Archives de catégorie : Répression

[Poitiers] Un toit pour tous, avec ou sans papiers

Un toit pour tous, avec ou sans papiers

Le 27 avril dernier, le maire de Poitiers a déclaré : « ce qui a été bâti à Poitiers depuis des années en matière sociale […] constitue, en France, une référence ».

Ce qui nous semble loin d’être évident. Quatre exemples parmi tant d’autres nous en font en effet douter :

– Une famille de 3 personnes composée d’un homme d’une trentaine d’année et de son père et sa mère était hébergée en CADA tant qu’ils faisaient leur demande d’asile. Lorsqu’il en ont été déboutés, leur hébergeur, la Croix Rouge, certainement forcée par la préfecture de la Vienne, leur a demandé de quitter leur logement pour le jour de Noël sans leur proposer aucune autre solution de relogement.

– Une autre famille de 4 personnes composée de 2 enfants de 8 et 11 ans et de leur père et mère, hébergée en CADA tant qu’ils faisaient leur demande d’asile. Lorsqu’il en ont été déboutés, leur hébergeur, la Croix Rouge, clairement forcée par la préfecture de la Vienne, leur a, là encore, demandé de quitter leur logement sans leur proposer aucune autre solution de relogement. Et comme ils ne l’ont pas fait, la Croix Rouge les traîne au tribunal pour que la justice les expulse officiellement de leur logement.

En effet, la préfecture de la Vienne, aujourd’hui, va vraiment jusqu’à imposer régulièrement des pénalités financières à la Croix-Rouge pour qu’elle mette à la rue des gens qu’elle héberge, en prétextant de leur situation administrative, y compris en hiver, y compris le jour de Noël. La préfecture dénie vraiment le droit fondamental à un toit pour tous, et elle ne respecte absolument pas son obligation d’héberger tous ceux qui en ont besoin, qu’ils aient des papiers ou non.

– Une famille d’origine roumaine, composée de la mère de famille en France depuis 2 ans et à Poitiers depuis 1 an, de l’une de ses filles de 13 ans, et d’une autre de 20 ans qui a une petite fille de 9 mois, présente avec le père de son enfant. Ils vivaient dehors et dormaient tous dans une voiture garée sur les parkings. Les services sociaux étaient au courant de leur situation, au moins de celle de la jeune fille de 13 ans puisque la mère touche l’allocation de 250€ de l’ASE.

– Un couple d’origine roumaine à Poitiers depuis au moins 3 mois, dont la femme âgée d’à peine 18 ans est enceinte de 3 mois, vit à la rue et couche à la gare. Là aussi les services sociaux étaient au courant de leur situation, au moins depuis mercredi dernier puisque cette jeune femme ayant des douleurs au ventre a été hospitalisée pour une nuit. Elle a vu l’assistante sociale de l’Hôpital, qui lui a fait une prise en charge… pour la seule hospitalisation.

Le DAL86 a conduit ces deux familles dans les locaux de l’Aide Sociale à l’Enfance le 26 décembre dernier. Selon l’ASE, la situation de ces familles, de ces enfants de 9 mois et de 13 ans et de cette jeune femme de 18 ans enceinte, n’était pas « préoccupante » puisqu’ils couchaient dans une voiture ! Il faut se rendre à l’évidence, l’ASE de la Vienne, en fait de protection de l’enfance, se préoccupe seulement de la déficience des parents et se donne donc comme seul moyen ce qui est nommé pudiquement le « placement » des enfants. Nous attendons donc que le Conseil Général prenne clairement position concernant l’aide apportée à l’enfance par l’ASE de la Vienne. S’agit-il pour elle de seulement protéger l’enfant de ses parents ou d’apporter une protection de l’enfant plus complète dans le cadre du « droit à une vie décente » ou du « droit à la protection sociale et à la sécurité matérielle » et ce dans « l’intérêt supérieur de l’enfant » de l’article 3-1 de la Convention Internationale des Droits des Enfants de 1989 ?

Pour que la politique sociale à Poitiers constitue une référence, il faudrait arrêter de faire la politique de l’autruche et de se payer de mots. Il est urgent que les institutions (Préfecture, Municipalité, Conseil Général) arrêtent de se renvoyer la balle et s’occupent de tous ceux qui le nécessitent.

