Archives de catégorie : Un toit pour tou-te-s

[91] Quatre campements de Rroms expulsés

Essonne : quatre campements de Rroms expulsés

Pas de trêve pour les Rroms sur les terres du ministre Valls. Quatre campement situés sur les communes de Ris-Orangis et d’Evry, en Essone, ont été expulsés.

Ces campements qui avaient accueilli jusqu’à 240 personnes, selon une militante de l’Association de solidarité en Essonne avec les familles roumaines et roms (ASEFRR), comptaient entre 60 et 70 personnes, dont des enfants, à la veille de l’évacuation décidée en application d’arrêtés municipaux.Les quatre terrains situés à proximité immédiate de la gare RER du Bois-de-l’Epine (ligne D) se trouvent majoritairement sur la commune de Ris-Orangis. Une partie seulement est située sur Evry.[…]« Nous avons été malmenés et mis dehors », a indiqué une militante de l’ASEFRR, Colette Olczyk qui s’est insurgée contre ce démantèlement cinq jours avant Noël. Elle a également ironisé sur l’organisation d’un hommage à Nelson Mandela, dimanche à Ris-Orangis au regard de cette évacuation. « C’est du cynisme. »

Comme dans le cas de l’expulsion de Saint-Ouen, c’est là encore pour leur soi-disant sécurité qu’ils sont mis dehors.

source : le Parisien

Vu sur Paris Luttes, 20 décembre 2013

[Poitiers] Rassemblement devant le 115

Poitiers : un collectif sous les fenêtres du 115 pour dénoncer les conditions d’accueil des sans-logement

Une trentaine de membres du collectif poitevin « D’ailleurs nous sommes d’ici » (DNSI) viennent de se rassembler sous les fenêtres du 15 rue de Montbernage à Poitiers, lieu d’accueil d’urgence des personnes seules ou familles qui se retrouvent à la rue. Ils dénoncent « des conditions d’accueil indignes et inacceptables » et « un manque de places » récurrent. Une petite délégation a tenté une approche pour rencontrer le directeur du 115. En vain.

Nouvelle République, 18 décembre 2013

[DAL 86] Pour un 115 digne ! Rassemblement devant le CHUS “115″ 15 rue de Montbernage 18 décembre 17h30

Pour un 115 digne ! Rassemblement devant le CHUS “115″ 15 rue de Montbernage 18 décembre 17h30

Imaginez vous êtes en urgence médicale, vous faites le 15, le SAMU vous répond qu’il n’y a personne pour vous secourir et que vous n’aurez pas d’hébergement. Ce serait l’horreur, non… ! C’est pourtant ce qui se passe tous les jours avec le SAMU social. En urgence sociale… le plus souvent à la rue, vous faites le 115 et là “on” vous répond une fois sur deux, qu’il n’y a pas de place pour vous au CHUS (Centre d’Hébergement d’Urgence Sociale) et de retéléphoner ultérieurement.

C’est scandaleux ! De qui se moque-t-on ? Alors que l’année n’est pas finie, il y a déjà au 27 novembre (330ème jour), 410 personnes mortes dans la rue, jusqu’à quand l’Etat, les préfectures et les mairies vont-ils nous faire croire que c’est une fatalité ?

L’accueil inconditionnel à Poitiers comme ailleurs, n’est pas assuré à cause du manque de places – des personnes seules et des familles se retrouvent régulièrement à la rue. Si les femmes et les enfants sont à peu près toujours accueillis, les hommes « tournent » c’est-à-dire ne sont hébergés qu’une nuit sur deux ou trois voire qu’une nuit par semaine, hiver comme été.

Et lorsque vous avez la chance d’être hébergé au CHUS, vous subissez un régime abrutissant… Malgré la loi qui prévoit un « accueil digne », les locaux du CHUS sont vétustes, on vous impose une vie en dortoirs séparée, les hommes d’un coté , les femmes et les enfants d’un autre. Malgré la loi qui prévoit un accueil continu, les personnes et les familles doivent sortir à 10h30 le matin et ne pas y revenir avant 16h15 et pas après 21h. Et le règlement est draconien, il n’est pas rare d’être puni à  rester à la rue ou à faire des réparations.

