Archives de catégorie : Feu aux prisons

[Poitiers] Des tags sur l’ancienne prison

Des tags sur l’ancienne prison

Deux jeunes passaient en justice, hier, pour des dégradations sur une clôture appartenant à la mairie de Poitiers. Le premier, Florent, est aperçu par deux policiers le 31 octobre dernier accroupi en train de peindre sur le mur de l’ancienne prison. Il a déjà été condamné en février 2007 pour la même chose. Le second garçon, Charles, est arrêté alors qu’il faisait le guet. Les deux jeunes hommes n’ont eu de cesse de nier les faits : « On était làpour uriner ! » La police les aurait, selon eux, interpellés avec agressivité. « J’avais l’impression de tenir un fusil à la main alors que j’étais juste en train de reboutonner mon pantalon », assure Charles. Dans cette affaire c’était la parole de deux jeunes, dont un récidiviste, contre celle de deux policiers assermentés. Le premier, pris la main dans le sac avec de la peinture sur les mains et les chaussures et avec dans son coffre de voiture des bombes de peinture identiques à celle utilisée pour taguer la clôture sur 5 m de longueur et 2 m de hauteur ! Florent a échappé à la peine plancher de deux ans de prison bien que déclaré coupable et condamné à 300 € de jours amende. Charles a été relaxé. Mais ils relèvent la même injustice : « C’est quand même lourd pour avoir uriné contre un mur ! ».

Nouvelle République, A.P., 25 février 2012

[Bali] Les détenus occupent leur taule, assiégés par par les forces armées de l’Etat

Aux mains des détenus, une prison de Bali se prépare à un nouvel assaut

Les forces de sécurité indonésiennes, lourdement armées et aidées de canons à eau, tentaient jeudi matin dans un déluge de feu de reprendre le contrôle d’une prison vétuste et surpeuplée de l’île de Bali, après une deuxième nuit d’émeutes.

Quelque 400 soldats et policiers, ainsi que les surveillants de la prison, ont passé la nuit devant le centre pénitentiaire de Kerobokan, qui abrite un millier de détenus, dont douze Australiens condamnés pour trafic de drogue.

Les forces de l’ordre en avaient repris le contrôle mercredi à l’Aube après une première nuit d’émeutes, marquée par des départs de feu et des jets de pierres, mais elles l’ont reperdu dans la nuit de mercredi à jeudi.

Au petit matin, les forces de sécurité qui cernent le bâtiment ont tiré à feu continu pendant trois minutes, selon un journaliste de l’AFP sur place. Des tirs en l’air destinés à empêcher la fuite de prisonniers rebelles ont été entendus pendant toute la nuit.

Les détenus interdisent l’accès à l’établissement et on ignore le nombre de blessés.

La première nuit de violences avait fait quatre blessés, dont un policier.

La police et l’armée ont dressé un cordon de sécurité autour de l’établissement, situé à quelque 7 km de la station balnéaire de Kuta, haut lieu du tourisme international.

Des véhicules armés et des canons à eau ont été postés devant les murs extérieurs de la prison, où l’électricité est coupée depuis le début de la révolte.

Plusieurs camions chargés de policiers anti-émeutes ainsi que des chiens sont arrivés en renfort vers midi (04H00 GMT) jeudi pour participer vraisemblablement à un nouvel assaut.

Mais les autorités ont assuré qu’elles ne tenteraient rien avant d’avoir évacué les femmes et les soixante-six ressortissants étrangers incarcérés à Kerobokan.

« L’évacuation pourrait s’effectuer par terre ou par air mais je ne peux pas vous donner plus de précisions », a déclaré à l’AFP Wing Handoko, porte-parole du commandement militaire de la province.

« Nous essayons de trouver le bon moment (…), nous ne voulons pas courir le risque de voir les étrangers devenir la cible de la colère des autres détenus », a-t-il déclaré.

Le pénitencier abrite 1.015 détenus, soit plus de trois fois sa capacité. Parmi ce millier figurent 125 femmes et 66 étrangers, a précisé Anang Khuzairi, chef de la sécurité de la prison.

Les violences n’auraient pas touché l’aile dans laquelle sont incarcérés les étrangers mais ils manquent de nourriture, les cuisines ayant été endommagées.