Signataires : DAL 86, Groupe Cimade-Poitiers, Resf86, Collectif contre les expulsions et pour le droit de vivre en France, DAL 17, Halem, Démocratie Réelle 86, Fédération Anarchiste 86 , Les Alternatifs 86, le Parti de Gauche, les Amis de la terre, Organisation Communiste Libertaire.

NdPN : le DAL 86 invite à un rassemblement ce jeudi soir à l’occasion des voeux du maire de Poitiers, dès 17H30, devant la mairie.

On puce bien les moutons

On puce bien les moutons

Utilisé en lycée et collège, le logiciel Pronote est surtout connu pour sa fonctionnalité d’agenda des devoirs en ligne. Mais, derrière le côté pratique de l’outil, se cachent une batterie de mouchards, véritables jalons d’une philosophie orwellienne à l’œuvre dans toute la société.

« Vous cherchez un logiciel de gestion de vie scolaire qui fait l’adhésion de tous ? Choisissez l’environnement de référence, dont 5 800 chefs d’établissement ne peuvent plus se passer [1]. » Ainsi plastronne la société Index édition sur son portail Internet. Voilà plus de dix ans qu’elle développe son produit phare, Pronote, un logiciel qui réunit sur la même interface enseignants, administration scolaire, élèves et parents. Et comme le dit la pub : « Tout le monde est d’accord ! Les parents : “On consulte son relevé de notes sur Internet.” Les enseignants : “On peut saisir les notes chez soi par Internet.” Les surveillants : “Plus d’erreurs dans le suivi des absences.” Le principal adjoint : “Tous les relevés de notes et bulletins sont imprimés en quelques minutes.” Les élèves : “Avec ma moyenne sur Internet, je sais toujours où j’en suis.” »

Un vrai bonheur de convivialité. Papa et maman qui peuvent suivre en temps réel le parcours de leur collégien ou lycéen de rejeton. Un fardeau en moins pour les ados qui ne stressent plus pour savoir comment annoncer une banane en maths ou deux heures de colle, puisque les darons sauront déjà tout avant que la sonnerie de cinq heures ne retentisse. Enseignante, Josiane boude cependant le progrès : « Que veux-tu que les enfants  te racontent le soir ? Tu sais tout. Les notes en direct, les punitions, le repas de la cantine, les sorties, les évènements du bahut. Ce n’est plus la peine de leur demander ce qui se passe au collège. Au final, le collégien en tant qu’être autonome est supprimé, il n’existe plus dans la chaîne de communication et d’information. » Sentiment partagé par Sam, collégien en 5e : « Quand tu rentres en cours, le prof fait l’appel sur son ordi et un projecteur montre un tableau avec le nom des élèves et les colonnes des observations, retards, exclusions… Du coup on voit tous ce qui est noté pour tout le monde. On a l’impression d’être fliqué par le collège, c’est comme s’il savait tout à l’avance. Comme si on voulait nous foutre tous dans le même moule ! »Dans Pronote, le collégien ou lycéen est découpé, scanné et tracé comme une cuisse de poulet sous Cellophane. Un gros mot lâché en classe ? L’affaire fait l’objet d’une observation. Un retard de deux minutes ? Un texto avertit fissa les parents. Fut une époque où ces micro-évènements étaient rapidement dissous par les mécanismes normatifs d’une vie scolaire déjà suffisamment codée et hiérarchisée. Avec Pronote, l’incident mineur se grave désormais dans le marbre des atypies comportementales. Sam : « Pronote se rappelle des vieilles choses. Par exemple, t’es à la fin de l’année et les heures de colle et observations du premier trimestre sont encore inscrites. » « Au niveau de la réception par les parents, toutes ces observations produisent un effet d’accumulation, constate Raymond, enseignant. Ça coupe le vrai lien avec eux. »

