Archives de catégorie : Éducation populaire

[Poitiers] 1er novembre, projection de « Ne vivons plus comme des esclaves »

Ne vivons plus comme des esclaves !

C’est un slogan, mais aussi le titre d’un film documentaire réalisé par Yannis Youlountas. Avec les témoignages nombreux de camarades qui font bouger les lignes ici et maintenant, dans le quartier Exarcheia d’Athènes et dans d’autres bleds de Grèce. De quoi redonner la patate !

Le film sera projeté le 1er novembre prochain, à l’auberge de jeunesse de Poitiers (1 allée Roger Tagault), et ça commence à 19h30 pour une petite collation, suivie de la projection et bien sûr d’un débat. Le réalisateur sera présent, une belle rencontre en perspective !

Evénement organisé par l’Epine Noire, la FA 86, l’OCL Poitou et la CNT 86.

Entrée libre !

projo

Pavillon Noir

Le Monde Libertaire n° 1718 (du 10 au 16 octobre 2013)

NdPN : Le Monde Libertaire hebdo sort aujourd’hui en kiosques, pour deux petits euros. Trois articles sont d’ores et déjà en ligne (voir liens ci-dessous). Nous en déposerons bientôt un exemplaire en libre consultation, au Biblio-Café de Poitiers (rue de la Cathédrale). Bonne lecture !

Le Monde Libertaire n° 1718 (du 10 au 16 octobre 2013)

Image

«Les femmes qui veulent être les égales de l’homme manquent d’ambition» – (Anonyme).

Sommaire du Monde Libertaire n° 1718

Actualité

Tondeurs ou tondus par Juanito, page 3

Quel genre? par P. Schindler, page 4

Gender studies, par M. Joffrin page 5

Météo syndicale, par J.-P. Germain, page 6

La retraite toujours d’actualité, par H. Roveili, page 7

Vous avez dit réhabilités? par P.Sommermeyer, page 8

La fiscalité pour les nuls, par Mato-Topé, page 9

Arguments

Le temps s’écoule, par J.-P. Tertrais, page 10

Experts et science, par L. Gallopavo, page 12

International

À la recherche d’un vieil Antonio (4), par G. Goutte, page 14

Histoire

Sport et anarchie, par Agustin Guillamon, page 16

A voir, à lire

Anarchiste et Grand Palais, par M. Joffrin, page 18

Des poupées et des hommes, par Potkine, page 20

Aux sources de l’utopie numérique, par Alexis, page 21

Illustrations

Aurélio, FYD, Krokaga, Manolo Prolo, Valère

Editorial du Monde Libertaire n° 1718

C’est l’histoire d’une petite fille. C’est son premier jour d’école. Elle en a longtemps rêvé : enfin, elle va apprendre à lire ! Elle se voit déjà piocher dans la bibliothèque familiale pour découvrir le monde en attendant d’avoir l’âge de pouvoir le découvrir par elle-même. Au début, elle est très accaparée par l’apprentissage de la lecture. Cependant, elle remarque peu à peu que lorsqu’elle pose des questions, l’instituteur lui demande toujours d’attendre, alors que les petits garçons de la classe peuvent interrompre les filles sans difficultés. Elle remarque qu’elle est plus fréquemment louée pour son bon comportement de petite fille sage que pour ses résultats scolaires pourtant excellents. Lorsqu’un de ses devoirs est moins bon, le professeur lui met quand même une bonne note, car il sait bien qu’elle est gentille et appliquée. Dans la cour de récréation, on lui dit de faire attention, de ne pas courir, de ne pas se salir. On lui dit de faire attention aux autres, surtout aux garçons qui, eux, ne font pas attention. Elle doit aussi apprendre à partager, à aider les autres, à se rendre utile. Les années passent. Au fil des leçons, elle découvre le monde : un monde où le masculin est la mesure de tout. Où les femmes, qui constituent la moitié de l’humanité, semblent minoritaires. Elle apprend à se taire, sauf si on l’interroge. à être discrète surtout, à ne pas se mettre en avant de peur d’être appelée « Mademoiselle-je-sais-tout ». Si elle réussit, c’est avant tout grâce à son sérieux, bien plus que son intelligence qui ne semble pas intéresser grand monde. Elle s’en moque. Elle lit toujours autant mais choisit elle-même ses lectures. Cela fait longtemps que la bibliothèque familiale ne l’intéresse plus. Elle rêve toujours du monde et d’indépendance. Et c’est comme ça qu’elle est devenue anarchiste.

[Notre histoire] 8 octobre. Révolution pédagogique !

Le 8 octobre 1901, à  Barcelone, ouverture par le pédagogue libertaire Francisco Ferrer de « l’Escuela    Moderna » (l’Ecole Moderne).

Fortement influencé par   Paul Robin, Francisco Ferrer surmontant  de nombreux obstacles ouvre ce jour avec une trentaine  d’élèves une école primaire mixte directement  inspirée de l’éducation intégrale menée  à Cempuis. Trois mois plus tard l’effectif était de 86  élèves. Cette audacieuse réalisation dans un  royaume d’Espagne écrasé par la toute puissance de  l’Eglise, où la seule coéducation des sexes passait  pour une hérésie révolutionnaire, sera la cible  des monarchistes cléricaux qui, cherchant un prétexte  dans l’attentat de   Mateo Morral contre le roi,  emprisonneront Francisco Ferrer et fermeront « l’Ecole moderne » en  1906. Mais cette experience aura eu le temps de marquer les esprits  en démontrant qu’une véritable éducation  libérée des dogmes et des usages était, non  seulement viable, mais essentielle pour le développement libre et harmonieux des individus.