Le consulat australien a envoyé des colis alimentaires comprenant des fruits, des légumes, du pain et du fromage, a indiqué à l’AFP un surveillant de prison.

Deux des Australiens emprisonnés ont été condamnés à mort et attendent leur exécution, six autres purgent une peine de prison à perpétuité.

Le pénitencier, vétuste et surpeuplé, abrite beaucoup de détenus condamnés à des peines Lourdes pour meurtre, crimes violents ou sexuels.

Selon un employé pénitentiaire, il s’agit des incidents les plus graves depuis cinq ans dans cet établissement. « Le personnel carcéral a peur d’entrer et d’aggraver les violences. C’est une rébellion massive, la plus importante de ces cinq dernières années », a estimé Aryawan, identifié comme souvent en Indonésie par un seul nom.

AFP, 23 février 2012

 

[Bali] Répression d’une émeute à la prison de Kerobokan

Une émeute embrase une prison surpeuplée de Bali: trois blessés

Les forces de l’ordre ont repris mercredi à l’Aube le contrôle de la prison surpeuplée de Kerobokan, sur l’île indonésienne de Bali, après une nuit d’émeutes qui a fait trois blessés, a-t-on appris de sources policières.

Des policiers indonésiens prenent position à l'extérieur de la prison de Kerobokan, à Bali, le 21 février 2011

Des policiers indonésiens prenent position à l’extérieur de la prison de Kerobokan, à Bali, le 21 février 2011

« Une centaine de policiers et militaires ont pénétré dans la prison à l’Aube. Ils ont été contraints d’ouvrir le feu et trois personnes ont été blessées à la jambe et hospitalisées », a indiqué à l’AFP le responsable adjoint de la police locale, Ketut Untung Yoga Ana, ajoutant que les blessés étaient des détenus.

Une autre source policière a précisé que seules des balles en caoutchouc avaient été tirées. 

Le porte-parole de la police, Hariadi, a indiqué que le calme était revenu avant 07h00 locales (23H00 GMT mardi) et que les détenus étaient rentrés dans leurs cellules. Mercredi après-midi, la plupart des forces de l’ordre s’étaient retirées des abords de la maison d’arrêt.

La presse australienne faisait ses choux gras des violences, la prison abritant 12 Australiens, dont le groupe dit des « Bali Nine » (« les neuf de Bali »), qui ont été condamnés pour trafic de drogue, dont deux à mort.

Les douze détenus sont « sains et saufs », a indiqué à l’AFP à Sydney un porte-parole du ministère australien des Affaires étrangères et du Commerce (DFAT).

« Les violences ont eu lieu dans un endroit du centre carcéral situé loin des Australiens. Ils ne sont pas impliqués », a expliqué Hariadi qui, comme beaucoup d’Indonésiens, n’utilise qu’un seul nom.

Les autorités balinaises n’étaient pas en mesure d’expliquer les raisons de l’émeute, qui n’est pas la première à survenir dans la prison réputée pour ses conditions de détention très pénibles. Le centre abrite plus de 1.000 détenus, soit plus de trois fois sa capacité. Largement vétuste, il offre un contraste saisissant avec la station balnéaire toute proche de Kuta, haut lieu du tourisme international et branché.

La police a confirmé des informations de la presse locale selon lesquelles l’agression au couteau d’un détenu par un autre, dimanche, a déclenché une série de représailles parmi les prisonniers, qui a fini par se transformer en émeute.

« Tard dans la soirée de mardi, des prisonniers ont mis le feu à un des bureaux, jetant des pierres sur le personnel pénitentiaire », a expliqué Hariadi.

Face aux violences, les gardiens ont été contraints d’abandonner la maison d’arrêt, selon la police. Les détenus ont pris le contrôle de la prison pendant plus de sept heures, depuis 23h00 mardi (15h00 GMT) à 06h45 mercredi (22h45 GMT), a précisé la police.

« Nous avons été débordés. Ils ont offert une forte résistance », a expliqué à la presse le chef de la police balinaise, Totoy Herawan Indra. « Ils se sont également emparés d’armes à feu qui se trouvaient dans l’armurerie mais on a pu les récupérer avant qu’ils s’en servent », a-t-il ajouté.