Malgré la loi qui, outre le gîte et l’hygiène, prévoit le couvert, il n’y a pas de repas servis le soir ni a fortiori le midi et les résidents ont interdiction de se faire à manger même pour leur petits enfants et de laver leur linge.

Malgré la loi qui prévoit une première orientation « vers tout professionnel ou toute structure susceptibles de lui apporter l’aide justifiée par son état », un accompagnement personnalisé et une seconde orientation « vers une structure d’hébergement stable ou de soins, ou vers un logement, adaptés à sa situation » les personnes et les familles sont livrés à elles-mêmes et il est certain que des familles subissent ces mauvais traitements durant deux longues années, voire trois ans.

Le CHUS est-il digne de sa fonction ? Son indignité et ses carences s’ajoutent à l’expulsion des squats, à l’impuissance du SIAO, au défaussement du social sur le caritatif, mais aussi à la violation des droits élémentaires des personnes, aux discriminations, aux procédures administratives ubuesques, à la mauvaise volonté de la préfecture et au « dysfonctionnements » de ses services, et, pour être sûr de son succès l’appareil d’Etat organise la répression, le torpillage des associations de soutien et d’accompagnement, la désactivation des services sociaux… participe à l’entreprise de dissuasion et d’intimidation des migrants et autres indésirables. Le but des autorités (préfecture-mairie-conseil général) étant de ne pas faire un fantasmatique appel d’air et de passer la patate chaude.

Le maire de Poitiers l’a clairement expliqué lors du petit déjeuner avec les associations du 4 mars 2011 : interpellé par Resf86 sur la question de l’hébergement des migrants de manière plus générale « le maire est satisfait de son bilan : Poitiers fait plutôt plus qu’ailleurs en moyenne. La mairie ne peut se substituer à l’Etat dans le contexte actuel tout est plus difficile. Les villes sont en concurrence face à l’accueil (ou au non-accueil) des migrants. On ne peut en faire plus car il y a un risque d’afflux de ces personnes « en errance » en provenance des villes moins accueillantes ». VOIR Et l’ex secrétaire général – préfet de la Vienne M. Setbon explique clairement les prises de positions du maire de Poitiers concernant les marchands de sommeil en disant dans la Nouvelle République du 29-06-11 Pour Jean-Philippe Setbon le problème se lève à l’Est NR 29/06/2011 ; « l’action qui a été menée avec la ville de Poitiers depuis 3 ans pour éradiquer les unes après les autres les poches d’habitats insalubres, qui étaient en fait tenus par des marchands de sommeil, a singulièrement rendu plus difficile la venue de sans-papiers. » Sans commentaires, sauf peut-être ceux de Patrick Coronas (conseiller municipal délégué PCF de Poitiers) dans la Nouvelle République du 29-06-11 :« Je me sens démuni par ces décisions qui sont prises en dehors de toute logique apparente. Je pense pourtant qu’il y a bien une logique sous-jacente qui est de créer la tension chez certaines populations visées. Tout est fait pour rendre la vie impossible à ces gens-là »

Déjà que les lois, sont très peu en faveur des mal-logés et sans-logis et sont très largement dédiées à la défense des intérêts des propriétaires, de surcroît les plus riches sont beaucoup mieux armés pour faire marcher la justice dans le sens de leurs intérêts, alors que,  les quelques lois en faveur des plus précaires, des mal-logés et sans-logis, ne sont même pas appliquées par les institutions qui en ont la charge.

