Archives de catégorie : Décroissance libertaire

[Poitiers] Projection du film « Sans les murs »

[Poitiers] Projection du film « Sans les murs »

le mardi 24 septembre 2013 à 20:00

Salle Timbaud de la Maison du Peuple, rue Saint-Paul à Poitiers

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Réalisé par Vincent Lapize – durée : 42min – 2012

Depuis de nombreuses années, l’aménagement d’un aéroport est prévu à  quelques kilomètres de Nantes. Sur un territoire dont la superficie  dépasse deux mille hectares, tout doit être rasé au profit du projet  d’Aéroport du Grand-Ouest de Notre-Dame-des-Landes. Avant  l’arrivée des bulldozers, il s’y développe quelques forêts luxuriantes  et une diversité écologique hors du commun. Une centaine de personnes  peuplent ce territoire, occupent les maisons, construisent d’autres  habitats.

Paul et Marie Thérèse, un couple de retraités, habitent une vieille  ferme depuis plus de vingt ans. Kevin leur voisin occupe la partie  mitoyenne de cette ferme. Il est arrivé quatre ans auparavant pour  participer à la lutte contre l’installation de cet aéroport. Au fil des  années, ils nouent ensemble de belles relations. Mais la terre est  envahie. Comment habiter, comment vivre, comment empêcher le bitume de  faire table rase de tout ? Et voilà les combats qui opposent habitants  et employés au service du projet d’aéroport. Et voilà les partisans  invisibles qui du ciel regardent et planifient le monde.

La projection sera suivie d’un échange avec le réalisateur.

Entrée libre & gratuite.

Vu sur Indymedia Nantes

[Notre-Dame-des-Landes] Ayrault fantasme sur une relance du projet d’aéroport

[Notre-Dame-des-Landes] Ayrault fantasme sur une relance du projet d’aéroport.

Ayrault voit dèjà les travaux commencer, ramenons-le à sa triste réalité quelques minutes… 

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«Tous les grands projets donnent lieu à débat. Sur ce dossier que  l’État soutient et que pilote le ministre des Transports, je suis  confiant» (1)Jean-Marc Ayrault – Libération du 14/09/2013

Sur Notre Dame des Landes, « on est obligé » de suivre les conclusions de la commission scientifique, et donc, on ne peut pas faire l’aéroport, « cela semble la conclusion ». Delphine Batho, Reporterre, le 11/09/2013

Ayrault se remet à fantasmer sur son petit bébé en béton à la sauce greenwashing.

Les dernières sorties médiatiques du premier sinistre Jean-marc  Ayrault laissent perplexes. Dans un article (papier, non dispo sur le  web) de Stress Océan (2) en date du 14 septembre 2013, il affirme une  fois de plus sa volonté de porter, avec ses petits bras musclés, le  projet d’un aéroport obsolète, destructeur d’environnement et de terres  agricoles. 3 jours plus tôt Delphine Batho (ex-ministre de l’écologie au  bilan calamiteux) disait totalement l’inverse dans Reporterre (3). Tout  et n’importe quoi, comme dab.

Surprise ! Bruxelles donne son feu vert au début des travaux.

Par le plus pur des hasards, la Commission européenne annonce, le mardi 17 septembre, qu’« il ne lui semblait pas indiqué, à ce stade, d’ouvrir une procédure d’infraction formelle » contre l’État français, dans le dossier de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. (4)

Ce qui veut dire en clair, que la Commission Européenne vient de  déclarer son incompétence à trancher un conflit entre les opposant.e.s  au projet d’aéroport et le gouvernement saucialiste étant donné que les  travaux n’ont toujours pas commencé. Les divers chantiers prévus peuvent  démarrer, le barreau routier comme le déplacement de la faune et le  transfert des zones humides.

Dans un délai de trois mois et hop les travaux repartent sur Notre-Dame des Landes.

Le chef du gouvernement saucialiste*, renforcé par le laisser faire  de Bruxelles, semble ne plus douter de la pertinence d’un aéroport HQE.  Il annonce même pompeusement que d’ici à trois mois les travaux pourront  commencer (2). L’expert en sols Ayrault, va donc déplacer et recréer  lui-même toutes les zones humides. Sa méconnaissance du dossier ou sa  mauvaise foi, peu importe, inquiètent, tiraillé qu’il est entre son  amour pour les actionnaires de Vinci et sa soif de pouvoir.