Vers 01h00, un incendie a été éteint par les pompiers et, à l’Aube, plus de 800 policiers et militaires se trouvaient à l’extérieur de la prison, appuyés par plusieurs véhicules blindés, selon un journaliste de l’AFP. Vers 06h00, l’assaut a été donné.

AFP, 22 février 2012

[Dijon] Sévices contre deux militantes Basques emprisonnées

Situations des camarades Basques emprisonnées à Dijon

Mi janvier, l’ABC Dijon vous a alerté quant à la situation de prisonnières politiques Basques incarcérées à la Maison d’arrêt de Dijon. Itziar Moreno et Oihana Garmendia entreprenaient alors grève de la faim pour revendiquer :
- l’obtention de doubles parloirs (leurs familles entreprennent un voyage de plus de 2000 KM aller-retour pour seulement 45 minutes de visite),
- le respect de leurs droits en détention,
- un rapprochement géographique du Pays Basque. A cette époque, le juge a répondu favorablement à leurs demandes. Le positionnement de ce dernier a permis de rendre Itziar, Oihana et leurs proches un peu plus confiants quant à la prise en compte de leur parole et à l’application de leurs droits en détention. Malgré cela, nous avons annoncé rester vigilants quant à leur situation. Notre naturel pessimiste et douteux face aux promesses d’un représentant de l’Etat s’est avéré justifié…

Voici le récit de la dernière agression subie par les prisonnières politiques basques incarcérées à Dijon :

Itziar Moreno a demandé la permisson d’aller au gymnase avec une autre prisonnière. Celle ci lui a été accordée. Le 6 février 2012, alors qu’Itziar quitte la cour en direction du gymnase, deux fonctionnaires de police l’arrêtent, lui refusant l’accès au gymnase. Itziar tente de faire valoir sa permission et sollicite la présence de la surveillante chef. A son arrivée, celle ci dément avoir accordé une permission. On laisse alors à Itziar le choix entre un retour en cellule ou un séjour au mitard. En signe de protestation, Itziar s’assied au sol. C’est alors que les surveillant/es l’attrapent par la jambe et la traînent par terre. Mais cela ne suffit pas. Itziar, toujours au sol se voit asséner des coups de pieds de la part des fonctionnaires. En plus d’hématomes sur la jambe gauche, Itziar souffre de douleurs aux côtes (l’obligeant à passer une radio).

La sanction est vite tombée : Itziar est punie de 30 jours d’isolement en cellule disciplinaire pour « agression de fonctionnaires » ! Au mitard, malgré le froid glacial de ces derniers jours, l’administration pénitentiaire refuse de donner à Itziar plus d’une couverture (aucune « règle » ne limite le nombre de couverture à donner aux détenus en cellule disciplinaire !). Au delà de ces conditions de détention inhumaines, Itziar est l’objet de harcellement de la part des surveillant/es : éblouissement à la lampe torche la nuit alors qu’elle tente de trouver le repos…

Pendant ce temps, Ohiana est isolée, enfermée dans sa cellule avec comme seul droit une heure de promenade le matin.

Tout ceci a déjà été dénoncé à plusieurs reprises.

Ce n’est pas la première fois que les droits des prisonnières politiques basques incarcérées à Dijon sont bafoués. Mais pour la première fois, il y a eu recours à l’agression physique. Le directeur de la maison d’arrêt semble accepter et légitimer toute forme de pression (violence morale et/ou physique) à l’égard d’Itziar Moreno et d’Ohiana Garmendia.

Les proches et amis d’Itziar et d’Ohiana sont inquiets et écoeurés d’être témoins de traitement inhumain dont elles sont victimes. Nous dénonçons la violence du personnel pénitentiaire et la permissivité de M. Champion, directeur de la maison d’arrêt face à une telle maltraitance. Cela nous amène à penser que les attaques à leur égard sont sans fin et d’une virulence de plus en plus grande. 

Ça suffit ! Laissez Itziar et Ohiana tranquilles ! Laissez les prisonnier/es politiques tranquilles ! Plus d’agression envers nos proches ! Prisonnier/es basques au Pays Basque !

Indymedia Paris-IDF, 20 février 2012