Archives de catégorie : Décroissance libertaire

[Nantes] Un bâtiment du conseil général 44 pris pour cible

un bâtiment du conseil général 44 pris pour cible

Il y a quelques nuit, une bande de canard pas encore boiteux s’en est allé tager et refaire les vitres d’un immeuble du conseil général, dans le quartier de l’éraudière, à Nantes.

Nous souhaitons, à travers ce geste, rappeler aux décideurs et à leurs collaborateurs que nous n’oublions pas.

Car cette attaque vise clairement une instituion qui, depuis les années 70, accompli des vols en toute légalité, et notamment en rachetant les terres qui doivent servir à construire l’aéroport du grand ouest prévu à Notre-Dame-des-Landes.

Ces déflagrations de vitres et ce tag ne sont qu’une modeste réponse à l’insolence des dirigeants et à leurs ambitions morbides. Cet acte, comme les précédants, en appelle d’autres.

Ceci n’est pas un conseil, c’est un avertissement.

Indymedia Nantes, 7 décembre 2011

Après le camp à Valognes

APRES LE CAMP À VALOGNES, communiqué n°4

À Valognes, le 23 novembre dernier, c’est un peu de l’arrogance du lobby nucléaire qui a dû en rabattre, et c’est un peu du sentiment d’impuissance qui poisse depuis tant d’années celles et ceux qui le combattent qui s’en est allé. Alors qu’Areva se permettait la semaine précédente d’exposer aux journalistes comme il leur avait été simple de faire retirer le paragraphe sur le MOX de l’accord PS-EELV, dévoilant ainsi aux yeux de tous qui est le maître en ces matières, ils offraient à Valognes l’image du plus complet désarroi : ils hâtaient d’un jour, dans la précipitation, le départ du train CASTOR, faisaient boucler par la préfecture tout le centre de Valognes, fermer les collèges et lycée de la ville pour la journée et dénonçait ensuite ces gens «qui ont perturbé le fonctionnement de toute une région». Tout cela parce que 500 personnes venant de toute la France s’étaient donné rendez-vous dans un camp pour bloquer un train et partager leur désir d’en finir avec la mainmise du nucléaire sur leur vie.

L’efficacité véritable de l’action collective réside rarement dans ses effets les plus perceptibles. Que nous ayons réussi par trois fois à accéder en masse aux voies, à y soulever les rails, en ôter le ballast sur plusieurs dizaines de mètres et finalement à retarder le départ du train de plusieurs heures, et ce malgré l’énormité du dispositif policier, n’est certes pas un résultat négligeable. Mais nous accordons plus d’importance à la façon dont nous sommes parvenus à un tel résultat, à l’intelligence collective qu’il faut avoir acquise pour arriver, par une marche nocturne à travers champ, à prendre de court les forces adverses et, de là, à les fixer en un point pour que d’autres trouvent les rails libres quelques centaines de mètres plus loin. Nous nous souviendrons pour longtemps du soleil qui se lève sur une brume à l’odeur de gaz lacrymogène, des habitants et habitantes de Flottemanville qui nous offrent spontanément du café et nous encouragent, de ces maires qui nous ouvrent leur mairie, réconfortent nos blessés, nous offrent le refuge. Et nous n’oublierons pas de sitôt ces cartouches de gaz CS qui pleuvent indistinctement sur tout le village, dans ses maisons, ses poulaillers, et qui témoignent assez de tout le respect que la police éprouve à l’endroit de la population. Qui a dit, d’ailleurs, que la population du Cotentin était uniformément favorable au nucléaire qui la fait vivre ? Nous avons, nous, croisé ce ce jour-là, de nombreux soutiens actifs dans la population, tout comme auparavant des voisins, des familles, étaient venues sur le camp pour partager le repas.

Plutôt que de minorer le nombre des manifestants, de les traiter de «casseurs», de se féliciter que le train soit tout de même parti, Areva et sa préfecture feraient bien de s’inquiéter de la détermination de celles et ceux qui ont agi là, comme de la solidarité qui s’est exprimée à leur endroit, que ce soit localement ou en Allemagne. A combien de décennies remonte, en France et toute proportion gardée, la dernière grande bataille contre la pieuvre atomique ? Faut-il être aux abois pour inculper une manifestante de 65 ans pour vol, parce qu’elle a prélevé quelques canettes de soda sur un camion de livraison de repas de la gendarmerie en flammes et nier devant les journalistes tout coup de matraques quand cela fait plusieurs heures que les images de manifestants tabassés sont sur tous les écrans ?