Attaque de la ZAD dans quelques semaines ? Pas gagné, gagné.

Ce serait un pari très risqué. Le gouvernement a déjà commencé à  réprimer et expulser plusieurs squats, lieux autogérés et zones occupées  dont l’exemple emblématique reste les fils et filles de Butte de Décines il y a deux semaines. Une fois de plus les mafieux de Vinci sont à la  manœuvre avec leur projet de grand stade inutile à quelques kilomètres  de Lyon avec l’aide logistique policière. A Rennes, trois des différents  lieux autogérés de l’Elabo viennent d’être expulsés. L ‘appareil  répressif de l’État, payé par les impôts des contribuables, continue  quant à lui à faire tourner la machine à réprimer.

Par ailleurs, une opération policière répressive gigantesque pour  expulser les occupant.e.s de la ZAD de NDDL est un énorme risque pour le  gouvernement ultra libéral rose et cela pour plusieurs raisons.

La tension est certainement montée d’un cran mais une attaque de la ZAD reste très peu probable dans l’immédiat.

Pourquoi ?

1) Le rapport de Force.

D’un côté les imbéciles rose, leur machine d’État répressive  (flicaille, gendarmerie, barbouzes de la DGSI…) et, de l’autre, une  zone occupée depuis 5 ans par des squatteureuses et des paysan.ne.s en  lutte depuis 1967. Assez présomptueux de la part d’Ayrault de  fanfaronner un peu tôt alors que l’opération César (opération militaire  d’expulsion des lieux de vie occupés initiée le 16 octobre 2012) a été  un échec total. Feu vert de la Communauté Européenne ou pas, cela ne  change rien, il ne sera pas facile d’expulser des enragé.e.s déterminé.e.s à ne rien lâcher.

2) Une débâcle électorale annoncée pour les saucialistes lors des futures municipales d’avril 2014.

La question principale que devrait se poser ce monsieur peu inspiré  et tous ses potes technocrates et autres ripoux capitalistes, avant des  municipales qui s’annoncent catastrophiques, est la pertinence d’une  telle position. Est-il vraiment raisonnable d’attaquer la ZAD pour une  sociale démocratie à l’agonie ?

3) Risque d’embrasement et de contamination, nous on attend que ça.

Est-il pertinent de risquer un embrasement dans toute la France alors  que tous les projets inutiles (barrages hydroélectriques, projets  miniers, pipeline XXL, extraction de gaz de schiste, etc) sont partout  contestés par les populations impactées ?

Avant le 16 octobre, il y avait une trentaine de lieux de vies sur la  ZAD de NDDL, et désormais la zone à défendre s’étend sur une centaine  d’espaces habités avec de nouveaux squats comme le Moulin de la Saulce,  ouvert il y a un peu plus d’une semaine et des réseaux extrêmement  efficaces et réactifs à la moindre alerte sérieuse.

Le rapport de force a évolué et les saucialistes devraient se poser  une question fondamentale avant d’avoir l’ambition démesurée de  reprendre une zone libérée de leur diktat. Les sociaux-traitres rose  aveuglés par leur totale servitude au MEDEF ne comprennent toujours pas  que nous sommes fermement décidé.e.s à définitivement nous émanciper de  la tutelle d’une oligarchie vérolée et corrompue, entièrement tournée  vers le dieu profit.

4) Le FN en embuscade. La peur au ventre de se prendrer une raclée.

Les municipales sont LA priorité numéro 1 des maires  saucialistes sur une siège éjectable. Le parti frontiste se prépare à  réaliser une percée historique en raflant des dizaines de mairies au PS  et à un UMP agonisant, définitivement laminé par une corruption  endémique. L’attaque de la ZAD ne ferait sans l’ombre d’un doute  qu’affaiblir un petit peu plus le vote saucialiste. Un choix politique  électoral consternant qui annonce des beaux jours pour l’idéal  libertaire. Le PS n’a rien à envier à l’UMP niveau gangrène mafieuse, le  fils du Sinistre des Affaires Etrangères qui rêve la nuit de bombarder  les syriennes et les syriens est rattrapé par la justice pour fraude  fiscale d’un appartement à 7 millions d’euros alors que des gens crèvent dans la rue ! (9).

