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[Notre-Dame-des-Landes] Lettre de Cyril depuis la prison de Nantes

Lettre de cyril

Cyril s’est fait condamner en comparution immédiate fin novembre après s’être fait arrêter sur la zad par des gendarmes infiltrés sur une barricade (’y a déjà eu des articles publiés là-dessus).

Il nous répond et nous envoie une chanson qu’il nous demande de publier. Pour lui écrire :

centre pénitentiaire   / quartier maison d’arrêt   / Cyril  n°d’écrou 57360 /  rue de la Mainguais  /  44300 nantes

Mes chers camarades,

Un très grand merci pour votre soutien et celui des autres camarades zadistes. Pas une journée ne se passe sans que je pense à vous tous. Merci pour ces infos non muselées que tu m’apportes, cela renforce encore plus mes convictions déjà fortes et ne me désespère pas pour notre cause qui est juste, elle. Nous ne sommes peut-etre qu’une épine dans le pied de ce gouvernement mais elle est assez profonde pour qu’il puisse la retirer. Remplie d’un venin qui se mourit d’amour et de solidarité, elle envenime ceux qui sont pour la destruction, la repression violente et les constructions capitalistes inutiles pour une population pacifiste mais resistante qui ne demande que de vivre en paix et en harmonie avec la mère nature. Ils ne sont pas à leur premier coup d’essai. Mais la resistance est toujours là. Nous faisons partie de la nouvelle et de l’ancienne génération qui lutte depuis tant d’années contre ces multiples projets inutiles. Ils depassent les bornes. Ces souffrances qu’ils infligent à nous et à la mère nature sont malheureusement irreversibles et nous ne les oublieront jamais. Qui sont-ils pour penser que la valeur de l’argent est plus importante que celle de l’être humain et de son environnement. Pour moi c’est un devoir envers les miens de crier mon opposition à tout celà. La destruction massive de notre mère la terre doit cesser car les conséquences en sont désastreuses. Que laisserons-nous à nos enfants ? Une chose est sûre, nous ne sommes pas des lâches. Nous nous battons pour des valeurs sûres, justes et ils en seront fiers. L’Etat ne peut en dire autant, car il en est pas à sa première erreur. Mes grands parents et mon père ont subis les memes erreurs à un’échelle differente et leur etait reproché à l’epoque le simple fait d’etre juifs et de vouloir protéger cette terre qui est la nôtre. Refusant de partir de leur terre pendant la guerre, ils en ont payé le prix fort. Fusillés par les collabos de l’époque devant mon père qui n’avait que 5 ans. Certaines choses ont changés mais le gouvernement lâche et hypocrite reste ferme devant les cris et les pleurs de ses enfants qu’il dit capricieux. Je pense que le caprice vient d’eux et que la Raison vient de notre passion et de notre amour pour ces nombreuses causes justes et défendables. Ils ne l’entendent pas de même et nous poussent dans l’illegalité et la rébellion. Ma peine est celle d’un être humain qui ne se soumet pas. Comme la vôtre. Faut-il pourtant subir ? Ma réponse est Non. Nous ne lâcherons rien. Car peu importe le temps , ce qui compte ce sont les messages et le résultat ainsi que les erreurs flagrantes que le peuple voit. Ne changez rien, reste comme vous êtes, libres ! Mes bottes me manquent, vous me manquez camarades et ami-e-s et je continue la lutte d’une autre manière. Grace à vous j’ai assez de contacts à l’exterieur pour me faire entendre. Cela fait plus de dix ans que je me bas pour differents causes. Je suis originaire de cette région et je le resterais malgré mon interdiction de séjourner dans le 44 pendant 2 ans. Sauf Avessac où j’ai acheté un petit corps de ferme que je rénove pour tous ceux qui aiment la nature et la liberté. Je suis tailleur de pierre et cela me plait. Ma lutte se fait aussi dans la musique depuis 12 années et passera ces messages grace à l’aide exterieure, étant à l’heure actuelle prisonnier. Je suis sur le projet d’un nouveau CD destiné à notre cause. Car il me semble nécessaire de faire passer ces messages. Je vous fais donc part du premier jet de la première chanson que je vous offre en espèrant votre participation future d’une verité qu’on nous demande de cacher. J’aimerais si possible que cette lettre ainsi que cette chanson soient mises sur Indymedia. Merci. Je compte sur vous et vous remercie tous pour le soutient que vous m’apportez et surtout pour cette cause juste. La terre de nos parents est la future terre de nos enfants, ne l’oublions pas. V.D.R et S