Nous exigeons donc, qu’au lieu de dissuader les gens d’exercer leurs droits, qu’au lieu d’être au service des propriétaires immobiliers, les pouvoirs publics, préfecture, mairie, Conseil général… respectent la loi et mettent en place un véritable service d’hébergement et de logement. En fait, tout ce qui est prescrit par la loi du 25 mars 2009 et qui est inexistant sur Poitiers : Un accueil inconditionnel et pérenne car « Ce dispositif fonctionne sans interruption et peut être saisi par toute personne, organisme ou collectivité » « toute personne accueillie dans une structure d’hébergement d’urgence doit pouvoir […] y demeurer, dès lors qu’elle le souhaite »  ; un accueil «  conforme à la dignité de la personne humaine » ; des « prestations assurant le gîte, le couvert et l’hygiène, une première évaluation médicale, psychique que physique et sociale » ; une première orientation « vers tout professionnel ou toute structure susceptibles de lui apporter l’aide justifiée par son état, notamment un centre d’hébergement et de réinsertion sociale, un hébergement de stabilisation, une pension de famille, un logement-foyer, un établissement pour personnes âgées dépendantes, un lit halte soins santé ou un service hospitalier » ; un accompagnement personnalisé digne de ce nom : « Toute personne accueillie dans une structure d’hébergement d’urgence doit pouvoir y bénéficier d’un accompagnement personnalisé » ; une seconde orientation « vers une structure d’hébergement stable ou de soins, ou vers un logement, adaptés à sa situation » . Le but ultime est bien de vivre dans un logement stable car le seul hébergement n’est pas une fin en soi puisqu’il s’agit d’aider « les personnes et les familles qui connaissent de graves difficultés, notamment économiques, familiales, de logement, de santé ou d’insertion » à « accéder ou à recouvrer leur autonomie personnelle et sociale ».

Nous n’accepterons jamais des lois ségrégationnistes, les exploitables d’un coté et les indigents à la rue !

Nous exigeons :

– un accueil sans condition. L’accueil en hébergement d’urgence relève de plus en plus de l’arbitraire et du discrétionnaire. Les structures effectuent une sorte d’écrémage assez honteux pour écarter les personnes sans titre de séjour.

– Un accueil pérenne avec le droit à un parcours résidentiel pour passer de l’hébergement vers le logement pérenne en tant que locataire.

– Des conditions d’hébergement convenable. Depuis que la Croix-Rouge gère l’hébergement d’urgence et ce centre de Monbernage, on constate un retour vers des pratiques d’un autre âge : promiscuité insupportable, ni droit à l’intimité avec un espace personnel, ni droit à vivre en famille. Considère-t-on que les individus sans logement soient des sous hommes, une sorte de sous-prolétariat que l’on pourrait traiter n’importe comment ?

Rassemblement devant le CHUS “115″ 15 rue de Montbernage

Mercredi 18 décembre 17h30

Les habitants des squats appellent à la solidarité. Faites un don pour les aider. Les habitants des squats ont toujours besoin de nourriture, de vêtements, de couvertures, d’ustensiles de cuisine, de meubles,  en urgence, couffins, poussettes, vêtements de nouveaux nés… Les habitants du squat l’Etape sont aussi à la recherche de lieux, genre garages, pour stocker leurs meubles suite à l’expulsion et ce avant le 7 janvier.

Chèques à l’ordre du DAL86 a envoyer à DAL86, Maison de la Solidarité, 22 rue du pigeon blanc 86000 POITIERS en précisant au dos « Squat l’Etape ».

DAL86dal86@free.fr – 06 52 93 54 44 / 05 49 88 94 56 Permanences : tous les samedis matin de 11h à 12h Maison de la Solidarité 22 rue du Pigeon Blanc Poitiers

Vu sur DAL 86, 15 décembre 2013

[Poitiers] Rassemblement devant le CHUS “115″ 15 rue de Montbernage 18 décembre 17h30

Rassemblement devant le CHUS “115″ 15 rue de Montbernage 18 décembre 17h30

Droit au logement : l’État bafoue la loi !

Les sans-logis, français et migrants, maltraités !