5) Last but not least, les arrêtés préfectoraux et les troupes de Play-Mobiles.

Le Préfet de Loire Atlantique doit impérativement signer deux arrêtés  autorisant le déplacement de la faune et des zones humides pour  respecter la compensation écologique prévue par Vinci. Toujours rien de  ce côté là. De plus, aucun déplacement de Play-Mobiles n’a encore été  signalé.

Conclusion : le premier sinistre crève d’envie de nous défoncer mais le rapport de force n’y est pas.

Dans un article paru dans le même torchon nantais (papier), et ce dès  le lendemain (15 septembre), Jean-Marc Mégalo Zayrault fait marche  arrière toute, en affirmant cette fois-ci qu’il se doit de rassembler  toute la gauche pour se dresser en rempart antifasciste (sic) contre le  Front Nazional.

Foutage de gueule, les CRA tournent à plein régime, les Roms sont  toujours autant persécuté.e.s que sous le Gluant et toute la clique  sarkoziste.

Rassembler à la gauche du PS alors que celui-ci applique une politique néo-fasciste ultra-libérale ?

Le PS hésite entre l’éradication de la peste anarchiste, autonome,  altermondialiste et syndicale (copain 44, Confédération Paysanne) à  Notre-Dame-des-Landes, d’ici à quelques semaines ou après les  municipales. Le bilan est calamiteux, seuls les patrons s’y retrouvent.  La politique pratiquée est entièrement tournée vers les entreprises, les  ouvriers peuvent crever la bouche ouverte (libé du 10 septembre) (5).  La paupérisation accélérée de la population continue quand à elle à  toucher une partie toujours plus importante de la société. La loi sur le  logement de Duflot est un désastre total, rien pour les précaires et  les SDF (6).

Les saucialistes préparent le terrain au FN depuis le début des  années 80 pour garder le pouvoir. La schizophrénie idéologique du PS se  rapproche de la mort cérébrale.

La recherche d’un bouc émissaire pour faire oublier l’incompétence de  nos élites continue avec un succès certain, relayé du matin au soir par  une presse bourgeoise à la solde de l’oligarchie. La chasse aux  pauvres, aux immigrés et Roms menée par le sinistré de l’intérieur  Benito Valls et ses prédécesseurs (le Gluant, le Reishmarshall  Hortefeux, MAM, Sarko et tous les autres…) contribue sans l’ombre d’un  doute à faire mathématiquement monter le FN. Oui, les saucialistes avec  leurs potes de l’UMP sont bien l’antichambre du fascisme, n’en déplaise  aux idéologues imbéciles de la rue de Solferino et à tous les pauvres  tarés de l’ancien parti gauliste.

Le PS est un peu trop nostalgique de l’époque ou les Roms étaient  internés dans des camps de concentration, comme celui de Montreuil  Bellay (libéré en 1946, un an après la libération !!!) (7) et (8), qui  leurs étaient entièrement réservés et surveillés par les collabos de la  Police Nationale (comme les Centres de Rétention Administratifs aujourd’hui) pour oser parler d’antifascisme.

Dommage que la honte et la récupération sans vergogne ne tue pas au PS.

Depuis que Valls est sinistre de l’intérieur les sans papiers sont  toujours autant harcelés, enfants compris. Toutes les promesses  électorales de Hollande sont restées lettre morte à l’exception des  cadeaux fiscaux concédés au MEDEF. Les racistes congénitaux saucialistes  continuent exactement la même politique sociale et économique que les racistes pathologiques de l’UMP.

Peu importe leur cuisine électoraliste. Ne plus cautionner une oligarchie criminelle. Seule solution, arrêter de voter !

Le vote, les partis… Le système capitaliste, peu importe  l ‘étiquette politique qui le perpétue, nous mène inexorablement toutes  et tous à la catastrophe sociale et écologique. L’exploitation, la  servitude, la domination, l’extermination du vivant …

Résistance et Sabotage.

Face à un système mortifère qui nous mène inexorablement vers le  gouffre, une seule solution est possible, la résistance pied à pied à  toute future destruction de notre patrimoine commun à toutes et tous :  la terre sur laquelle nous marchons tous les jours.

La lucha sigue.