Je vous embrasse,

Cyril n°ecrou 57360 prison de Nantes

Cette chanson se fredonne comme un chant de pirate

ZAD PACIFISTE MAIS RESISTANTE

Refrain :

Nous ne sommes pas des criminelles, nous sommes des enfants Nous nous battons pour la terre et non pour l’argent Que laisserons-nous derrière pour tous ces enfants ? Surement pas une terre meurtrie depuis trop longtemps.

Nous ne pouvons plus nous taire car l’erreur est flagrante L’Etat reflète notre misère et en est conscient. Pousse l’humain à bout de nerfà cause des dirigeants. Dans une atmosphère austère et si méprisante.

Nous nous battons pour cette terre que nous aimons tant. Pour combattre cette misère nous restons devants. L’égalité sur cette terre n’est pas si flagrante. Regarder autour mes frères l’ampleur est dégradante.

Pour nos soeurs et pour nos frères même pour nos enfants. Le reflet d’une misère crée par tous ces gens. De finance et de guerre nous ’nous laisserons pas faire. En avant tous ensemble.

refrain

Que laisserons-nous derridère si ce n’est le temps de réparer cette terre qui nous offre tant. Nous ne sommes pas des criminels nous sommes des enfants tous issus de la même terre celle de nos parents .

N’ayons plus peur de nosu taire devant toute cette violence. Envers nous envers la mère qui nous rend vivant. Des cultures si diférents et enrichissantes. Pour combattre la misère qui est juste devant.

Allons marchons mes frères unis tous ensemble. Montrons leur ni peur ni souffrance car nous nous sommes fiers. De combattre vaillement mais pas pour la guerre. Pour un futur rayonnant résistons mes frères.

Que laisserons-nous à nos enfants sûrement pas la misère. Que le ministère comprenne que l’on ne peut se taire devant toute cette violence gratuite et volontaire nous ne pouvons nous taire.

Merci pout tout et continuez à vivre

Vu sur zad.nadir.org, 13 décembre 2012

Le Monde Libertaire n°1691 (du 13 au 19 Décembre 2012)

NdPN : le Monde Libertaire, l’hebdo 24 pages de la Fédération Anarchiste, sort aujourd’hui en kiosques, comme chaque jeudi. Vous pouvez aussi vous le procurer à prix libre en nous écrivant. Un exemplaire sera laissé en libre consultation au Biblio-café de Poitiers (rue de la Cathédrale). Comme d’hab, trois articles sont déjà consultables en ligne sur le site du Monde Libertaire (voir liens web ci-dessous dans le sommaire). Bonne lecture !

Pavillon Noir

Le Monde Libertaire n°1691 du 13 au 19 Décembre 2012

«La vie prime l’économie. La liberté du vivant révoque les libertés du commerce. C’est sur ce terrain-là que, désormais, le combat est engagé.» – Raoul Vaneigem

