93170 Bagnolet.
Vu sur Paris luttes, 28 décembre 2013

[Poitiers] Une agression banale

Une agression banale

Je suis Madame tout le monde : âge moyen, taille moyenne, française, trois enfants. J’ai été élevée avec des principes, des valeurs, que j’essaie de leur transmettre du mieux que je peux. J’aime aller me promener, prendre l’air, décompresser, comme tout un chacun je présume.

Le jeudi 17 octobre 2013, je vais à l’îlot des Cordeliers boire un chocolat à ma pause déjeuner. Je fais mes courses, et vers 13h30, je prends la sortie qui donne sur l’arrière-cour. Avant de passer les portes coulissantes qui donnent sur le restaurant ‘le dos de la fourchette’, je m’arrête, abasourdie, et vois deux vigiles qui emmènent avec violence un gars dépenaillé, sans défense. Ils le sortent brusquement. Lui, il a un bras en écharpe, il est maigre, il ne peut rien faire. Ils le bloquent dehors dans le renfoncement de la cour, et un des vigiles le tabasse, j’entends des cris et des coups.

Après quelques secondes d’effarement, j’essaie de parler avec l’autre vigile resté en retrait, qui m’a identifiée comme témoin gênant. J’essaie de comprendre, on ne peut pas faire ‘ça’, ce n’est pas ‘acceptable’, un uniforme ne donne pas tous les droits. Le vigile qui ne fait rien use de son talkie walkie pour informer son collègue que je suis là, que je ne suis pas partie, que j’ai vu. Du coup, la porte de service métallique se referme sur la scène de violence, nous laissant dehors. J’ai bien entendu les cris et les coups, je les entends encore, juste là derrière. Mon unique recours est de continuer d’interpeller celui qui couvre son collègue : ‘que se passe t-il ? c’est grave !’’Ce n’est pas bien ce que vous faites, il faut que ça s’arrête !’Donnez moi votre nom. Je ne partirai pas tant que je ne serai pas sûre que cette personne malmenée est ressortie et va bien »…

Peine perdue. Mon interlocuteur ennuyé par mes jérémiades me plante là, et rentre dans la galerie marchande. Je le suis et essaie d’attirer l’attention, de « faire scandale ». Je me rends compte que je suis seule, tout le monde s’en fiche, tout le monde ferme ses oreilles et poursuit ses courses. Le vigile continue de marcher, refusant à nouveau de me donner son nom. Le ton monte, le temps me semble interminable. Je reste là, à suivre ce vigile, à avoir honte : une autre violence m’assaille, celle de tous ceux qui ne bougent pas autour de moi … Et si c’était moi de l’autre côté des portes coulissantes ? …Et si c’était vous ?

Le vigile, que je continue de suivre, se justifie ‘on est payé pour régler les problèmes efficacement ‘. Belle efficacité. Devant cette inertie, je lâche « on ne peut pas régler les problèmes de cette façon, et puisque c’est comme ça, je vais à la police », ‘On aura alors un deuxième problème à régler’ ? C’est bien cela que j’entends ? Je cours, pour me calmer, parce qu’il y a urgence. Arrivée au commissariat de centre ville, je suis hors de moi, j’ai envie de hurler. A l’accueil, on m’écoute, on téléphone, on m’informe qu’une patrouille part. Je donne mon numéro de téléphone ‘il ne faut pas hésiter à me joindre’.

Le soir, je les rappelle pour avoir des nouvelles.

« Selon la direction des Cordeliers ‘il ne s’est rien passé’ ». Je demande à mon interlocuteur comment être sûre d’être informée de la suite des évènements. Il me dit qu’il faut déposer une main courante. Je tiens bon et ne renonce pas malgré l’attente. A présent, je relis le document officiel enregistré et ne reconnais pas vraiment la scène : édulcorée, vidée de son émotion et de sa brutalité. Je m’interroge sur l’utilité de la démarche. Je ne sais toujours pas ce qu’est devenu cet homme. Je voudrais savoir qu’il va bien.