 

Notes :

(1)  http://www.liberation.fr/societe/2013/09/14/ayrault-confiant-pour-l-aeroport-de-notre-dame-des-landes_931920

(2) http://www.presseocean.fr/actualite/exclusif-futur-aeroport-municipales-stx-j-m-ayrault-repond-a-presse-ocean-14-09-2013-7549

(3) http://www.reporterre.net/spip.php?article4658

(4) http://www.lemonde.fr/planete/article/2013/09/17/bruxelles-ne-voit-pas-de-motif-d-infraction-dans-le-dossier-de-notre-dame-des-landes_3479434_3244.html

(5) Keynes, l’oublié de l’Elysée, par Vittorio de Filippo. Libération du 10 septembre 2013.

(6)

(7) https://fr.wikipedia.org/wiki/Camp_de_concentration_de_Montreuil-Bellay

(8) http://nosotros.incontrolados.over-blog.com/article-les-roms-genocides-par-les-nazis-rafles-par-sarkozy-55389174.html

(9) http://www.france24.com/fr/20130501-thomas-fabius-collimateur-justice-laurent-ministre-affaires-etrangere-impots-jeux-appartement-millions

* Saucialisme : (n.m.) Doctrine politique.

Etymologie : du latin saucialis, sauçable.

Définition : « Mouvement politique qui revendique le droit des pauvres à lécher le fond des plats des riches ».

Vu sur Indymedia Nantes, 19 septembre 2013

NdPN : une projection du film « Sans les murs » sur Notre-Dame-des-Landes, avec présence du réalisateur, aura lieu à la maison du peuple le 24 septembre prochain (voir l’agenda).

[Poitiers] Non à la bagnole électrique !

NdPN : promotion aujourd’hui à Poitiers de la voiture qui roule au nucléaire… et un article de l’excellent site carfree, qui remet les pendules à l’heure !

Poitiers : lancement du Tour Poitou-Charentes des véhicules électriques

Avant la première étape prévue mercredi, les concurrents participant au tour Poitou-Charentes des véhicules électriques se réuniront place Leclerc à Poitiers de 16h à 18h30 ce mardi, pour l’inauguration de ce rallye, vitrine itinérante pour les modèles et leurs constructeurs. Des essais de véhicules électriques et un village destiné aux entreprises est prévu de 11h à 15h au Futuroscope.

Nouvelle République, 17 septembre 2013

Passer à la voiture électrique, c’est comme changer de marque de cigarettes

La voiture électrique n’est pas la solution écologique que les constructeurs et les médias voudraient nous vendre. En fait, l’objectif réel de la voiture électrique semble être de continuer à vendre toujours plus de voitures à des consommateurs occidentaux qui se désintéressent de plus en plus de la voiture. Mais passer de la voiture thermique à la voiture électrique revient en fait à changer de marque de cigarettes, la pollution n’est pas exactement la même mais le résultat final est le même.

Comme chacun le sait, les ventes de voitures en France et en Europe n’en  finissent pas de plonger, ce qui n’est pourtant pas le cas à l’échelle  mondiale. Sur le premier semestre 2013, les ventes de voitures ont  progressé de 2,8% à l’échelle mondiale, ce qui représente le chiffre  faramineux de 42.64 millions de voitures neuves vendues sur la planète,  soit en rythme annuel plus de 80 millions de voitures neuves qui  viennent s’ajouter à un parc automobile mondial composé de plus d’un  milliard de voitures en circulation.

Il semblerait bien que les pays européens aient atteint leur taux de saturation: trop de voitures partout, et plus assez de place pour les faire rouler. Les villes anciennes européennes ne permettent pas d’accueillir indéfiniment des quantités toujours plus grandes de nouvelles voitures. La vieille Europe a bien essayé de copier le contre-modèle américain de l’étalement urbain et de la pavillonarisation, les rues de nos villes restent peu ou prou aussi larges qu’à l’époque pré-automobile. A moins de détruire des secteurs entiers des villes pour doubler la largeur des rues, la voiture européenne est condamnée à rouler au ralenti dans les rues embouteillées.

En outre, avec la crise, quel sens cela a-t-il de continuer à acheter des voitures neuves qui coûtent une fortune quand les alternatives à l’automobile individuelle se multiplient (transports en commun, vélo, autopartage, etc.) sans les contraintes inhérentes à la possession et l’entretien d’une voiture?