Le scandale des sans-logis

En 2012 en France, sur 10 personnes à la rue ayant appelé le SAMU, 8 n’ont pas obtenu de prise en charge sociale. Toujours en 2012, 680 000 personnes ne disposaient pas d’un hébergement personnel, et parmi elles 150 000 étaient sans abri. Du 1er janvier 2013 à ce jour, 410 personnes sont mortes dans la rue.

A Poitiers aussi, des conditions d’accueil indignes et inacceptables

Des personnes seules et des familles se retrouvent régulièrement à la rue. Les femmes et les enfants sont à peu près toujours accueillis, les hommes ne sont hébergés qu’une nuit sur deux ou trois, voire qu’une nuit par semaine, hiver comme été.

Malgré la loi du 25 mars 2009 qui prévoit :

Un accueil inconditionnel, l’accueil en hébergement d’urgence relève de plus en plus de l’arbitraire et du discrétionnaire. Les structures effectuent une sorte de tri honteux pour écarter des personnes sans titre de séjour et des étrangers.

Un  accueil digne, les locaux du CHUS très vétustes imposent une vie en dortoirs séparés, les hommes d’un coté , les femmes et les enfants d’un autre.

Un accueil continu, les personnes et les familles doivent quitter le Centre dans la matinée, ne peuvent y revenir avant 16h15 et trouvent porte fermée après 21h. le règlement est draconien, il n’est pas rare d’être puni à rester à la rue ou à faire des réparations.

Un accueil avec couvert, il n’y a pas de repas servis le soir ni a fortiori le midi. Les résidents ont interdiction de faire à manger même pour leur petits enfants et de laver leur linge.

Un accueil avec accompagnement et orientation personnalisés, les personnes et les familles sont livrées à elles-mêmes.

Nous dénonçons :

un retour vers des pratiques d’un autre âge avec une promiscuité insupportable, l’absence du droit à l’intimité avec un espace personnel, l’absence du droit à vivre en famille. Tout cela constituant une violation des droits élémentaires des personnes. Les familles et les migrants en sont les premières victimes.

Et exigeons un véritable service d’hébergement d’urgence et de logement d’insertion

  • Un accueil inconditionnel quel que soit le statut administratif de la personne.
  • Un accueil pérenne avec la mise en place effective d’un accompagnement social pour un parcours résidentiel qui permette d’aller de l’hébergement d’urgence vers le logement pérenne en tant que locataire.
  • Un accueil qui respecte la dignité de la personne, propose des prestations convenables en matière de gîte, de couvert, d’hygiène et une première évaluation médicale, psychique et sociale.

Rassemblement devant le CHUS 15 rue de Montbernage

Mercredi 18 décembre 17h30

Exigeons des mesures d’urgence :

  • Une inspection du CHUS par la Direction Départementale de la Cohésion Sociale pour un état des lieux qui permette de remédier aux graves insuffisances.
  • La mise en place par la Préfecture de mesures d’urgence susceptibles d’apporter rapidement des améliorations aux personnes. Notamment par des locaux convenables en nombre suffisant (location ou réquisition d’immeubles) et des règles de vie respectant les personnes.

DNSI signataires : Groupe local La CIMADE Poitiers, Collectif contre les expulsions et pour le droit de vivre en France, DAL86, Réseau Éducation Sans Frontières 86, Solidaires 86, ENSEMBLE 86 ( Les Alternatifs, FASE, Gauche Anticapitaliste, Gauche Unitaire), Europe Écologie-Les Verts, Jeunes Écologistes de Poitiers, Nouveau Parti Anticapitaliste, Parti de Gauche.

Vu sur DAL 86, 12 décembre 2013

[Saint-Ouen (93)] Quand la mairie Front de Gauche expulse un campement de 800 Roms

NdPN : voir aussi ce pdf, publié sur le même site.