Sommaire

Actualité

Réquisition chez les riches prélats, par E. Vanhecke, page 3

Un ouvrier de PSA témoigne, par S. Larios, page 4

L’État veut en finir avec NDDL, par J.-P. Anselme, page 5

Calme plat dans les centrales syndicales, par J.-P. Germain, page 6

Communiqué sur les luttes à NDDL, page 7

La Chronique néphrétique, de Rodkol, page 8

Mauvaises nouvelles des fronts, par H. Lenoir, page 9

Classe «public » contre classe « privé », par N. Potkine, page 10

La police en souffrance, par R. Pino, page 11

Arguments

Les moralistes devraient avoir honte, par O. Tarda, page 12

Sport et soins aux malades du VIH, par P. Schindler, page 14

International

Palestine, Israël, c’est bloqué, par P. Sommermeyer, page 15

Nouvelles félonies anti-pauvres en Grèce, page 16

Expressions

Vérité une et indivisible, par M. Silberstein, page 17

Une expo de révoltés, par G. Bounoure, page 19

La dernière chronique de Heike Hurst, page 21

Mouvement

Solidarité avec les Cubains, page 22

La radio sans dieu ni maître, page 22

Ce soir, on sort, page 23

Illustrations
Aurelio, Jhano, Kalem, Krokaga, Nemo, Valère

Editorial

Ils sont bien loin «moi président, je vais raser gratis» et les titatas creux et flamboyants des promesses électorales. Les socialos se débandent sec devant le pouvoir de l’argent et des entreprises multinationales ou pas. Énième exemple de la lâcheté gouvernementale, la récente reculade quant à la nationalisation d’Arcelor Florange un instant évoquée par le ministre Montebourg.
S’il ne s’était agi de centaines d’ouvriers cocufiés, cet intermède aurait pu relever du plus haut comique: une Parisot glapissant après les rouges comme un goret qu’on échaude, un Montebourg humilié par son Premier ministre obligé de manger son chapeau, un Hollande le retenant in extremis par la manche, l’enfumage dédaigneux et total de Lakshmi Mittal, la «haute trahison» d’un gouvernement paniqué qui – dixit le courageux syndicaliste Édouard Martin – a «menti tout au long des discussions». Tout ça pour finalement entériner la mort programmée du site de Florange pourtant viable sans grands efforts. Les gouvernements successifs se sont empressés de voler au secours des banques, mais sont impuissants à sauver une usine.
Pourquoi tant de frilosité ? Les États-uniens ont bien nationalisé Chrysler, General Motors. Face à ce galimatias, trois conclusions s’imposent: d’abord, la «gauche» et les syndicats n’ont pas encore compris (Alzheimer?) que vouloir moraliser le capitalisme c’est comme se payer une plus grande ceinture pour soigner son obésité, que les patrons sont des fauves. Des fauves qu’il faut mater ou se laisser bouffer. Encore un fauve ne dévore-t-il que quand il a faim, les industriels et leurs actionnaires, eux, sont d’éternels boulimiques. Puis, pourquoi céder ainsi aux chantages des patrons et de leurs actionnaires?
Tout simplement parce que, comme Gallois, la bourgeoisie au pouvoir pense que le privé est plus efficace que le public. Elle répugne pour cette raison aux Scop et aux nationalisations. Elle préfère négocier piteusement avec les entreprises. Ce sont les limites infranchissables du réformisme et l’impuissance organique de la démocratie représentative à lutter efficacement contre les inégalités.
Enfin, la solution à ce gâchis, les anarchistes s’époumonent à la proposer depuis plus d’un siècle: lutte des classes, révolution (ça va être dur avec la technologie des surveillances), grève générale. Mise en place d’une économie autogestionnaire coordonnée fédéralement. En abandonnant la loi de la jungle des marchés et de ce fait tout égoïsme, tout esprit de concurrence, de réussite individuelle. En cessant d’analyser l’Humain en termes financiers, d’adorer le dieu profit et la déesse gestion pour les flanquer une bonne fois pour toutes aux latrines de l’Histoire.

Communiqué de la ZAD + rassemblement contre Vinci à Poitiers (palais des congrès)

NdPN : ça a chauffé ce matin sur les barricades : flash info du jour ici.  Pour Poitiers, voici une brève parue dans la Nouvelle République :

Le comité poitevin contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes appelle à manifester demain, devant le palais des congrès du Futuroscope où doit se tenir le congrès de Vinci ingénierie. Déclaré d’utilité publique en 2008, le futur aéroport de Nantes a en effet été attribué au groupe Vinci sous forme de concession en décembre 2010. Le comité poitevin qui s’oppose au projet appelle donc au rassemblement dès 7 h 45 puis à 16 h 30 « pour faire entendre une fois encore l’opposition grandissante au projet ». Au cas où les occupants du camp de la Châtaigneraie seraient délogés le matin par les forces de l’ordre, près de Nantes, les opposants prévoient aussi de se rassembler sur la place Leclerc de Poitiers le soir même à 18 h.