Le feuilleton national des dernières semaines autour du nucléaire ne peut guère laisser de doute sur ce qu’il y a à attendre des gouvernements pour ce qui est d’en sortir. En la matière, nous ne pouvons compter que sur nos propres forces. Si Valognes nous a renforcés et a renforcé notre cause, c’est en cela : que ce soit pour l’organisation du camp ou de l’action, pour ce qui est de prendre les décisions justes ou d’exprimer nos idées, nous n’avons attendu personne. Nous avons fait ce que nous pouvions, dans la mesure de nos moyens certes limités, mais non dérisoires. Et en dépit des manoeuvres d’Areva, de la SNCF et de leurs complices, nous avons réussi à faire ce que nous nous étions proposés de faire. La chose n’est pas si courante. Qui plus est, nous savons que Valognes ne fut pas le seul point de blocage du CASTOR en France, et même si Areva et la SNCF tentent de taire le harcèlement dont ils font l’objet, nous sommes omniprésents et irréducitbles. Les retards du CASTOR, consécutifs à l’action de blocage de la voie dans le sud-manche et à l’usage de signaux d’alarme dans la région de Rouen en sont la preuve. Nous espérons seulement que cet exemple donnera de la force à toutes celles et tous ceux qui, ailleurs, brûlent d’en faire autant.

Nous n’avons jamais envisagé Valognes comme un coup d’éclat, mais plutôt comme un nouveau départ, un apport de vigueur, une contribution déterminée à tout ce qui, en France, veut s’affranchir de la fatalité nucléaire. Nous savons que le chemin sera long et âpre. En même temps qu’il nous faut nous arracher à la production électrique centralisée et retrouver dans notre façon de vivre comme dans ce qui nous entoure l’énergie dont nous avons besoin, il nous faut perturber par tous les moyens les flux d’uranium et de déchets qui tissent le fonctionnement régulier et soigneusement occulté de l’industrie de l’atome aussi bien que son maillon faible. Il nous faut empêcher la construction de l’EPR de Flamanville et déboulonner les lignes THT qui doivent y aboutir, si nous ne voulons pas en reprendre pour 40 ans de plus de soumission au chantage nucléaire. Il y a tout un décrochage à organiser, un décrochage technique et politique vis-à-vis de la normalité nucléarisée. Areva juge nos méthodes «inacceptables»; nous jugeons que c’est l’existence même d’Areva qui est, en chacun de ses détails, inacceptable. Les milliards investis dans le lifting de son image, depuis que la Cogema est devenue Areva, n’y changeront rien. Il faut que la production d’énergie à partir de l’atome devienne partout visiblement le problème qu’elle est essentiellement. Comptez sur celles et ceux de Valognes pour y travailler.

Collectif Valognes stop castor

Aux un-e-s et aux autres présent-e-s à Valognes, n’hésitez pas à nous envoyer vos impressions, analyses, ressentis après le camp et l’action du 23 novembre 2011 sur le mail du collectif, valognesstopcastor arobase riseup point net.
Par rapport à l’action, pour celles et ceux ayant eu des démêlés avec les forces de l’ordre , vous pouvez contacter la legal team du collectif : legalteamvalognes arobase riseup point net

Valognes Stop Castor, 2 décembre 2011

[Durban] 10.000 manifestant-e-s contre l’apartheid climatique

Contre l’apartheid climatique : 10 000 manifestants en Afrique du Sud

De Durban à Mexico en passant par Biarritz, ce samedi 3 décembre, c’était journée d’Action globale pour le climat. Sans doute plus de 10 000 manifestants se sont massés dans les rues de Durban. Direction le centre de Conférence de l’ONU où se tiennent les négociations. Bloqué par la police, le cortège s’est arrêté pour interpeller vertement négociateurs et représentants des pays de la planète. Zwelinzima Vavi secrétaire exécutif de la Cosatu – centrale des syndicats sud-africains –, Nnimmo Bassey pour les luttes pour la justice climatique en Afrique, Tom Goldtooth pour les organisations indigènes, Aluwani Nemukula pour les jeunes, Constance Mogale pour les organisations des femmes et Bishop Davies pour les organisations confessionnelles ont pris la parole devant la secrétaire exécutive des négociations climat de l’ONU, Christiana Figueres, et la sud-africaine qui préside la COP-17, Maite Nkoana-Mashabane, venues en personne prendre note des revendications citoyennes.

« Pour la justice climatique » était le slogan le plus communément partagé, sous une forme ou une autre. Se désolant de l’inertie des négociations, les exigences citoyennes devraient ramener les négociateurs aux fondamentaux : obtenir des engagements véritablement contraignants et suffisants de réduction d’émissions de gaz à effets de serre et arrêter de laisser les lobbies économiques dicter la marche à suivre. Par leurs chants, leurs danses et leurs slogans – notamment Amandla le cri de ralliement des opposants à l’apartheid – paysans, travailleurs des déchets, syndicalistes, femmes, jeunes, ont fait de cette manifestation une manifestation populaire, déterminées et dynamique. Contrastant avec l’atonie, l’inertie et l’entre-soi des négociations officielles.

