L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a estimé mardi, à l’issue d’un audit de sécurité post-Fukushima, que les installations françaises présentaient « un niveau de sûreté suffisant » qui ne nécessite l’arrêt immédiat « d’aucune d’entre elles ».
L’ASN, qui a remis son rapport au Premier ministre dans la matinée, souligne cependant qu’il est nécessaire d’augmenter « dans les meilleurs délais », la robustesse des installations pour qu’elles puissent faire face à « des situations extrêmes ».
L’ASN a aussi annoncé qu’elle donnait aux exploitants de chaque centrale jusqu’au 30 juin 2012 pour lui présenter « un noyau dur » de dispositions concrètes permettant de « maîtriser les fonctions fondamentales de sûreté ».
Le but, a expliqué l’ASN, est notamment de « prévenir un accident grave ou en limiter la progression », de « limiter les rejets massifs dans un scénario d’accident » et de « permettre à l’exploitant d’assurer les missions qui lui incombent dans la gestion d’une crise ».
AFP, 3 janvier 2012
Les trois réacteurs nucléaires les plus anciens de Belgique pourraient rester en activité au-delà de 2015, date supposée de leur fermeture, tout en « garantissant un niveau élevé de sûreté », selon un rapport du groupe énergétique Electrabel, filiale du français GDF Suez, qui les exploite.
Le rapport, publié par l’Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN), porte sur les conditions de sécurité des réacteurs 1 et 2 de la centrale de Doel Nord) et d’un autre de celle de Tihange (sud), qui sont en activité depuis près de 40 ans.
Ils « peuvent continuer à fonctionner au-delà de 2015 en garantissant un niveau élevé de sûreté », selon le rapport, qui prend comme hypothèse de départ une prolongation de l’exploitation de dix ans.
Electrabel a précisé que le rapport tenait compte « des tests de résistance effectués à la demande de la Commission européenne après l’accident de Fukushima en mars 2011 ».
Ces tests, dont les résultats ont été dévoilés lundi par l’AFCN, montrent que les sept réacteurs de Belgique, tous exploités par Electrabel, présentent un niveau de protection suffisant pour résister à un accident de l’ampleur de Fukushima mais que des adaptations sont nécessaires.
L’AFCN réclame notamment la construction d’une nouvelle digue autour de la centrale de Tihange, située en bordure de la Meuse, et des études plus poussées sur les risques sismiques.
Electrabel a déjà annoncé en 2011 une série de mesures de sécurité supplémentaires, telles que la construction d’un bunker renforcé autour des salles de commandes de Tihange 1.
« Pour permettre la prolongation de dix ans » des trois réacteurs les plus anciens, « Electrabel a prévu un plan d’améliorations et d’actions important », qui « s’étalera sur une période d’environ sept ans », précise la société dans son rapport.
La décision de prolongation est toutefois très incertaine car la coalition au pouvoir a annoncé à l’automne la sortie progressive de la Belgique du nucléaire entre 2015 et 2025. Aucune date n’a cependant été fixée pour la fermeture des premières tranches.
Electrabel a récemment annoncé son intention de « réévaluer, d’ici à la mi-2012, sa stratégie nucléaire en Belgique ».
AFP, 3 janvier 2012