***

Le 8 octobre 1966, mort de  Célestin FREINET, à Vence (Alpes-Maritimes).

Pacifiste, syndicaliste et pédagogue (d’abord marxiste, puis  libertaire par ses pratiques anti-autoritaires).

Il naît le 15 octobre 1896 à Gars (Alpes-Maritimes) dans  une famille modeste. En 1912, il entre à l’Ecole Normale  d’Instituteurs de Nice. Mobilisé en 1915, il est gravement  blessé à un poumon en octobre 1917. En 1920  (après une longue convalescence), il est nommé  instituteur à Bar-sur-Loup. Son refus de la guerre et de  l’endoctrinement militariste le pousse alors à rechercher tous  les courants de l’éducation nouvelle et à prendre part  à diverses rencontres: à Hambourg en 1922, à  Montreux en 1923, en URSS en 1925 ( il adhèrera au PC  l’année suivante) et à Leipzig en 1928.

Dès 1924, il introduit une imprimerie dans sa modeste classe  rurale et collabore à des journaux ou revues comme « L’Ecole  Emancipée », « Clarté » qui rendent compte de ses  travaux.

Il met alors au point une pédagogie populaire, fondée  sur le respect des enfants (expression libre, motivation de l’effort,  etc.), et créé en 1927 avec un petit groupe  d’instituteurs « La Coopérative de l’Enseignement Laïc »  (C.E.L). En 1928, il est nommé à l’école de  Saint-Paul-de-Vence avec sa compagne et militante Elise (née  à Pelvoux, le 14 août 1898) . Outre « l’Imprimerie  à l’Ecole » à laquelle vont s’adjoindre des  activités radio et cinéma, diverses publications voient  le jour, « Enfantines », « les Fichiers scolaires coopératifs »  et, à partir de 1932, la « Bibliothèque de Travail »(B.T)  et « L’Educateur Prolétarien ». La C.E.L produit  également un court-métrage « La pomme de terre »  réalisé par Yves Allégret avec Pierre et   Jacques Prévert comme acteurs.  Mais ces réalisations vont être prises pour cible par  l’extrême-droite et l’administration poussera Célestin  à la démission en 1934.

En 1935, il ouvre alors à Vence avec Elise « l’Ecole Freinet »,  et publie les « Brochures d’Education Nouvelle et Populaire » mais son  école est déclarée illégale.  L’arrivée du Front Populaire lui permet de poursuivre son  action éducatrice. Après les enfants d’Aubervilliers,  l’Ecole accueillera, en 1937, de jeunes espagnols victimes de la  guerre (une école portant son nom sera ouverte un temps  à Barcelone par les républicains).

Mais, arrêté le 20 mars 1940, il est interné dans  divers camps du sud de la France avant d’être assigné  à résidence le 29 octobre 1941. Début 1944, il  rejoint le maquis FTP de Briançon, puis animera le  « Comité départemental de Libération de Gap ». En  1945, il relance le C.E.L, fait reparaître « l’Educateur » et  redémarre son école à Vence. Le Mouvement  Freinet se developpant « L’Institut Coopératif de l’Ecole  Moderne » (ICEM), est officiellement créé en 1947.  Indépendance qui déplait au le Parti communiste,  Célestin et Elise le quittent fin 1948. En 1949, le film de  J-P Chanois « L’Ecole buissonnière » popularisera le Mouvement  Freinet; la même année paraît le livre d’Elise  « Naissance d’une pédagogie populaire ». En 1957, la  « Fédération Internationale des Mouvements d’Ecole  Moderne » est créée mais il faudra encore attendre 1964  pour voir son Ecole reconnue par les autorités.

Après la mort de Célestin, Elise poursuivra l’Ecole  jusqu’en 1981 (date de son décès). L’école sera  reprise par leur fille Madeleine jusqu’en 1991. Elle reviendra  ensuite dans le giron de l’Etat, mais avec de serieuses garanties qui  font que cette école expérimentale existe encore et que  des milliers d’instituteurs s’inspirent toujours de ses  méthodes pédagogiques.

« Quand les éducateurs, quand les    parents et les administrateurs se seront débarrassés de    la lourde scolastique, alors on raisonnera positivement, enfin, et on    agira en conséquence. » « L’éducation des enfants ne saurait faire exception dans le  processus vivant du progrès humain. » In « L’Educateur » du 15 décembre 1945.

Chopé sur Ephémérides anarchistes, 8 octobre

Monde Libertaire gratuit ou prix libre n°39

Le Monde Libertaire gratos revient, avec de nombreux articles, plus un cahier central spécial consacré à deux films sur le Chili. Nous l’avons distribué hier dans les rues de Poitiers, occasion de nombreuses rencontres sympathiques !

Nous en avons laissé quelques exemplaires au Biblio-café de Poitiers (rue de la Cathédrale), que vous pouvez emporter.

Vous pouvez aussi le consulter en ligne ici.

ml gratos 39

Bonne lecture !

PS : c’est aujourd’hui l’anniversaire du Monde Libertaire hebdomadaire. Le 6 octobre 1977, l’organe de  la Fédération    Anarchiste, qui était alors mensuel depuis son premier  numéro en octobre 1954, passe  hebdomadaire. Aujourd’hui Le Monde Libertaire, c’est un hebdo, un gratuit quinzomadaire, un hors-série, et un site. Longue vie au ML !

Pavillon Noir