Ailleurs, c’est l’onglet « profil » qui permet au gamin d’évaluer quotidiennement sa performance scolaire via des graphes et des histogrammes. Transparence, compétitivité : c’est très tôt qu’on injecte, en douceur, toute la doxa capitaliste du moment. Enseignante, Anne fait ce constat : « Pour certains profs, Pronote est devenu sacro-saint. Si l’élève n’a pas Internet chez lui, tant pis, il n’avait qu’à se renseigner au CDI. » Et les élèves ne sont pas les seuls à faire les frais du logiciel espion. « À tout moment le proviseur sait ce que tu fais, explique Raymond. La dernière fois, j’ai été absent suite à une convocation pour une mission pédagogique. Or Pronote mentionnait absence personnelle et non pas administrative. Rien de méchant, mais j’ai dû aller au bureau me justifier. Ce type d’outil renforce le sentiment de méfiance entre direction et enseignants. » Anne va plus loin : « Pronote, en tant qu’enseignant, il faut le remplir. Le plus possible. Sinon on dit que tu es feignant. C’est là-dessus que tu seras jugé par l’inspecteur. À la limite, c’est pas grave si tes cours sont de mauvaise qualité. »

De son côté, Maxime [2], surveillant en lycée professionnel, témoigne : « Ces systèmes automatisés peuvent avoir des bugs. Une année, on a eu des courriers générés par Pronote qui sont partis par erreur. Des courriers-types prévus en cas d’absences répétées et qui prévenaient les familles qu’elles encourraient des suppressions d’allocations de la CAF. Avec ce genre de gaffe, on perd toute crédibilité vis-à-vis des parents ! » Et de poursuivre : « Avant pour faire l’appel, il y avait un pion qui faisait le tour des classes, un autre qui rentrait les données dans l’ordi. Depuis Pronote, les absences sont rentrées directement par les profs. Du coup, les administrations ont pu soit supprimer des postes de surveillants, soit comme dans mon bahut, nous affecter à la surveillance de la cour. Au final, les élèves se retrouvent doublement fliqués. »

Malgré ce tableau à charge, il est étonnant de constater le peu de réactions critiques du corps enseignant ou des parents d’élèves. Si des dispositifs outrageusement liberticides du style Base élèves [3] ont pu provoquer une saine bronca chez certains profs, les dernières innovations technologiques entrant dans le champ des Espaces numériques de travail se diffusent comme un lent poison indolore [4]. Rien n’est plus aisé que d’offrir des gages de sécurité à une population abasourdie par une multiplicité de discours anxiogènes. Aussi ne faut-il pas s’étonner que les actions de résistance restent circonscrites à un registre individuel. « Si tu as accès aux codes, tu peux t’amuser un peu, confesse Maxime. Une fois, j’ai mélangé les pseudos des surveillants. J’ai attribué du travail à des gens qui n’avaient rien foutu. C’était rigolo : tout d’un coup, un mec qui faisait du zèle se retrouvait gros glandeur dans les stats. »

Nostalgique, Josiane se souvient : « Je m’imagine quand j’étais en seconde et que je signais les mots à la place de mon père pour retrouver mes potes et refaire le monde… » Refaire le monde, même en pensée. Y a-t-il plus grand danger pour nos élites ?

Notes

[2] Le prénom a été changé.

[3] Application informatique, utilisée depuis 2007 en maternelle et élémentaire, conduisant à un fichage des élèves en fonction de divers critères. Suite à une large contestation, l’État a supprimé des champs sensibles (relatifs à la nationalité et à la culture d’origine par exemple) en 2008. On peut suivre les récentes mobilisations ici : http://retraitbaseeleves.wordpress.com

[4] Cf. « La fin du tableau noir ? » in CQFD n° 92.

Sébastien Navarro, CQFD, mis en ligne le 7 janvier 2012, paru dans CQFD n°105 (novembre 2012)