Ajoutez à cela la pollution, le réchauffement climatique et la fin du pétrole, et n’importe qui de sensé devrait réaliser que l’automobile individuelle est un mode de déplacement inapte à assurer durablement le transport de dizaines de millions de personnes tous les jours.

Sauf que dans le monde capitaliste, il n’y a pas d’alternative crédible au « make money or die » (faites de l’argent ou mourrez). Du point de vue de l’industrie, ce n’est pas exactement la même chose de vendre aux clients des voitures à 25.000 euros ou des vélos à 250 euros…

Alors, il fallait inventer d’urgence un nouveau concept pour reconquérir le gogo client, à savoir la voiture électrique. Pour l’industrie automobile, le traditionnel client de l’automobile a subi probablement un « lavage de cerveau » de la part du lobby écologiste mondial, aussi il faut lui fournir désormais un produit adapté à sa nouvelle lubie, à savoir une voiture « zéro pollution », « zéro émissions », voire même une voiture qui nettoie l’air pollué des villes!

Comme il n’y a pas 36 façons de produire une voiture et que tout a déjà été à peu près inventé, on nous a ressorti la voiture électrique inventée il y a plus de 100 ans. Les services marketing de l’industrie automobile ont sans doute pensé que puisque la pollution générée par la voiture électrique ne sortait plus du pot d’échappement mais d’une quelconque centrale située ailleurs, le client serait persuadé de « faire un geste pour la planète » tout en pouvant continuer à utiliser une voiture qui pèse toujours plus d’une tonne pour transporter son précieux corps de 70 kg.

Le problème, c’est que le client de l’automobile s’en fout assez royalement de la planète! Ce qui est assez normal car quelqu’un qui a roulé des dizaines d’années en diesel qui pue et qui tue a quand même montré assez clairement que la planète n’était pas sa première préoccupation…

En effet, les ventes de voitures électriques ne décollent toujours pas. On l’a dit ici-même en janvier dernier, le journal Le Monde le confirme encore aujourd’hui, « c’est plat comme un encéphalogramme de coma dépassé ». Voire même, les ventes de voitures électriques qui n’étaient pourtant pas bien hautes auraient presque tendance à baisser! Et pourtant, l’Etat qui comme chacun le sait est plein aux as, accorde de généreuses subventions à l’achat de voitures électriques.

Comment expliquer une telle bérézina? Toutes les explications sont envisageables. Même largement subventionnée, la voiture électrique reste encore très chère. Au passage, plus personne ne parle désormais de la voiture électrique qui allait coûter quelque chose comme 0,02 centime par km… Le client de la bagnole est sans doute un pigeon mais il ne faut pas pousser le bouchon trop loin non plus. Tout le monde a compris que la simple « coque » d’une voiture électrique coûtait quasiment aussi chère qu’une voiture thermique normale et que la batterie était une sorte de mini-centrale coûtant une fortune, avec une durée de vie des plus faibles pour vous fournir au bout du compte une autonome de 250 km maximum.

Donc, même avec les meilleures intentions du monde, l’automobiliste qui ne souhaite probablement pas sauver la planète mais au moins avoir l’impression de faire un petit geste pour l’environnement, reste avant tout un consommateur lambda dont le pouvoir d’achat a l’autonomie d’une voiture électrique, c’est-à-dire peu de chose.

Mais surtout, une autre explication commence peut-être à se faire jour. Nous le disons maintenant depuis longtemps, mais la voiture électrique n’a rien d’écologique. Malgré le discours des constructeurs, de tout le marketing et de la pub, le consommateur est peut-être en train de comprendre qu’une fois de plus on essaye de l’enfumer.

La chaîne de télévision Arte a publié récemment un article de Ozzie Zehner, de l’Université de Californie à Berkeley, auteur d’un récent ouvrage qui va faire date: « Green Illusions » (« Illusions vertes »), un manifeste dénonçant « les secrets sales des énergies propres ».

Et dans cet article Ozzie Zehner utilise une métaphore particulièrement forte pour parler de la voiture électrique:

En y regardant de plus près, abandonner la voiture à essence au  profit de la voiture électrique s’apparente plutôt au fait de changer de  marque de cigarette ».