Et pour finir, un communiqué des zadistes de NDDL :

Communiqué – Suite au passage en force de la Préfecture, recours et détermination.

Nous avons appris que le Tribunal de Saint-nazaire, suite à une ordonnance sur requête, a rendu hier une décision de justice « autorisant l’expulsion de tous les opposants sans droits ni titre présents » sur la parcelle de la Châtaigne. Le principe d’une ordonnance sur requête est celui d’une procédure anonyme, sans débat contradictoire, qui ne peut fonctionner que dans la mesure où les habitant-e-s ne sont pas nommé-e-s et identifié-e-s. Dans le cas présent les habitant-e-s de la châtaigne s’étant officiellement identifiés par voie de fax et lettre recommandée  aux avocats d’ago et de la Préfecture avant l’ordonnance, celle-ci devrait être invalidée. Les habitant-e-s de la Châtaigne mettent dès maintenant en place les recours juridiques nécessaires à ce sujet. Dans ce contexte, tout recours à la force publique et expulsion constituerait clairement un passage en force sur le plan juridique et politique.

Sur la ZAD et en cas d’expulsion, de très nombreux opposant-e-s à l’aéroport, paysans, occupant-e-s, associatif, soutiens sont mobilisés avec la plus grande détermination.

Suite aux tensions de ce matin autour des barricades, la Préfecture parle de « rétablir le contrôle de la situation ». Ceci est un voeu pieux tant qu’elle continuera à occuper militairement la zone, à harceler les habitants et opposants, à empêcher les déplacements, à menacer de nouvelles destruction et à tenter sans succès d’endormir le mouvement avec des propositions de dialogue factice. Outre la châtaigne, de nombreux autres habitats sont toujours menacés d’expulsion et prêts à résister en cas d’attaque.

Qui qu’il arrive, des rencontres nationales de plus de 150 comités locaux auront lieu ce samedi et dimanche au bourg de Notre Dame des landes. Nous rappelons qu’en cas d’expulsion de la Châtaigne, un appel a été lancé ces derniers jours par l’assemblée de la manifestation de réoccupation du 17 novembre : appel aux comités locaux à se rassembler en réaction immédiate et à occuper les lieux de pouvoir dans toute la France. Pour toute nouvelle opération d’ampleur sur la zone un appel a été lancé à une grande manifestation quelques semaines plus tard à Nantes.

Des occupant-e-s de la ZAD …

Vu sur zad.nadir.org, 12 décembre 2012

Mise à jour : on en apprend une belle sur Bastamag : Quand le président de Vinci Airports travaillait pour le ministère des Transports

Semaine décisive pour Notre-Dame des Landes

NdPN : pour rappel, il a été décidé par le comité poitevin contre l’aéroport de NDDL, au cas où la Châtaigneraie serait prise par les flics à Notre-Dame-des-Landes, de faire à Poitiers un rassemblement place d’armes devant la mairie, le soir même à 18H si l’attaque a lieu le matin, le lendemain si elle a lieu après midi. Voir par ailleurs cette action du comité rennais hier soir !

Autre chose, on a reçu ça du comité poitevin : « Bonjour, Jeudi 13 décembre, un congrès Vinci Énergie aura lieu au Palais des Congrès de Poitiers. Nous appelons à un rassemblement devant le Palais des Congrès, à 7h45 puis à 16h30, pour faire entendre une fois encore l’opposition grandissante au projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes. »

Mise à jour 12h : « ALERTE Le tribunal de Saint Nazaire vient d’autoriser la destruction des cabanes. Les proprietaires du terrain à ce moment-là sont blanchis par rapport aux maisons construites. Les chats teigneux ont demandé hier à AGO ( vinci) de respecter la trève hivernale. Les hôtels sont pleins de policiers… » Voir aussi l’article du Monde qui vient de sortir.

