[Bali] Répression d’une émeute à la prison de Kerobokan

Une émeute embrase une prison surpeuplée de Bali: trois blessés

Les forces de l’ordre ont repris mercredi à l’Aube le contrôle de la prison surpeuplée de Kerobokan, sur l’île indonésienne de Bali, après une nuit d’émeutes qui a fait trois blessés, a-t-on appris de sources policières.

Des policiers indonésiens prenent position à l'extérieur de la prison de Kerobokan, à Bali, le 21 février 2011

Des policiers indonésiens prenent position à l’extérieur de la prison de Kerobokan, à Bali, le 21 février 2011

« Une centaine de policiers et militaires ont pénétré dans la prison à l’Aube. Ils ont été contraints d’ouvrir le feu et trois personnes ont été blessées à la jambe et hospitalisées », a indiqué à l’AFP le responsable adjoint de la police locale, Ketut Untung Yoga Ana, ajoutant que les blessés étaient des détenus.

Une autre source policière a précisé que seules des balles en caoutchouc avaient été tirées. 

Le porte-parole de la police, Hariadi, a indiqué que le calme était revenu avant 07h00 locales (23H00 GMT mardi) et que les détenus étaient rentrés dans leurs cellules. Mercredi après-midi, la plupart des forces de l’ordre s’étaient retirées des abords de la maison d’arrêt.

La presse australienne faisait ses choux gras des violences, la prison abritant 12 Australiens, dont le groupe dit des « Bali Nine » (« les neuf de Bali »), qui ont été condamnés pour trafic de drogue, dont deux à mort.

Les douze détenus sont « sains et saufs », a indiqué à l’AFP à Sydney un porte-parole du ministère australien des Affaires étrangères et du Commerce (DFAT).

« Les violences ont eu lieu dans un endroit du centre carcéral situé loin des Australiens. Ils ne sont pas impliqués », a expliqué Hariadi qui, comme beaucoup d’Indonésiens, n’utilise qu’un seul nom.

Les autorités balinaises n’étaient pas en mesure d’expliquer les raisons de l’émeute, qui n’est pas la première à survenir dans la prison réputée pour ses conditions de détention très pénibles. Le centre abrite plus de 1.000 détenus, soit plus de trois fois sa capacité. Largement vétuste, il offre un contraste saisissant avec la station balnéaire toute proche de Kuta, haut lieu du tourisme international et branché.

La police a confirmé des informations de la presse locale selon lesquelles l’agression au couteau d’un détenu par un autre, dimanche, a déclenché une série de représailles parmi les prisonniers, qui a fini par se transformer en émeute.

« Tard dans la soirée de mardi, des prisonniers ont mis le feu à un des bureaux, jetant des pierres sur le personnel pénitentiaire », a expliqué Hariadi.

Face aux violences, les gardiens ont été contraints d’abandonner la maison d’arrêt, selon la police. Les détenus ont pris le contrôle de la prison pendant plus de sept heures, depuis 23h00 mardi (15h00 GMT) à 06h45 mercredi (22h45 GMT), a précisé la police.

« Nous avons été débordés. Ils ont offert une forte résistance », a expliqué à la presse le chef de la police balinaise, Totoy Herawan Indra. « Ils se sont également emparés d’armes à feu qui se trouvaient dans l’armurerie mais on a pu les récupérer avant qu’ils s’en servent », a-t-il ajouté.

Vers 01h00, un incendie a été éteint par les pompiers et, à l’Aube, plus de 800 policiers et militaires se trouvaient à l’extérieur de la prison, appuyés par plusieurs véhicules blindés, selon un journaliste de l’AFP. Vers 06h00, l’assaut a été donné.

AFP, 22 février 2012