Cette phrase toute simple résume assez bien toute la question de la voiture électrique. Si on fait le bilan global, une voiture électrique est tout aussi polluante qu’une voiture thermique, même peut-être plus. Ce qui est en cause, ce sont les modes de production de ces voitures, particulièrement énergivores,  ainsi que les sources d’énergie utilisées pour leur alimentation, tel  que le photovoltaïque.

Dans les pays occidentaux nucléarisés, la voiture électrique est censée rouler pour une bonne part à l’énergie nucléaire. Si vous êtes pro-nucléaire, pas de problème, jusqu’au jour où la centrale située à 300 km de chez vous explosera et que vous devrez déménager pour ne pas être contaminé. A l’échelle mondiale, la voiture électrique est censée rouler au charbon, dont le bilan écologique reste, comment dire, à démontrer.

C’est pourquoi, les partisans de la voiture électrique se sont trouvé une nouvelle passion, les énergies renouvelables. Si on les écoute, on va remplacer le milliard de voitures en circulation sur Terre par des voitures électriques qui rouleront avec l’énergie solaire ou éolienne ou marémotrice ou je ne sais quoi. Sur le papier, c’est magnifique, enfin une solution propre! Sauf que la réalité est bien évidemment tout autre.

En fait, sans compter les voitures électriques, on a déjà du mal à dépasser à l’échelle mondiale les 10% d’énergie renouvelable. L’écrasante majorité de l’énergie produite et consommée à l’échelle mondiale relève du charbon, du gaz, du pétrole et du nucléaire. La-dessus il faudrait ajouter un milliard de voitures électriques?

Alors on nous dit qu’on va couvrir la Terre d’éoliennes ou de panneaux photovoltaïques. Sauf que ça coince aussi. Les cellules photovoltaïques contiennent des métaux lourds et leur  production libère des gaz à effet de serre tels que l’hexafluorure de  soufre qui, selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur  l’évolution du climat, a un potentiel de réchauffement climatique 23 000  fois plus élevé que le CO2. De plus, des carburants fossiles  sont utilisés pour extraire les matières premières requises pour la  production de cellules solaires et d’éoliennes, de même que pour leur  fabrication, assemblage et maintenance. Il en va de même pour les  centrales électriques utilisées à titre de sécurisation. Par ailleurs,  le démantèlement de ces installations exige lui aussi un recours massif  aux carburants fossiles.

Selon Ozzie Zehner, une étude menée par des universités américaines conclut que, d’ici 2030,  les véhicules hybrides et électriques tributaires du réseau électrique  provoqueront davantage de dommages environnementaux que les véhicules  traditionnels à essence, même si l’on tient compte du progrès technique.

Et en matière de lutte contre le réchauffement climatique, le soi-disant argument fort de la voiture électrique, ce n’est pas mieux. Une évaluation réalisée par la Royal Society of Chemistry a montré que  si l’on adoptait intégralement la voiture électrique en Grande-Bretagne,  cela ne réduirait que de 2 % les émissions de CO2 dans tout  le pays. L’année dernière, une étude lancée par le Congressional Budget  Office des Etats-Unis a révélé que les véhicules électriques  subventionnés « ne permettront pas ou quasiment pas de réduire la  consommation totale d’essence et les émissions de gaz à effet de serre  du parc automobile national dans les prochaines années »

Sauf que pour en arriver à ces piètres résultats, il faut produire des voitures électriques qui nécessitent des matériaux toujours plus polluants, toujours plus énergivores. Bref, c’est l’impasse.

Alors, il y a désormais une chose insupportable qui saute aux yeux. Que les constructeurs, les agences de marketing ou les médias alimentés par la pub vantent les mérites de la voiture électrique, on peut le concevoir, c’est la loi du capitalisme. Mais que des associations, des groupes ou des personnes qui prétendent se soucier d’environnement se fassent les avocats de la voiture électrique, cela devient proprement scandaleux.

