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[Communiqué fédéral FA] Hommage à Clément, antifascistes à jamais !

Communiqué officiel : Hommage à Clément, antifascistes à jamais !

Clément, 18 ans, est mort, tué par des fascistes le 5 juin, près de Saint-Lazare. Une phrase suffit pour exprimer toute la gravité de la situation.

Le fascisme et les fascistes n’appartiennent pas au passé, la menace est toujours là, ils nous l’ont prouvé. Face à eux, nous devons nous organiser, lutter, faire bloc. Leur montrer que nous serons toujours là pour leur barrer la route. Que leurs idées ne valent pas les nôtres, qu’il n’y a aucun débat à avoir.

Il nous faut également dénoncer vivement les récupérations malsaines et politiciennes déjà mises en place par des organisations sociales-démocrates absentes de la réalité de la lutte antifasciste. Nous pensons particulièrement à l’Unef et au Parti de Gauche qui n’ont pas attendu pour organiser chacun un rassemblement en hommage à notre camarade. À défaut d’agir, ces gens s’approprient les morts, ils sont moins remuants. On entend déjà les appels à la Justice, à l’Etat, et au gouvernement pour qu’ils interdisent les organisations fascistes mais depuis combien de temps les organisations et les groupes révolutionnaires tirent-ils la sonnette d’alarme ?

Clément était militant à l’Action Antifasciste Paris-Banlieue et à Solidaires Etudiant-e-s Sciences Po, il était antifasciste et révolutionnaire.

La Fédération Anarchiste adresse modestement ses condoléances à la famille et aux proches de Clément, et affirme qu’elle s’alliera à toutes les forces révolutionnaires, progressistes et honnêtes pour rendre hommage à Clément et continuer à défendre son engagement qui n’est pas mort avec lui.

Fédération Anarchiste, 6 juin 2013

NdPN : pour rappel, infos et commentaires sur notre précédent billet de ce matin.

A l’appel du “Groupe d’action unitaire de la Vienne contre l’extrême-droite”, rassemblement ce soir à 18H30 devant le palais de justice (source : npa 86)

[DAL 86] Squat l’Étape : Tous au tribunal d’instance le 31 mai à 10h45 pour soutenir les assignés

Squat l’Étape : Tous au tribunal d’instance le 31 mai à 10h45 pour soutenir les assignés

Jeudi 30 mai soit la veille du procès que fait la mairie de Poitiers pour expulser une quarantaine de personnes, roms, sans papiers azéris, arméniens, géorgiens… du squat de l’Etape et à une semaine du rendu du procès que fait Logiparc pour expulser 21 roms du squat des Glières, un frère mineur de 15 ans et une sœur jeune adulte, congolais en demande d’asile ont contacté le Toit du Monde. Arrivés à Poitiers le 22 mai, ils ont couché dans la rue depuis, c’est-à-dire durant 8 nuits. Tous les soirs ils ont appelé le 115 et tous les soirs ils ont été refusés faute de place. Ils ont même passé plusieurs nuits sous la pénétrante devant le CHUS, et ce sur les « bons » conseils de ce dernier. Démunis de tout, ne mangeant pas tous les jours, et même se faisant voler le peu d’affaires personnelles qu’ils ont, leur situation est dramatique. La situation est kafkaïenne, car puisqu’il y a un mineur non accompagné par son représentant légal, le CHUS dit ne pas pouvoir l’héberger. Et d’un autre côté l’Aide Sociale à l’Enfance refuse car ce n’est pas un mineur isolé et ils ne veulent pas héberger sa sœur. De qui se moque-t-on ? Il faut que la Croix Rouge et l’Aide Sociale à l’Enfance arrêtent de balader les gens ainsi et de les exposer à de graves dangers.

Surtout que l’OFII leur a donné un rendez-vous pour examiner leur situation le… 19 juin et la préfecture le… 28 juin. Vingt-huit long jours et nuits à la rue avant leur rendez-vous à l’OFII et trente sept longs jours et nuits à la rue avant leur rendez-vous à la préfecture, et ce pour un mineur de 15 ans, c’est carrément criminel !

Le Toit du Monde a contacté le Dal86 et les deux sinistrés ont été accueillis dans le squat de l’Etape, ce qui porte à 42 personnes ses occupants. Les habitants de l’Etape, en particulier les roms ont mis tout en œuvre pour les aider pour nettoyer une chambre, et ont partagé le peu qu’il ont afin de leur trouver un matelas et des couvertures et leur donner à manger.