Communiqué de presse des occupant-e-s de la Châtaigne.

— Recours juridique des habitants de la châtaigne contre la demande de destruction des cabanes. —

Le 17 novembre dernier, lors d’une manifestation de réoccupation, des cabanes ont été construites sur un terrain en cours d’expropriation à Notre Dame des landes. L’objectif était de faire de ces cabanes un lieu de vie dans la lutte contre l’aéroport. Cet espace collectif, la Châtaigne, est devenu un lieu de rassemblement pour la résistance à l’aéroport, défendu par des barricades, des tracteurs enchaînés et surtout par la détermination  des dizaines de milliers de personnes et de la centaine de comités de soutien qui ont participé son édification.

Un certain nombre de personnes expulsées depuis le 16 octobre au cours de l’opération César habitent dans certaines de ces cabanes. Ces cabanes sont actuellement leur domicile et leur résidence principale. Il ne peut donc y avoir d’expulsion de ces personnes de leur logement sans procédure contradictoire et décision du tribunal d’Instance. Ce mardi 11 novembre, le juge du TGI de Saint-Nazaire rendra son jugement quant à la demande de la Préfecture visant à obtenir l’autorisation de démolition des cabanes avec le concours de la force publique. Face à la menace d’une décision de justice autorisant à cours ou moyen terme la destruction des cabanes, les habitant-e-s de la Châtaigne ont donc décidé de réagir. Ce lundi 10 décembre, par fax et par lettre recommandée, ils ont décidé d’informer AGO, filiale de Vinci qui se revendique aujourd’hui propriétaire des terrains, de leur présence et de la nécessité d’une nouvelle procédure avant toute intervention policière.

Des occupant-e-s de la châtaigne seront présent mardi à 10h30 au point presse annoncé par l’ACIPA pour commenter la décision du juge du TGI quant à la démolition des cabanes et présenter les initiatives de résistance à venir. Par ailleurs, en cas d’explulsion de la Chat-teigne, un appel a été lancé ces derniers jours par l’assemblée de la manifestation de réoccupation du 17 novembre : appel aux comités locaux à se rassembler en réaction immédiate et à occuper les lieux de pouvoir dans toute la France et appel à une grande manifestation quelques semaines plus tard à Nantes.

Des occupant-e-s de la Châtaigne

Vu sur Zad.nadir.org, 11 décembre 2012

Semaine décisive pour Notre-Dame des Landes

Après la décision du tribunal de Saint-Nazaire de repousser d’une semaine son délibéré sur la propriété du terrain de la Châtaignerie (la Chat Teigne) à l’ouest du Bois de Rohanne, où s’élève le village collectif construit depuis le 17 novembre, tous les regards se portent sur le 11 décembre.

En effet,  le tribunal doit statuer  sur la propriété du terrain – au propriétaire expulsé ou à AGO-Vinci mais aussi sur l’existence ou non de constructions illégales dessus. Une décision très attendue par les protagonistes : dans le « scénario du pire », pour les occupants de la ZAD, si le tribunal décide qu’il y a à la fois des constructions illégales et que le terrain est à AGO, les forces de l’ordre auront le feu vert pour intervenir, afin de faire cesser le trouble à l’ordre public le plus vite possible.

Eteindre l’incendie

barricade16-10A Paris, le président Hollande commence à être quelque peu agacé par le dossier Notre-Dame des Landes. Non pas que les manifestations du 8 décembre aient tellement rassemblé que cela – quoiqu’elles laissent planer le spectre de la convergence des luttes écologiques  – puisque les dossiers sensibles (Bures, TGV Lyon-Turin, THT, Fessenheim, EPR Flamanville) ne manquent pas ailleurs qu’en Bretagne, mais surtout parce que les dérapages policiers à Notre-Dame des Landes  et les nombreux blessés civils qu’occasionnent les opérations font désordre sur le plan de la politique intérieure. Hollande a donc recommandé à ses ministres « d’éteindre l’incendie » de Notre-Dame des Landes. Le seul problème, c’est qu’en envoyant les forces de l’ordre, il risque de l’alimenter mieux qu’en y déversant un Canadair d’essence.