Comme le dit Ozzie Zehner, c’est un peu comme si un médecin vous conseillait de changer de marque de cigarettes…

Vu sur Carfree, 13 septembre 2013

Nucléaire : ITER, une expérience mégalo, inutile et dangereuse

Nucléaire : ITER, une expérience mégalo, inutile et dangereuse

Au cours du mois de septembre 2013, les premiers convois tests pour la construction du réacteur expérimental international à fusion thermonucléaire (ITER) vont transiter de Fos vers le site de Cadarache. Le 10 septembre, une rencontre-débat antinucléaire sur ITER s’est déroulée à Martigues suivie d’un tractage quelques jours plus tard dans la ville. Mais ITER, c’est quoi  ?

Contrairement à l’EPR, ITER n’a pas pour but de produire de l’électricité mais de tenter de recréer pendant quelques minutes la réaction qui a lieu au cœur du soleil. L’effectivité d’une telle technique pour produire de l’énergie a sans cesse été repoussée. En 1950, on estimait que ce serait faisable d’ici à 15 ans, en 1978 d’ici à l’an 2000 et aujourd’hui d’ici à 2080… La faisabilité du projet semblent douteuse pour de nombreux scientifiques y compris pro-nucléaires. La technique consiste à faire fusionner deux isotopes de l’hydrogène – le deutérium et le tritium – ce qui implique une température de 150 millions de degrés. On sait provoquer cette réaction avec la bombe H mais aucun matériau connu à ce jour ne peut supporter les multiples contraintes techniques imposées par cette expérience.

Le tritium hautement radioactif est un élément extrêmement rare à l’état naturel : 3,6 kilos sur toute la planète. Il est mortel avec une dose de 1mg. 2 kg de tritium, à 10 millions de dollars le kilo, peuvent tuer 2 millions de personnes. Le tritium a la particularité de pénétrer dans le corps humain par la peau, il se fixe dans les molécules organiques du corps où il peut irradier pendant 500 jours en causant des dommages irréparables sur l’ADN. Il est cancérigène et les études concernant son impact réel sont largement insuffisantes. Le mur d’enceinte d’ITER couvert de lithium et bombardé par des neutrons produira du tritium. Toutes les installations nucléaires de base en rejette. La radioactivité subsistera pour plusieurs centaines d’années, le tritium radioactif contaminera l’air et l’eau de la Durance. La seule chose qu’ITER va produire c’est environ 30 000 tonnes de déchets radioactifs tritiés. Très difficile à stocker car, très mobile, le tritium migre même à travers les métaux ou le béton. La solution adoptée est de le diluer et de le disperser comme à la Hague qui en rejette massivement. Pour ITER, les déchets seront stockés sur le site durant environ 50 ans après la fin des expériences puis probablement enfouis pour une durée indéterminée. Le tritium est un des ingrédients principaux des armes nucléaires, sa prolifération serait catastrophique. Si la production d’électricité par fusion reste hypothétique, les recherches pourraient à court terme déboucher sur des innovations militaires.

Financé par l’Europe, la France, la Russie, les USA, le Japon, la Chine, la Corée du Sud et l’Inde, le projet avait vu le jour lors d’une réunion Gorbatchev-Reagan en 1985. La France participe à hauteur de 20 % soit un coût de 2 milliards d’euros pour 10 ans de chantier et 20 ans d’expérimentations. ITER avec 16 voire 18 milliards d’euros au total est, à part la station spatiale internationale, le programme de recherche le plus coûteux jamais lancé. Cette technique qui n’a pour l’instant rien donné a pourtant déjà coûté plus de 27 milliards d’euros. En 2002, le parlement allemand estimait qu’il faudrait encore dépenser entre 60 et 80 milliards d’euros sur 50 ans pour envisager de produire de l’électricité avec la fusion. Un futur et très hypothétique réacteur industriel coûterait près de 15 milliards d’euros ce qui interdit toute rentabilité et en fait une énergie réservée aux pays riches. Si la fusion produit un jour de l’électricité ce sera trop tard et en trop faible quantité.