Les habitants du squat l’Etape ont l’habitude d’accueillir des personnes refoulées par le 115 qui a une pénurie chronique de places. Nous soupçonnons même la Croix Rouge de profiter de l’existence de ce squat pour ne pas trouver des solutions et avoir bonne conscience de laisser des familles avec des enfants souvent en bas âge dormir dans la rue. Par exemple, cette famille azerie-arménienne, qui est arrivée mardi 16 avril au squat de l’Etape, a été hébergée dans un premier temps par la Croix Rouge au CHUS « 115 ». Puis dans un CHRS et lorsqu’elle a été déboutée de sa demande d’asile, la Croix Rouge lui a demandé de partir et l’a mise à l’hôtel. Puis, la Croix rouge leur a demandé de trouver quelque chose par eux-mêmes car il n’y avait pas de place au CHUS « 115 » – chose facile c’est sûr pour des personnes parlant et comprenant mal le français, – et de partir de l’hôtel vendredi 12 avril. Une place au CHUS « 115 » a malgré tout été trouvée à l’arrache la veille par la Croix Rouge après l’intervention du Dal86. Vu les conditions de vie lamentables au CHUS « 115 » et les maladies des enfants, la famille a laissé quelques affaires et est partie chez un ami à Saintes. Lorsqu’ils ont voulu revenir mardi dernier, ils n’avaient plus de place au CHUS « 115 » et étaient à la rue. Heureusement alors qu’il y a eu le squat l’Etape pour les mettre en sécurité. La Croix Rouge refusant depuis cette date de les prendre en charge malgré leur appel quotidiens au 115.

Autre exemple, mardi 21 mai une militante du DAL86 qui passait devant le CHUS et voyant qu’une famille avec deux enfants d’environ un et trois ans n’était pas prise en charge et allait se trouver à la rue, a proposé qu’ils viennent au squat l’Etape. Ce que la Croix Rouge a accepté volontiers. Et comme ils étaient fatigués et avaient de jeunes enfants et des bagages a demandé à la maraude de les y amener. D’abord, ils n’ont pas voulu. Puis ils ont accepté et les ont déposé à 50 m du squat. Heureusement alors qu’il y a eu le squat l’Etape pour les mettre en sécurité. Cette famille semble dorénavant prise en charge par la Croix Rouge c’est-à-dire dans les locaux du CHUS qui sont très vétustes et où la vie en dortoirs sépare les couples et les familles. En sortant à 10h30 le matin et en n’y revenant pas avant 16h15 et pas après 21h. Et pour le père en n’étant hébergé qu’un jour par semaine. Et tout cela sans repas servis le soir ni a fortiori le midi.

Rappelons que le Maire de Poitiers monsieur Alain Claeys a décidé, en pleine pénurie d’hébergement et de logement pour les familles sans papiers, – nous connaissons une centaine de personnes, dont une cinquantaine d’enfants, qui sont sans logis ou mal logées alors que le CHUS a seulement 25 places d’hébergement d’urgence et est bondé tous les soirs -, notre bon maire a donc décidé d’assigner au tribunal d’instance les occupants du squat l’Etape afin d’obtenir leur expulsion immédiate, si nécessaire avec le concours de la force publique, au seul prétexte qu’ils sont rentrés illégalement dans une propriété privée.

Merci de venir soutenir ces familles au tribunal d’instance, 21 rue Saint Louis, vendredi 30 mai à 10h45.

Monsieur le maire semble en faire une affaire personnelle. Comment monsieur Claeys peut-il faire valoir le seul droit de propriété privée – surtout d’un bien municipal donc public – contre le droit au logement, le droit des enfants et le droit à avoir une vie décente ? Si peu de sens moral a de quoi laisser pantois.

Surtout que monsieur Claeys ne peut pas faire comme si il découvrait le problème. Au moins dès l’automne 2010 soit depuis deux ans et demi quand même, il a été mis au courant par les associations de soutiens des sans papiers de l’état lamentable de l’hébergement d’urgence sur Poitiers, ce qui a conduit à une entrevue avec M. Berthier le 22 février 2011  dans le compte-rendu duquel nous pouvons lire : « La municipalité est évidemment au courant de la situation. Nous avons pu faire part de nos inquiétudes. Aucune solution n’a été envisagée. » Cela a conduit aussi à un petit déjeuner avec le maire, dans le compte rendu duquel nous pouvons lire : « Interpellé par nous [RESF] sur la question de l’hébergement de manière plus générale, le maire est satisfait de son bilan: Poitiers fait plutôt plus qu’ailleurs en moyenne. La mairie ne peut se substituer à l’Etat dans le contexte actuel tout est plus difficile. Les villes sont en concurrence face à l’accueil (ou au non-accueil) des migrants. On ne peut en faire plus car il y a un risque d’afflux de ces personnes « en errance » en provenance des villes moins accueillantes. Il faut aussi gérer l’intégration des personnes qui sont arrivées ». Donc la tactique est bien de durcir les conditions d’existence des sans papiers, au risque de les rendre inhumaines, afin de les dissuader de rester ou de venir sur Poitiers.