Je discute avec mes enfants : ils savent aujourd’hui qu’il y a des dysfonctionnements dans la belle mécanique du maintien de l’ordre, et regardent d’un autre œil l’élégante galerie commerciale du centre ville.

J’ai essayé d’agir. Cette agression reste somme toute banale. Et c’est en cela que c’est terrible.

A.

Vu sur DAL 86, 22 décembre 2013

[91] Quatre campements de Rroms expulsés

Essonne : quatre campements de Rroms expulsés

Pas de trêve pour les Rroms sur les terres du ministre Valls. Quatre campement situés sur les communes de Ris-Orangis et d’Evry, en Essone, ont été expulsés.

Ces campements qui avaient accueilli jusqu’à 240 personnes, selon une militante de l’Association de solidarité en Essonne avec les familles roumaines et roms (ASEFRR), comptaient entre 60 et 70 personnes, dont des enfants, à la veille de l’évacuation décidée en application d’arrêtés municipaux.Les quatre terrains situés à proximité immédiate de la gare RER du Bois-de-l’Epine (ligne D) se trouvent majoritairement sur la commune de Ris-Orangis. Une partie seulement est située sur Evry.[…]« Nous avons été malmenés et mis dehors », a indiqué une militante de l’ASEFRR, Colette Olczyk qui s’est insurgée contre ce démantèlement cinq jours avant Noël. Elle a également ironisé sur l’organisation d’un hommage à Nelson Mandela, dimanche à Ris-Orangis au regard de cette évacuation. « C’est du cynisme. »

Comme dans le cas de l’expulsion de Saint-Ouen, c’est là encore pour leur soi-disant sécurité qu’ils sont mis dehors.

source : le Parisien

Vu sur Paris Luttes, 20 décembre 2013

Flashball : condamnation de l’État

Flashball : condamnation de l’Etat
Communiqué de Clément Alexandre du 18/12/2013

J’ai été blessé et mutilé par la police française par un tir de flashball en pleine tête le jour de la fête de la musique en 2009. J’y laisse une dent, une mâchoire et un bout de joue. D’autres avant moi et après moi ont perdu leur œil ou l’usage de leur œil.

Jusqu’à présent toutes les plaintes au pénal contre les tireurs ont échoué pour des raisons qui montrent assez que de telles mutilations sont couvertes et par la police et par la justice.

Nous avons alors tenté une procédure au Tribunal administratif qui permet de viser directement la responsabilité de l’Etat. Pour la première fois, celle-ci est reconnue et il est condamné à verser des indemnités même si un tour de passe-passe dont les juges ont le secret parle de responsabilité sans faute pour cause d’attroupement. Pour la première fois aussi, une procédure qui condamne l’Etat reconnait le lien entre la blessure et le flashball. Nous pensons que sur le terrain juridique il est capital de multiplier ce type de riposte. Se défendre, faire pression partout où c’est possible et ne pas laisser enterrer ces mutilations constitue dans l’immédiat un bon moyen de parer l’usage décomplexé de ces armes.

Toutes ces blessures rendent lisible la manière dont fonctionne la police. Présenté comme défensif, le flashball est en réalité une arme offensive. Une arme politique qui fait de la peur et de la mutilation un moyen de maintenir l’ordre et écraser ce qui résiste au pouvoir, dans les banlieues au quotidien et régulièrement dans les différentes luttes.

C’est parce que nous demeurons attachés à nos luttes et à nos amitiés que nous ne nous laisserons pas terroriser par le flashball. Là où nous sommes attaqués, nous pensons qu’il faut s’organiser collectivement pour être capable de penser et de contrer les pratiques policières. Et ça, on ne le fait pas seul dans l’enceinte d’un tribunal, mais on l’élabore avec tous ceux qui les subissent. Comme toujours, ce qui relève du possible dépend largement d’un rapport de force. C’est pourquoi nous lançons un appel à toutes les personnes blessées avec la certitude que nous avons plus à partager que nos blessures.

Clément Alexandre pour le collectif Face aux armes de la police.

source : blog du collectif Face aux armes de la police, 18 décembre 2013