Bien plus largement, ce sont les politiques énergétiques qui étaient au coeur des cortèges : rejet du nucléaire pour la Cosatu, slogans contre les « énergies sales » ou « pour les énergies renouvelables » ici et là, dénonciation des coupures de courant et d’un inégal accès à l’électricité en Afrique du Sud, revendications pour laisser le pétrole dans le sol, etc… A Durban, les politiques énergétiques et la nécessaire transition énergétique sont peut-être en train de prendre le pas sur la technicité des négociations climat. Au moins du côté de la société civile.

Alter-échos, Sophie Chapelle, 3 décembre 2011

Communiqué du Comité Nantais Contre l’Aéroport de NDLL suite aux arrestations du 1er décembre 2011

Le Comité Nantais Contre l’Aéroport de NDDL condamne les arrestations d’opposant-e-s

Communiqué du Comité Nantais Contre l’Aéroport de NDLL suite aux arrestations du 1er décembre 2011

Face à la rafle du 1er décembre 2011 visant 15 opposant-e-s au projet d’aéroport de
Notre-Dame-des-Landes, qui a nécessité 27 camions de polices, le CNCA tient à
affirmer son soutien aux personnes arrêtées et dénonce les méthodes policières
employées, destinées à créer un climat de peur générale parmi les militant-e-s.

De plus, Le CNCA condamne le chantage exercé pendant les interrogatoires pour
extorquer des aveux, obtenus sous la menace de détention préventive jusqu’au 13
février, jour du procès à Nantes. Pourquoi utiliser la menace de la préventive alors
que les personnes visées ne se cachent nullement ?

Les faits qui leur sont reprochés sont mineurs : jet de fumier et de peinture au
siège régional de la multinationale Vinci, en charge du projet. Est-ce là une raison
valable de les mettre en prison sans autre forme de procès ?

Comme l’a déjà signalé la Ligue des Droits de l’Homme, de nombreuses violences se
sont abattues sur les opposant-e-s. Ce fût le cas cet été, le 27 juillet, lors d’une
manifestation à l’aéroport de Bouguenais, où plusieurs personnes ont été violemment frappées, dont une femme qui a eu des côtes cassées et un poumon perforé.

De même, lors de l’occupation d’arbres au Square Elisa Mercoeur, des personnes ont été rouées de coups par le GIPN, alors qu’elles étaient suspendues dans les arbres ou étaient restées au sol.

Le durcissement de la répression, les procès systématiques, les coups, les insultes
et les intimidations en tout genre, sont malheureusement le lot commun de tous les
mouvements sociaux. Ces manœuvres sont plus politiques que juridiques. Cela doit
cesser !

Le Comité Nantais Contre l’Aéroport, 2 décembre 2011

Pour obtenir des informations sur la lutte contre le projet d’aéroport et son monde:
http://zad.nadir.org/
http://lutteaeroportnddl.wordpress.com
http://acipa.free.fr/

[Pérou] Victoire de la population de Cajamarca contre ses assoiffeurs

[Pérou] Victoire de la population de Cajamarca contre ses assoiffeurs

Pérou : suspension du projet minier Conga au cœur de violentes protestations

Le projet de mine d’or et de cuivre géante Conga, au cœur de protestations violentes dans le nord du Pérou depuis six jours, a été suspendu par le groupe minier Yanacocha, a annoncé mardi celui-ci, dans un communiqué.

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À la suite des récents événements à Cajamarca (…) et à la demande du gouvernement péruvien, le groupe minier, contrôlé par le géant américain Newmont, a décidé de suspendre les activités du projet Conga, jusqu’à ce que l’entreprise et la société civile reprennent une relation de transparence et de respect.

Le communiqué a été présenté à la presse dans la soirée par le Premier ministre Solomon Lerner, qui a appelé la population de Cajamarca à revenir au calme après l’annonce de la suspension.

L’annonce de Yanacocha survient au soir de la journée la plus violente des protestations régionales en cours depuis six jours contre Conga, le plus grand investissement minier du Pérou, portant sur 4,8 milliards de dollars.

Sept civils ont été blessés par des balles en caoutchouc de la police et trois policiers par des pierres, lors de heurts entre manifestants anti-miniers et force de l’ordre, selon un bilan du préfet régional Ever Hernandez. Le président régional Gregorio Santos a fait état de 10 à 14 blessés.

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La province de Cajamarca, à 850 km au nord de Lima, tournait au ralenti depuis six jours, avec de nombreux axes routiers bloqués, des manifestations, et quelques problèmes de ravitaillement notamment à Cajamarca (220’000 habitants) capitale provinciale.

Les opposants, mobilisées autour de syndicalistes, paysans, écologistes, redoutent l’impact de la future mine, opérationnelle en 2014, sur les ressources en eau, déjà rationnée depuis trois mois à Cajamarca, au sortir d’une saison particulièrement sèche.

Yanacocha, dans son communiqué, s’engage à faciliter le rétablissement du dialogue et le retour de la confiance. Il réitère qu’il déploiera ses meilleurs efforts et respectera toutes les exigences du gouvernement du président (Ollanta) Humala en vue d’une activité minière responsable.

Leur presse, AFP, 30 novembre 2011.