Photo topée sur le site de BFMTV

Démantèlement du campement rrom de Saint-Ouen  – Quand « l’humain d’abord » rime avec « Valls d’abord » : la majorité Front de Gauche de Saint-Ouen expulse 800 Rroms

Flora Carpentier

Chose promise, chose due : les futurs habitants de l’éco-quartier des Docks de Saint-Ouen peuvent être rassurés, ils n’auront pas à craindre pour leurs poules. La maire s’est montrée ferme et a tenu ses engagements. Ce mercredi matin, vers 8 heures, plusieurs centaines de CRS ont été déployés pour évacuer le camp de Rroms de Saint-Ouen, mettant à la rue près de 800 personnes dont 400 enfants, alors même que le froid est déjà bien installé sur la région. Sur le qui-vive depuis plusieurs jours, certains habitants avaient quitté les lieux la veille de l’intervention, pour ne pas revivre la violence des expulsions. Car nombre d’entre eux l’ont déjà connue, leur installation dans cette zone industrielle désaffectée faisant suite auxexpulsions de terrains qui ont eu lieu cet été dans tout le département (Bobigny, Saint-Denis, La Courneuve, Aulnay sous Bois). Ces municipalités FDG ou PS se sont en effet appuyées sur l’offensive anti-Rroms de Valls pour « libérer » des terrains autour desquelsils développent de fructueux projets immobiliers. Pour les familles rroms, c’est l’incompréhension la plus complète. « Pourquoi font-ils ça ? Où va-t-on aller ? » : ces questions sont sur toutes les lèvres, d’autant plus que le campement compte de nombreux enfants en bas âge, y compris des nouveaux-nés. Le temps de prendre leurs poêles sous le bras et de ramasser quelques effets, et une fois de plus, c’est l’exode forcé sous le regard méprisant des CRS et des différentes personnalités venues se féliciter de l’opération devant les médias.


L’évacuation fait suite à un arrêté municipal en date du 21 novembre signé par Jacqueline Rouillon, maire Front de Gauche (FASE) de Saint-Ouen, ordonnant aux familles de quitter les lieux dans un délai de 48 heures, sous menace d’intervention des forces de l’ordre [1]. Le sort des habitants du campement aurait dû être vite réglé après les plaintes déposées par la SNCF et RFF, propriétaires des terrains, et les nombreux appels au préfet par la Mairie depuis l’été. Mais c’était sans compter sur leur capacité à organiser leur défense, avec l’aide d’un avocat de La Voix des Rroms. Celle-ci avait permis d’obtenir au tribunal de Bobigny le report de leur expulsion au 12 décembre, mais la mairie a estimé cette date trop lointaine et mis en œuvre un plan pour accélérer les choses.Il lui a suffi pour cela d’ouvrir une deuxième requête en justice avec ses alliés le préfet de Seine-Saint-Denis M. Galli, nommé par Valls en juin, et la SNCF, en profitant du fait que le campement était situé à cheval sur deux parcelles appartenant formellement à deux propriétaires fonciers distincts (RFF et SNCF). Afin d’obtenir satisfaction immédiate, cette deuxième coalition s’est alors bien gardée d’informer les principaux intéressés. Une manipulation juridique odieuse visant à couper court au droit de défense des familles rroms [2].

Par ailleurs, les raisons évoquées dans l’arrêté sont une liste de mensonges, dont des soi-disant difficultés d’approvisionnement par voie ferrée de la centrale thermique du chauffage urbain (CPCU), qui risquerait de laisser sans chauffage des hôpitaux et des crèches en plein hiver. En réalité la seule voie traversant le campement est hors d’usage depuis longtemps, et la centrale peut parfaitement être approvisionnée par camions [3]. La mairie mettait également en avant les risques encourus par les habitants du campement, mais ce discours soi-disant préoccupé pour les familles tombe à l’eau quand on sait qu’aucune solution de relogement, même provisoire, n’est proposée.

