Archives de catégorie : Éducation populaire

[Poitiers] Saja expose au Mouton Noir / ThROUgh – la vie contre le béton

SAJA crée du vide au Mouton Noir

SAJA et une des oeuvres qu’elle a créées. smagnant

SAJA, ou Yang Jeong Hyun de son vrai nom, est une jeune Sud-Coréenne de 26 ans. Depuis deux ans, elle étudie en France aux Beaux-Arts de Dijon. Depuis 2009 déjà, sa créativité débordante lui a permis de mettre un pied dans ce monde envié des artistes dont le public a pu admirer les oeuvres. Après avoir exposé en Corée et en Chine, elle expose pour la première fois individuellement en France à l’Atelier-Galerie Le Mouton Noir.

Travaillant sur des photographies aux perspectives géométriques intéressantes, l’artiste a étonnamment décidé de découper les photos en les amputant de quelques éléments centraux méticuleusement choisis. Un parc aux allées bien tracées ne gardera ainsi que ses parterres de gazon et ses arbres, une plante sera supprimée du trottoir qu’elle égayait généreusement de sa verdure. Seule la forme vide observée sur le cliché laissera deviner l’étrange absence de l’objet. « Ne pas créer au lieu de créer, c’est ce qui m’a guidée, explique l’artiste. J’essaie de vider l’image pour susciter la présence par l’absence. C’est un travail qui porte essentiellement sur le vivant. »

A côté du travail sur le végétal et l’animal, l’homme est aussi étudié. S’appuyant sur des publicités de mode pour vêtements ou lingeries, et même sur des photographies à caractère pornographique, la créatrice, en ôtant les personnages des images, vient éveiller la réflexion de chacun sur un sujet délicat.

SAJA au Mouton Noir, du 8 février au 3 mars, du mercredi au samedi de 15h à 19h.

Centre-Presse, 10 février 2012

[Poitiers] Salarié-e-s des Greta contre le démantèlement de la formation continue

Quid des Greta et de la formation continue ?

Les formateurs, administratifs et conseillers en formation continue ont manifesté devant le Greta du lycée Auguste-Perret.

 

Les formateurs, administratifs et conseillers en formation continue ont manifesté devant le Greta du lycée Auguste-Perret.

Même si les cinq Greta (groupement d’établissements de l’Éducation nationale qui mutualisent leurs compétences et leurs moyens pour proposer des formations continues pour adultes) de l’académie affichent un chiffre d’affaire global de 11,3 millions en 2010 (8,6 millions en 2008), leur existence dans leur forme actuelle est plus que menacée. Un projet gouvernemental de les transformer en GIP (Groupement d’intérêt public) autonomes n’est pas du goût des personnels qui refusent « le démantèlement de la formation continue ». Réunis au lycée Auguste-Perret de Poitiers, hier midi, sous plusieurs bannières syndicales (CGT Educ’action, FSU, Sgen/CFDT, Unsa Éducation), les personnels ont manifesté leur opposition à ce projet. « Ce qu’on sent arriver, c’est que la formation continue gagne trop d’argent pour ne pas avoir la tentation de la faire glisser vers le privé. De plus, 99 % de ce qui va faire fonctionner les GIP ne sont pas encore arrêtés. Pour l’instant, il n’y a aucun cadrage. »

Nouvelle République, 10 février 2012

[Poitiers] Le rectorat réprime, contre-attaquons !

Le rectorat applique à la lettre le programme de l’Etat, consistant à saborder le service public d’éducation : suppressions massives de postes, nouveaux programmes à l’idéologie rétrograde, fichage des mômes dès le plus jeune âge, « éducation » vouée aux desiderata du patronat, mépris éhonté des personnels traités comme du bétail…

Sans doute lassé-e-s de manifs à répétition ne rencontrant que l’autisme du rectorat, en mars 2011, des parents d’élèves entreprirent une action collective pacifique contre la réduction de la dotation générale horaire, par un envoi massif de sms ; ils sont aujourd’hui poursuivis pour « harcèlement téléphonique » !

Le rectorat n’applique pas que scrupuleusement la mise en oeuvre du massacre éducatif : faisant la sourde oreille aux inquiétudes légitimes, il participe désormais ouvertement à la répression. Nous en prenons bonne note.

Voilà bien longtemps que nous dénonçons ces mascarades de dialogue entre rectorat et « délégations » syndicales, à l’issue de manifs sans lendemain, ou de « journées d’action » pathétiques, menant au découragement élèves, parents et enseignants en lutte. Face à la colère massive du monde de l’éducation, le Rectorat croit désormais avoir main libre pour réprimer. Il ne comprend que le rapport de force ? Grève reconductible, occupations et émancipation éducative sont la seule réponse et pour cela, il ne faudra pas compter sur la « représentation » syndicale, mais sur l’auto-organisation des élèves, parents et enseignants, syndiqué-e-s ou non.

Groupe Pavillon Noir (Fédération Anarchiste 86), 7 février 2012

Quand le rectorat porte plainte contre des parents

L’envoi en masse de SMS sur le standard du rectorat de Poitiers peut-il être associé à un délit ? Après le dépôt d’une plainte, la FCPE cherche à comprendre.

 

L’« affaire » était presque passée inaperçue. Isabelle Siroy, la porte-parole de la FCPE (Fédération des conseils de parents d’élèves) avoue même que les parents n’avaient pas eu l’intention de l’ébruiter à l’époque. Retour sur les faits. En mars 2011, le conseil local de la FCPE décide d’une action pacifiste pour protester contre la baisse de la dotation horaire globale annoncée par le rectorat. Dans la foulée, un grand nombre de parents d’élèves et certains de leurs enfants envoient des SMS sur le serveur téléphonique du rectorat.