Trois nouveaux arrêtés

Photos ZAD - copyleft

Photos ZAD – copyleft

En attendant la décision du tribunal, que la Préfecture et l’aménageur (AGO) espèrent favorable à leurs desseins, les forces de l’ordre se préparent. Et, pour suppléer aux arrêtés pris le 30 novembre et qui arrivaient à échéance aujourd’hui, de nouveaux ont été pris du 7 au 17 décembre. Ils interdisent le transport de « tout carburant » et de « tous produit explosif, inflammable, feux d’artifice » sur les deux communes de Vigneux et Notre-Dame des Landes et remplacent les arrêtés précédents dont ils prolongent les effets.

Nouveauté : un troisième arrêté interdisant le transport de matériaux sur certaines voies a été pris. La semaine dernière, les gendarmes, qui constataient que les constructions battaient leur plein, avaient inventé un « arrêté fantôme » pour stopper les camions puis s’étaient réfugiés derrière une réquisition d’un juge demandée pour l’occasion. Donc, « sauf nécessité professionnelle dûment justifiée », le transport des matériaux est interdit sur les routes suivantes : RD81 entre les Ardilières et la commune de Vigneux (carrefour de la Saulce), voie communale 1 (NDDL) des Perrières aux Ardilières, voie communale 11 (NDDL) du Chêne des Perrières à la Boistière, voie communale 5 (Vigneux) de la Boistière à Vigneux.

« Nous couvrons notre action »

Du côté de la Préfecture, l’on se refuse évidemment à commenter le calendrier des opérations. Mais des gradés de gendarmerie, engagés dans l’opération, se montrent plus prolixes.  Ces arrêtés permettent aux forces de l’ordre de « geler la construction de nouveaux points de fixation sur zone, autant que possible » et « limiter l’exposition des personnels » chargés du maintien de l’ordre. « Nous couvrons notre action », abonde un autre, pour lequel ces arrêtés n’auraient pas été pris s’ils ne se justifiaient pas par l’imminence d’une opération.

Si et seulement si la justice statue en ce sens.  Mais dans les rangs, l’on ne se fait aucune illusion « les barrages ne suffisent pas, les matériaux passent de partout. Même si l’on bloque toute la zone, ils feraient des tunnels comme à Gaza », commente un gendarme-mobile sous couvert d’anonymat. C’est aussi ce que constatent les journalistes présents sur place. C’est que « tenir 1600 hectares de terrain, c’est hors de la portée des forces de l’ordre », explique-t-on du côté des syndicats policiers ; « vider, on sait faire, tenir, non. Rien ne les empêchera de revenir dès que l’on repart, ou construire ailleurs pendant qu’on vide ici. On n’en voit pas la fin ». Pour se tenir au courant des évolutions de la zone, des nouvelles constructions et des protections qui sont faites, les forces de l’ordre comptent plus sur les rondes faites quotidiennement, au « contact » de la ZAD, les tournées de l’hélicoptère et les « autres sources« , à la fois gendarmes infiltrés, agents de la DCRI et… « certains de vos confrères« . Pas sûr que cela améliore tellement l’image des journalistes sur la ZAD.

Opération du 23/11 - photo Anaïs Denaux

Opération du 23/11 – photo Anaïs Denaux

Nous n’aurons qu’une confidence sur le calendrier : soit c’est maintenant, soit « la période des fêtes de fin d’année rendra très difficile, sinon impossible, la mobilisation du personnel policier requis ». En effet, nombre de gendarmes-mobiles et de CRS viennent de loin (Saran, la Rochelle, Pau, Sancerre, La Rochelle, Tours…) et seront nécessaires pour assurer la sécurité des villes au moment des fêtes et des chaudes nuits de fin d’année. Par conséquent, soit l’opération se fait avant le 17 décembre, soit elle est remise au mois de janvier, après les fêtes et la trêve des confiseurs.