Car ce qui préoccupe véritablement la maire dans cette histoire, à l’approche des municipales, ce sont les plaintes des riverains qui viennent d’emménager dans les immeubles flambant neufs alentours, ainsi que les dégâts pour l’image que la ville souhaite renvoyer pour sonéco-quartierdes Docks en construction à quelques pas de là…

A côté de cela, quel devenir pour les familles expulsées ? Quelles solutions vont être proposées ? Personne n’en dit mot ! C’est autant de familles qui vont être condamnées à l’errance, sans accompagnement, sans suivi social, sans scolarisation des enfants. La seule vraie solution passerait par un plan d’urgence d’envergure nationale qui garantisse aux Rroms des droits élémentaires : régularisation pour ceux qui ne sont pas citoyens européens, scolarisation des enfants, gratuité des soins, logement décent, démarche effective d’insertion, au travers de structures à dimension raisonnable et réparties sur tout le territoire.

Le démantèlement du camp de Saint-Ouen répond strictement à la politique de Manuel Valls qui, ce même 27 novembre au soir, alors qu’Hollande se prépare à lancer une intervention impérialiste en Centrafrique, révélait à nouveau tout le cynisme, le racisme et la démagogie du gouvernement lors du meeting « contre le racisme et les extrémismes » du PS à Paris.

La lutte contre le racisme passe également par une lutte contre la politique raciste de ce gouvernement, par le combat pour la solidarité avec les populations rroms, pour leur offrir la possibilité de s’installer et de vivre dans des conditions décentes là où elles le souhaitent. C’est le message qui sera relayé à la manifestation antiraciste du 7 décembre à Paris à l’occasion du trentième anniversaire de la « marche des Beurs ».

27/11/13

Lutte Ouvrière et ses contradictions municipales

Comme dans d’autres communes du 93 qui ne chaument pas sur le front des expulsions à l’image de Saint-Denis, La Courneuve , Lutte Ouvrière fait partie de la majorité municipale de Saint-Ouen.

Dans un communiqué aussi bref qu’hypocrite, LO dit que « la police de Valls et de Hollande a démantelé, à Saint-Ouen (…) un des plus grands camps où vivent 800 hommes, femmes et enfants qui ont le malheur d’être des Roms. Forcés [euphémisme, dirions-nous… devant les matraques et les pelleteuses, on déguerpit rarement de bonne grâce…] d’abandonner leurs baraques de fortune, dans le froid, ils devront donc trouver un autre terrain vague pour se ‘reconstruire’ des abris autant que faire se peut. Défendre les intérêts des riches et s’attaquer aux miséreux, telle est la devise de ce gouvernement ».

Mais, camarades, qui a demandé aux flics d’intervenir, si ce n’est la majorité municipale « de gauche » à laquelle participe LOjusqu’à preuve du contraire ?

Défendre les intérêts des travailleurs et des classes populaires, c’est la devise des révolutionnaires. Et voter les budgets municipaux et couvrir les expulsions, c’est la devise de qui ?

[1] Pour en savoir plus sur la politique discriminatoire de la mairie Front de Gauche de Saint-Ouen envers les populations rroms depuis de nombreuses années, lire notre article « Quand une maire Front de Gauche en appelle à Valls pour démanteler un campement Rrom », F. Carpentier, 16/11/13, www.ccr4.org/Quand-une-maire-Front-de-Gauche-en-appelle-a-Valls-pour-demanteler-un-campement-Rrom

[2] « Saint-Ouen : la gauche plurielle enfin rassemblée dans la guerre contre les Rroms ! », La voix des Rroms, 27/11/13, www.millebabords.org/spip.php ?article24907

[3] Visionner à ce sujet le reportage « Polémique autour d’un campement de Roms en banlieue parisienne », 21/11/13, www.france24.com/fr/20131121-france-seine-saint-denis-saint-ouen-camp-roms-rff-evacuation-expulsion

Vu sur le site du Courant Communiste Révolutionnaire du NPA, 28 novembre 2013