«  Une action collective traitée comme un acte délinquant  »

« Une protestation citoyenne » qui semble avoir encombré les lignes téléphoniques du rectorat jusqu’à saturation du standard. Arguant du fait « d’une incapacité temporaire d’assurer sa mission de service public » [NDLR : ce qui ne nous a pas été confirmé], le rectorat portait plainte « pour harcèlement téléphonique ». Isabelle Siroy rappelle : « A l’époque, le responsable du conseil local de la FCPE avait été entendu par la police dans le cadre d’une audition libre puis plus de nouvelles jusqu’au 11 janvier dernier, soit neuf mois plus tard ! Depuis lors, cinq personnes ont été une nouvelle fois auditionnées. Dont des lycéens ! » La porte-parole ne décolère pas. « Cette enquête est relancée par qui ? Est-ce vraiment un hasard, à l’heure où nous sommes à nouveau en période d’examen des nouvelles dotations ? » Il semble légitime de vouloir comprendre. Isabelle Siroy évoque même des menaces à l’encontre des utilisateurs de téléphone mobile. « On entend parler de rappel à la loi, passible d’être inscrit sur le casier judiciaire ou de lignes téléphoniques coupées. On ne comprend pas pourquoi d’une action collective, on en fait un délit. Elle est traitée comme un acte délinquant avec des convocations individuelles, notamment des mineurs, pour répondre à des questions dont les réponses sont notées sur des procès-verbaux. Nous avions épuisé toutes les voies de recours et de négociation. C’est comme si on allait interroger toutes les personnes qui participent à une manif. Cette action peut être taxée de teigneuse mais sans plus. »

> Nous avons tenté de contacter le parquet ainsi que le rectorat. Les deux instances nous ont répondu que l’instruction était en cours et qu’elles ne voulaient pas s’exprimer sur le sujet.

Nouvelle République, Marie-Laure Aveline, 7 février 2012

[Clamart] Lutte victorieuse : c’est dans les vieilles marmites qu’on fait les meilleurs plats.

C’est dans les vieilles marmites qu’on fait les meilleurs plats. Voici quelques méthodes du syndicalisme des origines qui ont encore fait leurs preuves :

Grève reconduite

caisse de grève

unité des enseignants avec les élèves

blocage du lycée par les élèves

extension de la lutte avec visite aux autres établissements solidaires…

Bingo : le Rectorat a été contraint de céder.

Victoire du Lycée Monod de Clamart !

La lutte unitaire – enseignants/ parents / élèves – et déterminée pour le maintien de deux filières STG, soit quatre classes a été victorieuse.

Un rassemblement devant le rectorat de Versailles, une manifestation, une pétition et surtout une grève qui s’est donnée les moyens d’être reconduite, avec une caisse de grève – a conduit à ce résultat.

Ce type de succès montre qu’il est possible de gagner dans l’éducation nationale comme ailleurs.

SUD Education 92 pense qu’il est nécessaire de se mobiliser de cette manière et de coordonner ces combats.

SUD Education 92

Souffrance des profs au travail : corollaire d’un systéme éducatif autoritaire !

14 % des agents de l’Education se disent en situation d’épuisement professionnel

Un agent de l’Education nationale sur sept (14%) se dit en situation d’épuisement professionnel (ou « burnout ») et près d’un sur quatre (24 %) en état de tension au travail, selon une étude du Carrefour santé social, qui réunit la mutuelle MGEN et des syndicats, rendue publique lundi.

« Une proportion non négligeable des professionnels est en situation de risque psycho-social avéré, en particulier les conseillers principaux d’éducation (CPE), les personnels administratifs, les professeurs des écoles élémentaires et (ceux) exerçant en collège », résume le Carrefour santé social.

Selon l’étude, menée en mai 2011 auprès de 5.000 agents de l’Education nationale sur les risques psychosociaux, l’épuisement professionnel et les troubles musculosquelettiques (TMS), 24 % se disent en état de tension au travail et 14 % en épuisement professionnel.

Ce risque d’épuisement (ou « burnout » selon le terme anglosaxon) est supérieur à la moyenne des agents de l’Education nationale pour les CPE, les enseignants d’école élémentaire et du collège, les hommes et les plus de 55 ans.

Une grande majorité des agents déclare avoir connu un problème d’ordre musculosquelettique au cours des 12 derniers mois concernant la nuque ou le cou (78 %), le bas du dos (75 %), l’épaule (60 %), le genou ou la jambe (54%). Selon la zone du corps, entre un tiers et plus de la moitié des répondants déclare un problème au cours des sept derniers jours.

Par rapport à l’enquête « Sumer » qui constitue la référence en France (toutes professions confondues), l’étude montre que les agents de l’Education nationale sont soumis à une « demande psychologique » élevée mais ils bénéficient d’une « latitude décisionnelle » importante. Ce dernier critère, qui correspond à la marge de manoeuvre dont les personnels disposent pour mener leur activité, « contribue à réduire le niveau de risque psycho-social ».

Dans l’enquête Sumer, 12 % des cadres et 23 % de tous les salariés se disent « tendus » au travail, à comparer avec les 24 % de l’Education nationale.

Lieu d’échanges et de réflexion entre la MGEN et les principaux syndicats de l’éducation FSU, UNSA-Education, Sgen-CFDT), le Carrefour santé social a publié deux premières enquêtes en 2006, sur la santé des jeunes enseignants, et en 2009, sur les fins de carrière. Son objectif est de déceler les situations à risque pour que des réponses adéquates y soient apportées.

AFP, 30 janvier 2012