Le maire de Poitiers a même participé à cette infamie en prêtant main forte au préfet UMPiste Tomasini et à son âme damnée Setbon en décembre 2010, en occultant la question de l’hébergement d’urgence derrière la question des marchands de sommeil et des passeurs. VOIR

Alors Monsieur Claeys ne manque pas d’air aujourd’hui lorsqu’il reproche aux familles de s’être mises à l’abri dans les locaux municipaux de l’ex-foyer de l’Etape. Elles y sont rentrées et certaines y rentrent encore pour se protéger des dangers de la rue auxquels, la Croix Rouge, la préfecture et l’Aide Sociale à l’Enfance les exposent.

Nous envisageons même de traîner le maire de Poitiers, ainsi que le préfet de la Vienne, le président du conseil général, les présidents des associations d’hébergement, en particulier celui de la Croix Rouge qui est sensé gérer le 115 et le SIAO, devant le tribunal, de grande instance cette fois-ci, pour mise en danger de la vie d’autrui et non assistance à personne en danger.

Nous ne lâcherons rien – Un toit est un droit

Revue de presse :

Poitiers: un bâtiment du centre-ville occupé par une famille roumaine soutenue par le DAL France3 07-04-13 La vente des locaux de l’ex-foyer de l’Etape : une vraie provocation à l’égard des sans logis et mal logés Dal86 07-04-13 – Squat l’Etape : halte aux intimidations ! Dal86 16-04-13 –  Squat du foyer L’Étape : le bras de fer engagé NR 17/04/2013ROMS : à Poitiers comme ailleurs une situation indigne et inacceptable ! DNSI 18-04-13POITIERS Squat rom à L’Étape : les écologistes interpellent le maire et le préfet NR 18-04-13Squat rom : un foyer à réactions NR 19/04/2013Non à l’expulsion des familles de Roms ! NPA 19-04-13– – Déclaration de la Ville de Poitiers concernant l’occupation du 6 rue d’Oléron 19-04-13 Squat de l’Etape : communiqué du 21-04-13 Dal86 – Squat l’Etape : tous au tribunal d’instance vendredi 3 mai 2013 à 9h Dal86 24-04-13 – Lettre du Collectif des familles et des personnes seules du squat l’Etape au maire de Poitiers 30-04-13 Appel au soutien du Collectif des familles du squat l’Etape Dal86 01-05-13 – Réponse du maire de Poitiers au Collectif des familles de l’Etape 03-05-13 POITIERS Squat du foyer L’Étape : la mairie réclame 10.000 € aux occupants NR 03/05/2013POITIERS Squat de L’Étape : renvoi au 17 mai 04/05/2013Deuxième lettre du Collectif des familles et des personnes seules du squat l’Etape au maire de Poitiers 06-05-13 Le maire de Poitiers élude la demande d’audience du Collectif des familles du squat l’Etape Dal86 09-05-13 – Squat l’Étape : Tous au tribunal d’instance le 17 mai à 9h pour soutenir les assignés Dal86 12-05-13 – Un nouveau squat pour un énième débat 13/05/2013Propos du secrétaire général de la préfecture France3 13-05-13 POITIERS Squat du Plateau des Glières : la ville de Poitiers était déjà intervenue NR 14/05/2013Pour défendre la cause des Roms NR 20/05/2013Solidarité avec les familles du squat Des Glières Dal86 20-05-13 – Cause commune Jeudi 23 Mai à 20h30 au Dietrich Dal86 23-05-13 – POITIERS La cause des Roms fait salle comble au Dietrich NR 29/05/2013

«Il est urgent de remettre en cause le droit absolu à la propriété» Libération 21-05-13

Les habitants du squat l’Etape ont besoin :

– de nourriture ; – de matelas et de sommiers, de couvertures, de meubles, de tables de chaises ; – de vêtements et de chaussures (adultes et enfants de 1 ans à 15 ans) – d’ustensiles de cuisine, d’assiettes de verres de couverts ; – de gazinières, plaques de cuisson et réchauds, de machines à laver le linge, de réfrigérateurs ; – de produits et ustensiles de toilette, d’entretien ; – d’outils, de matériel, de produits de fabrication et réparation, – de téléphones portables désimlockés ou « tout opérateurs » – de fournitures scolaires et matériel informatique ; – de jouets et de jeux pour les enfants et les adultes : – …

→ les ustensiles, machines et outils peuvent bien sûr être seulement prêtés.