Ce n’est en effet pas rien que de « vider »Notre-Dame des Landes : il faut mobiliser 2.200 policiers et assurer la logistique derrière : le casernement de Nantes est plein à craquer, des unités seront hébergées à Rennes, Vannes et Saint-Brieuc, et dans divers hôtels commis pour cela, parfois depuis des semaines (Campanile, Etap Hotel, WestHotel) à Saint-Herblain, Treillières, Carquefou et la Chapelle sur Erdre. Les récriminations des syndicats sur le manque de logistique ont été entendues : l’administration de la zone de défense Ouest a pris un long arrêté le 3 décembre  où elle fixe les responsabilités et les chaînes hiérarchiques de prise de décision en matière de logistique et de paiement, pour les coûts et les transports liés aux déplacements, dont la « mission Notre-Dame des Landes ».

Des recours ont été posés

Contre les arrêtés pris le 7 décembre, des recours ont été déposés par l’ACIPA et un paysan. Nous avons eu des nouvelles du référé suspension déposé au tribunal administratif contre l’arrêté du 30 novembre interdisant le transport de « tout carburant » sur le site : « le juge a un mois pour statuer dans le cas d’un référé-suspension », nous explique le juriste Dorian Piette, « il a décidé en l’espèce qu’il n’y avait pas urgence à statuer. C’est légal, mais cela s’approche du déni de justice, d’autant plus que cela joue dans le sens de la préfecture ». Espérons qu’il ne fera pas de même contre les recours qui viennent d’être faits.

Breizh journal, 10 décembre 2012

[Notre-Dame-des-Landes] Alerte sur la ZAD

Alerte ! Urgent : probable opération massive  d’expulsion demain (le 10/12) et mardi! 70 camions de Gendarmes mobiles  aux alentours de la ZAD ce soir!

A diffuser de toute urgence :

Un expulsion massive de la ZAD pour demain matin, accompagnée de la  destruction des cabanes, est très probable ! 70 camions de gendarmes  mobiles, ainsi que 3 cars de CRS ont été repérés à la Chapelle sur Erdre ( à une dizaine de km de NDDL) à Ouest Hotel !

Cela fait deux semaines qu’on avait pas autant compté de Gendarmes  mobiles aux alentours de la ZAD, et cela remonte à la phase de  répression/occupation militaire du 23/24 Novembre. Et et il s’agit pour l’instant d’un comptage sur une seule commune ! C’est pourquoi les occupant-e-s de la ZAD appellent à aller voir dans les  communes alentours de Notre Dame Des Landes !

Mobilisons-nous massivement demain et mardi sur la ZAD ! Résistons à  leur volonté de casser la lutte à Notre Dame Des Landes par une  politique de la terre brûlée ! Ils peuvent parler de dialogue, la  répression est leur seule langage quand les gens défendent leur  auto-détermination, et cherchent une autonomie en dehors de leur système mafieux, capitaliste et productiviste !

Résistons à l’arasement de la ZAD et de nos vies! Dans chaque commune de France, montrons-leur que nous ne voulons plus de leur simulacre de démocratie !

Rejoignons la résistance !

Vive la ZAD ! Vive l’autogestion !

Pour plus d’infos (et en direct) :

https://zad.nadir.org/

***

Par ailleurs , c’est important:

« besoin de materiel pour klaxon (pouet pouet ne fonctionne plus depuis hier, cette radio pirate qui  squatte les ondes de Vinci est un outil très important pour le mouvement actuel sur la zad -coordination, de liaisons, de reflexion-)

besoin d’une ALIMENTATION 12Volt 6Ampere (si possible filtrée régulée et stabilisée) comme c’est pour une radio FM mettre un filtre basse frequence à la sortie pour atténuer l’ondulation résiduelle de 50 Mez

OU – Transformateur 220Volt : 12VOLT 6/8 ampereavec un pont redresseur 8ampere un condensateur 4700 micro farad »

http://zad.nadir.org/spip.php?article819