NdPN : il y a 143 ans, les prolos traités comme de la merde par la République ne se contentèrent pas d’une procession face à la dépossession imposée par la bourgeoisie : ils passèrent aux actes. Sur les rapports entre la Commune de Paris et les anarchistes, on consultera par exemple cet article de M. Joyeux, ou cet article de J.D.
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Le 18 mars 1871, début de la Commune de Paris. Alors que Paris est encerclé par l’armée prussienne, Thiers, chef du gouvernement de défense nationale, donne ordre à l’armée d’aller récupérer les canons en position sur les hauteurs de Montmartre. Mais la population, qui s’oppose à cette mesure, entoure la troupe. Le général Lecomte commande le feu, mais les soldats mettent crosse en l’air. Le comte est arrêté ainsi que le général Thomas (un autre fusilleur !). Ils sont passés par les armes par une foule en colère. C’est le début de la révolution. Des groupes d’insurgés se répandent dans la ville. Les autorités, apeurées, se replient en catastrophe sur Versailles. Les révolutionnaires se concertent. Les Blanquistes proposent une marche sur Versailles pour se débarrasser du gouvernement, mais malheureusement leur avis n’est pas suivi. La Commune de Paris est en train de naître ; elle ne sera proclamée que le 28 mars.
Une centaine d’élèves des écoles supérieures du professorat et de l’éducation (ESPE) de Bordeaux, du Mans et de Poitiers, se sont rassemblés devant l’école supérieure de l’éducation nationale (ESEN), en fin de matinée, sur la Technopole du Futuroscope, à Chasseneuil-du-Poitou, pour protester contre les conditions d’apprentissage en place depuis la rentrée dans les nouvelles ESPE qui ont remplacé les anciens IUFM. Les responsables de tous les ESPE de France sont réunis en séminaire depuis hier à l’ESEN.
Aujourd’hui dans la Nouvelle République, le maire de Poitiers Alain Claeys se flatte de la « réussite » du Théâtre-Auditorium de Poitiers. Citation :
« Le TAP c’est un élément fort de la culture à Poitiers, même si ce n’est pas le seul. Et la culture est absolument essentielle, surtout en temps de crise, car elle permet aux gens de sortir de leur isolement. »
Mais quelles gens ? Et quelle culture ? Pour ma part, je n’ai quasiment jamais mis les pieds au TAP. Il y a peut-être des jolies choses qui s’y font avec notre pognon, je sais pas trop, c’est juste que ce lieu ne m’attire pas, il me fait plutôt l’effet d’un repoussoir, et je ne crois pas être le seul si je considère l’opinion de mes proches. Je ne considère pas pour autant comme passive notre approche des formes d’expression artistique. Il m’arrive même souvent de fréquenter des artistes. Oh certes, des pas connus. Des qui n’exposent pas, ou alors dans des galeries sympas et peu visitées par les braves gens. Manquerions-nous donc de « culture », souffririons-nous d’un quelconque « isolement » ? A la bonne heure, ça va bien pour nous.
La mairie de Poitiers passe pour aimer la culture, car elle consacre une partie non négligeable de son budget à subventionner des associations diverses. Mais si nous définissons la culture comme l’ensemble des repères communs et de la créativité au sens large, issue d’expérimentations spontanées et autonomes de toute emprise politique ou économique, comme la construction de lieux sociaux, comme l’invention d’un langage et d’une esthétique née de ces rencontres et expériences, force est de constater que la mairie s’oppose résolument à cette culture. Du reste, les collectifs d’artistes de Poitiers n’ont pas attendu les subventions de la mairie pour faire des pieds-de-nez à la routine urbanistique !
Tandis que le TAP touche des subventions de la ville et de l’Etat, force est de constater que la mairie et la police s’attaquent quasi-systématiquement (elles s’en flattent parfois) à la sociabilité de la rue, qu’elles dénigrent et pourchassent les graffeurs, les tagueurs, les rappeurs, les contestataires, les colleurs d’affiches, les détourneurs de pub, les gueuleurs de slogans inopportuns, les squatteurs et les Roms, et autres prolos gratifiés du charmant épithète de « marginaux ». Tous ces indésirables produisent pourtant au quotidien des repères, une sociabilité chaleureuse, un langage et une créativité de tous les instants… qui n’ont rien à envier aux professionnels de la beauté subventionnée. La mairie les dégage. Place à la magnifique place de l’hôtel de ville façon Pyongyang, à la galerie marchande partout, à la spéculation immobilière, à la gentrification tous azimuts. Galerie d’art morbide, surveillée par des vigiles à la couleur uniforme.
La culture, pas plus que l’art, ne saurait s’inscrire dans des lieux cantonnés par le pouvoir, ni à des activités esthétiques spécifiées par le pouvoir. La culture, comme réappropriation du vécu subjectif et collectif, comme créativité mijotée à la marmite des liens sociaux, est et sera toujours subversive – face à toutes les aliénations, face à toutes les représentations figées. L’esthétique n’est créatrice que si elle s’extirpe des normes imposées. La culture s’oppose donc fondamentalement au pouvoir, ainsi que l’affirmait Rudolf Rocker.
Nous laissons donc la récupération, la digestion, la fossilisation et la mise en mausolées des formes de subversivité passées (et en leur temps réprimées) à la bourgeoisie politique et économique. Pour nous la culture est et sera toujours ailleurs que dans les geôles du spectacle.
La caisse d’autodéfense juridique collective (CADECOL) est un outil pour élaborer ensemble un discours public permettant de continuer à défendre les raisons de la lutte, se réapproprier les stratégies de défense et ne pas les laisser exclusivement aux spécialistes du droit, mutualiser les moyens de défense, partager nos expériences et débattre sur la justice, le droit et la manière d’anticiper ou de réagir face à la répression.
Sommaire du guide abrégé :
-Présentation de la Caisse de défense collective à Paris et Ile de France
Par ailleurs, un travail préliminaire pour la réédition actualisée et augmentée du livre, plus complet, « Face à la Police – face à la justice » est en cours par la caisse.
Pour nous contacter, récupérer du matériel, des guides, se rencontrer ou nous rejoindre :
Par mail : cadecol@riseup.net
Par courrier : Cadecol, au Rémouleur 106, rue Victor Hugo 93170 Bagnolet
Ou encore mieux, la réunion, rendez-vous ouvert du collectif, tous les 3ème mercredi du mois à 19h30 au local “le Rémouleur”, 106 rue Victor Hugo 93170 Bagnolet.