Un toit pour tous avec ou sans papier

Vous pouvez aussi aussi faire un don. Chèques à l’ordre du DAL86 a envoyer à DAL86, Maison de la Solidarité, 22 rue du pigeon blanc 86000 POITIERS en précisant au dos « Squat l’Étape ».

Pour tous renseignements : dal86@free.fr ou au 05 49 88 94 56 (laisser un message nous vous rappellerons)

DAL86dal86@free.fr – 06 52 93 54 44 / 05 49 88 94 56

Permanences : tous les samedis matin de 11h à 12h et tous les mardis soirs de 17h à 18h Maison de la Solidarité 22 rue du Pigeon Blanc Poitiers

Vu sur DAL 86, 30 mai 2013

Le Monde Libertaire n°1708 (du 30 mai au 5 juin 2013)

NdPN : Le ML hebdo sort dans tous les bons kiosques ce jeudi. Vous pouvez aussi vous le procurer à prix libre en nous écrivant, ou le consulter librement au Biblio-café (rue de la Cathédrale à Poitiers), où nous déposerons bientôt un exemplaire (ainsi que des ML gratuits, voir article précédent). Comme d’habitude, trois articles sont d’ores et déjà en ligne sur le site du Monde Libertaire : voir les liens web ci-dessous. Bonne lecture !

Le Monde Libertaire n°1708 (du 30 mai au 5 juin 2013)

couv ML 1708

Sommaire du Monde Libertaire n° 1708

Actualité

Fin de grève à PSA, par Nathan, p.3

Comprendre pour agir, par la CSFA, p.5

Météo syndicale, par J.-P. Germain, p.6

D’Atenco à Notre-Dame-des-Landes, par V. Benito, p.7

La Chronique néphrétique de Rodkol, p.8

International

L’affaire Bandera Negra, par R. Pino, p.9

Les émeutes de Stockholm, par Nico, p.10

Arguments

Mediator : quand le profit tue, par Moriel, p.12

De la nécessité d’un féminisme anarchiste, par Marine, p.14

La tentation du bitume, par N. Potkine, p.15

Histoire

Gustave Lefrançais, par C. Frejaville, p.16

A lire, à voir, à écouter

Créationnisme versus Darwin, par M. Silberstein, p.17

Géographie et anarchie, par T. Guilabert, p.20

La valise mexicaine, par R. Pélagie, p.21

Au revoir, Moustaki, par G. Goutte, p.21

Illustrations

Aurelio, Kalem, Krokaga, Nemo, Valère

Editorial du Monde Libertaire n° 1708

Le 21 mai, Dominique Venner, figure de l’extrême droite radicale, se donne la mort devant l’autel de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris. « Il faudra certainement des gestes nouveaux, spectaculaires et symboliques pour ébranler les somnolences, secouer les consciences anesthésiées et réveiller la mémoire de nos origines », écrit-il quelques heures avant de se tirer une balle dans la bouche. Macabre esthétisation de la politique qui est propre au fascisme. Les tentatives de récupération politique ne se font pas attendre. La présidente du Front national a réagi sur son compte Twitter en exprimant son « respect » et en estimant que son geste « éminemment politique » était une tentative de « réveiller le peuple de France ». Cet hommage permet à Marine Le Pen de se repositionner aux yeux des médias comme leader de toute l’extrême droite, alors que des dynamiques complexes sont à l’œuvre dans cette sinistre nébuleuse. Dominique Venner dénonçait le projet de loi sur le mariage pour tous, contre lequel il se battait depuis plusieurs semaines. Or, cette question est prétexte à l’agitation de l’extrême droite radicale qui a ainsi le vent médiatique en poupe. De petits fachos, caricaturaux à souhait, se donnent fièrement en spectacle dans les « manifs pour tous ». Alexandre Gabriac en est l’exemple type. En 2011, il s’était fait connaître en faisant le salut nazi. Cette incartade lui avait valu une exclusion immédiate du Front national. Suffisamment virulent pour faire parler de lui mais trop grotesque pour être crédible aux yeux du plus grand nombre, il multipliait les frasques, permettant à Marine Le Pen de se « dédiaboliser » et d’offrir au Front national une image respectable. Mais Marine Le Pen ne peut se permettre de passer au second plan alors que la situation sociale est propice à la montée des extrêmes. Elle fait donc un petit pas de côté et n’hésite pas à renouer, au travers de Dominique Venner, avec l’héritage d’une vieille extrême droite principalement structurée par une conception esthétique de la vie et du combat, plutôt que par un discours politique cohérent. Le culte du martyr politique, de l’héroïsme et du don de soi tient lieu de programme fédérateur.