Histoires de binouze

NdPN : attention buveurs et buveuses, votre budget binouze va grimper ! L’occasion de rappeler l’histoire du contrôle politique de la bière par l’Etat : au moyen-âge, chaque communauté paysanne brasse sa bière, dont les secrets sont transmis parmi les femmes. Bien souvent, aucune trace de houblon : les herbes brassées sont sauvages… et souvent stimulantes, aphrodisiaques, voire quelque peu hallucinogènes ! L’occasion de perpétuer les liens sociaux, à travers des traditions riches de fête et de vivre-ensemble. Ce sont les moines qui développèrent l’usage intensif du houblon, une plante sédative qui, consommée à haute dose, abrutit et endort les réflexes. Face aux révoltes paysannes d’une part, et dans le souci d’autre part d’assurer un monopole aux abbayes qui brassent le houblon, ainsi que de frapper d’impôt une activité jusque là autonome, les Etats (la Bourgogne, la Bavière, puis de nombreux autres) promulguent des décrets sur la pureté de la bière, imposant le houblon comme ingrédient essentiel de ce breuvage populaire. Il sera désormais plus facile d’abrutir les gens au lieu de les voir boire des potions magiques. Et aussi de prélever de nouvelles taxes, sur des monocultures de houblon imposées et surveillées par les pouvoirs religieux et seigneuriaux. Les enjeux sont donc importants. Les femmes perpétuant la tradition de la bière de gruit dans leurs petits chaudrons sont les premières victimes de la répression : traquées, diabolisées et persécutées… par les bras armé de l’Eglise inquisitoriale et de l’Etat. L’image de la « sorcière » brassant un truc bizarre dans sa marmite, ça ne vous rappelle rien ? Visiblement, la longue histoire de taxation retombant sur producteurs et consommateurs continue de nos jours… une proposition pour cette nouvelle année de racket ? Soyons plus sobres en alcool (pas le choix !), mais ivres de révolte !

 

Taxe sur la bière : le demi sous pression

Avec le relèvement au 1 er  janvier de la taxe d’accise payée par les brasseurs,  le prix du demi va faire un bond de 5 à 40 centimes dans les mois à venir.

Avec un bénéfice attendu de 480 millions d’euros, la loi de financement 2013 de la Sécurité sociale a vu l’augmentation au 1er janvier de la taxe sur la bière. La mesure porte sur un relèvement des droits d’accise, payés par les brasseurs en fonction du volume de bière produit et de leur degré d’alcoolémie. Jusque-là compris entre 1.38 et 2.75 € aux 100 litres, ils feraient un bond de 160 %.

«  C’est encore le consommateur qui va payer  »

« C’est encore une taxe injuste et qui prouve que nos dirigeants n’ont aucune réalité du terrain, commente Pascal Pouilly, gérant de la brasserie de Bellefois à Neuville-de-Poitou. Une fois de plus, les petites entreprises qui se battent, réalisent des investissements et tentent de favoriser l’emploi ne sont pas respectées. Et au final, c’est encore le consommateur qui va payer. Nous avons déjà imputé cette hausse sur les factures de nos livraisons depuis le début de l’année et avons augmenté le demi au bar de 10 centimes et la bouteille de 15 centimes. » Même son de cloche dans les bars et cafés poitevins. « Actuellement, nous vendons le demi 2.60 € mais avec l’augmentation des charges et de cette taxe d’accise, je pense qu’il passera autour des 3 € à l’occasion du changement de notre carte en mars prochain », confie Pierre Mulot, gérant du Café de la Paix. Pour Wilfer, serveur au bistrot Le Gil, il est encore trop tôt pour connaître le montant de la hausse du prix de la bière : « Ce sera fonction de nos fournisseurs, mais il est certain qu’il y aura une augmentation dans les mois à venir ». « 2012 a été une très mauvaise année alors cette hausse n’est pas la bienvenue. Malgré tout, j’espère pouvoir en limiter les effets, mais le demi que je propose actuellement à 2.30 € va très prochainement prendre quelques centimes », assure François Kampmann, gérant du Café des Arts. Quant à Franck Borgeais, responsable de La Serrurerie, il s’insurge : « Trop c’est trop. En plus des charges qui ne cessent d’augmenter et des heures supplémentaires qui ne sont plus défiscalisées, la hausse de cette taxe, et donc du prix de la bière va encore nous pénaliser, en entraînant une baisse de la consommation. Et au final, c’est encore le client qui va payer au risque de moins fréquenter nos établissements. »

Delphine Léger, Nouvelle République, 6 janvier 2013

[Civaux – 86] Couasnon veut un procès public pour dénoncer une faille de sécurité dans la centrale nucléaire

Intrusion dans la centrale : il veut un procès public

Civaux.  Hervé Couasnon s’était introduit dans la centrale nucléaire. Il refuse  le plaider coupable pour un procès public. Il veut mettre en cause la sécurité.

Le procès risque de changer de cible.

Le Périgourdin Hervé Couasnon s’était faufilé dans la centrale nucléaire de Civaux, le 2 mai dernier, en plein débat du second tour de la présidentielle.