ITER est implanté à Cadarache dans les Bouches-du-Rhône, un des plus grands centres nucléaires français, en plein sur la faille sismique la plus active du pays. Plusieurs tonnes de plutonium sont déjà présentes sur le site. La France, seul pays au monde à miser autant sur le nucléaire, avait fait jouer toute sa diplomatie et doublé sa participation financière pour accueillir ITER. La décision d’implanter ITER a bien entendu été prise avec une parodie de consultation démocratique locale ; les travaux commençant avant même l’enquête publique. Le projet avait été vendu aux édiles locaux en vantant des retombées en terme d’emplois. Des centaines d’hectares de forêt abattus plus loin et sept ans après, c’est plutôt une arnaque. Quelques 3000 ouvriers en provenance des pays de l’Est ont été embauchés. Exonérés de contrôle URSSAF, ils construisent l’installation dans des conditions ultra-précaires. Le conseil régional, le conseil général et la ville d’Aix-en-Provence sont les collectivités locales qui ont le plus investi. Toujours à la pointe du combat, les élus Verts de la région ont obtenu un deal appelé Alter-ITER : pour un euro investi dans ITER, un euro investi dans les énergies renouvelables…

À l’heure des importantes mobilisations contre le projet d’Ayraultport, on peut s’interroger sur la faiblesse de la contestation autour d’ITER. La protestation semble être tombée dans l’oubli depuis le lancement en 2006. La propagande nucléocrate fonctionne parfaitement. Dans ce contexte, la contre-information semble être la première des actions à entreprendre. Il importe de faire savoir le plus largement possible l’absurdité de ce projet en termes d’investissements financiers, de viabilité scientifique, de risques et de nuisances pour un résultat nul. Ce projet délirant est emblématique du pouvoir nucléaire qui dirige aveuglément la France droit dans le mur. Non au nucléaire civil et militaire à Cadarache ou ailleurs !

Alexis – Groupe Orwell de Martigues

Vu sur le site du groupe de Martigues de la Fédération Anarchiste, 15 septembre 2013

[Lencloître – 86] Capitalisme « écolo » : quand les huiles d’ERDF se mettent au vert

NdPN : ERDF promoteur d’énergie verte avec l’emploi d’huiles végétales, pour des transformateurs électriques. Un grand classique de l’éco-tartuferie, avec le sempiternel piteux argument de la création d’emplois. Ce coup de com’ serait juste risible, si cette méga-entreprise ne faisait pas son beurre sur l’électricité nucléaire, l’une des pollutions les plus ingérables de tous les temps avec sa chiée de déchets nucléaires.

ERDF marche à l’huile végétale locale

Six transformateurs à huile végétale ont été installés à Lencloître. Une formulation unique en France qui s’inscrit dans une production industrielle.

Il a fallu sept années de recherche pilotées par le pôle des éco-industries Poitou-Charentes en étroite collaboration avec EDF Recherche et Développement pour mettre au point une huile isolante d’origine naturelle (colza), réalisée par le laboratoire Valagro de Poitiers, à destination des transformateurs électriques de moyenne puissance. Et trois ans d’expérimentation en Poitou-Charentes pour valider une formulation végétale qui fonctionne. « Cette huile présente la même performance électrique et technique que les transformateurs classiques », a expliqué Guillaume Bray, directeur territorial Vienne et Deux-Sèvres d’ERDF

A partir de céréales de la région

Mardi, à Lencloître, les techniciens ERDF ont installé six transformateurs à huile végétale industrielle, en remplacement des transformateurs à huile minérale (dont l’origine est le pétrole). Cette démarche s’inscrit dans une politique de développement durable conduite par ERDF. « La dernière étape a consisté, avec le support de la société DuPont, à finaliser les procédés pour produire une centaine de tonnes de cette formulation, afin de valider sa production au stade industriel », a souligné Antoine Piccirilli, chargé de mission au pôle des éco-industries Poitou-Charentes. Dans un premier temps, 25 tonnes seront produites dans la région Poitou-Charentes en utilisant des graines picto-charentaises. « Ce seront donc 25 tonnes de production d’huile issue de produits pétroliers qui sont évités », a précisé Guillaume Bray. Il est prévu d’installer, avant la fin de cette année, 200 transformateurs à l’huile végétale de colza. L’objectif est d’atteindre 800 unités pour un plan de production de 100 tonnes d’huile fabriquées à partir de graines de colza cultivées et récoltées en Poitou-Charentes. C’est une coopérative agricole, dont l’anonymat est préservé, – « pour des questions de confidentialités », dit-on qui a décroché le marché. Le procédé a été validé au niveau national par ERDF. À terme, cette nouvelle technique engendrerait du travail pour une centaine de personnes.

Didier Monteil, Nouvelle République, 12 septembre 2013