«  Il va falloir que le directeur de la centrale s’explique  »

Un coup d’éclat de plus pour cet homme familier de ce genre d’opération. Après quelques heures de garde à vue, il avait été remis en liberté. Le parquet avait finalement décidé de le juger selon la procédure de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC). Une CRPC trop discrète à son goût. Le «  procès  » se serait déroulé dans le huis clos d’un bureau entre lui, son avocat et le procureur. La CRPC, c’est une transaction judiciaire où le prévenu reconnaît sa faute et accepte la peine proposée par le parquet. « J’ai écrit au procureur de la République pour lui dire que je ne viendrai pas », explique Hervé Couasnon. Il reconnaît sa responsabilité dans l’intrusion, mais, pour lui, comme il l’a déjà dit à de nombreuses reprises, il n’est pas le seul responsable. Et ça, il entend bien le dire haut et fort, devant un tribunal, lors d’une audience publique. Une publicité des débats recherchée pour mettre sur la table un problème loin d’être anodin : la sécurité des centrales nucléaires et celle du site de Civaux en particulier. Ne pas se rendre à la CRPC, c’est un aller direct pour le tribunal correctionnel. Hervé Couasnon attend maintenant de savoir à quelle date il sera jugé pour s’être introduit dans un site intéressant la défense nationale. « On va demander la relaxe. Il va falloir que le directeur de la centrale s’explique. EDF est responsable. Je suis rentré comme ça, sans cisailler les clôtures ! J’ai profité que les gardes fassent sortir un camion de livraison pour entrer. Il y avait bien des caméras de surveillance, mais pas de disquette pour enregistrer ce qui se passait ! » Un garde et le routier repèrent l’intrus qui se faufile et se planque plus d’une heure avant d’être délogé d’un bosquet. La preuve, pour EDF, que la sécurité fonctionnait bien. Le directeur de la centrale parlait tout de même à l’époque d’installer un deuxième portail pour ménager un sas et éviter toute intrusion ! La preuve pour l’intrus qu’il existait bien une faille.

Emmanuel Coupaye, Nouvelle République, 5 janvier 2013

[Notre-Dame-des-Landes] Les provocations de la préfecture contre le FestiZAD

[Notre-Dame-des-Landes] « Si les provocations continuent nous n’hésiterons pas à déplacer la manifestation au centre ville de Nantes »

La préfecture met en danger des milliers de personnes

Étonnant communiqué que celui émis par la prefecture hier après-midi. La première moitié est entièrement consacrée à expliquer que la préfecture n’aurait pas été prévenue et n’aurait pas non plus réussi à nous joindre.

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Outre le fait que les contacts étaient visibles sur le site depuis près d’un mois et que nous recevons environ 200 mails par jour, l’équipe sanitaire avait appelé la préfecture il y a 15 jours de cela pour se mettre en relation. Le but étant d’être sûre qu’ils puissent accéder sur zone. Il leur avait été répondu que la préfecture laisserait faire l’événement et n’interviendrait pas sur site. Cela semblait coïncider avec la demande émise par la commission de dialogue. Étrangement, selon le cabinet du prefet, notre interlocuteur n’aurait pas transmis les informations et serait actuellement en congés. Cela ne nous semble pas très crédible…

Effectivement, la préfecture n’a pas interdit cette manifestation festive. Pourtant, depuis ce matin, tout est bloqué aux entrées de la ZAD. Que ce soit de la nourriture, des structures, du materiel médical et même les toiles de tente des manifestants ! En gros tout ce qui peut servir de près ou de loin au bon déroulement de la ManiFestiZAD. La majorité du matériel de sonorisation et quelques chapiteaux étant déjà sur place, la manifestation aura bien lieu. Toutefois la sécurité sanitaire des participants s’en trouve fortement impactée : plus d’abris ni de tentes pour dormir au chaud la nuit, plus de matériel médical de premier secours et une tension évidente ne pouvant conduire qu’à des affrontements.

Loin de vouloir calmer la situation, la préfecture semble donc vouloir créer de nouveaux champs de bataille. Par cette situation, elle fait surtout en sorte de favoriser les accidents sanitaires lors de cette manifestation festive. Elle en assumera pleinement les conséquences. Cette manifestation se voulait festive, si les provocations continuent nous n’hésiterons pas à déplacer la manifestation au centre ville de Nantes.

FestiZad, 4 janvier 2013

Vu sur le Jura Libertaire, 4 janvier 2013