Archives de catégorie : Écrits

De l’abstention à l’anarchie !

Abstention record, entre 42 et 43%, au premier tour des élections de « représentants » du peuple. Si l’on tient compte du nombre des personnes qui n’ont pas pris la peine de s’inscrire sur les listes électorales (entre 10% et 13%), environ la moitié des personnes aptes à voter n’ont donc pas choisi d’être représentées.

Voilà qui pourrait nous réjouir, car nous sommes contre les élections représentatives. Néanmoins, si nombre de gens sont déçus par les politicien-ne-s prétendant les représenter, très peu se revendiquent de l’anarchisme, c’est-à-dire d’une perspective d’organisation sociale sans gouvernement. Abstention ne signifie pas encore abstention active…

Il nous revient, par nos alternatives en actes et nos luttes, de promouvoir la perspective du fédéralisme libertaire, radicalement opposée à l’organisation présente du monde.

Nous sommes pour l’organisation libre des individus, de l’échelle locale à l’échelle mondiale, en association libre, sans exploitation ni domination d’individus sur d’autres. Où les mandats jugés nécessaires par les assemblées sont définis librement par les mandataires, et où les mandaté-e-s sont révocables. Nous sommes pour la fédération de ces assemblées, par la voie de mandats précis et clairs. Nous affirmons que cela n’est pas qu’une utopie.

En-dehors d’expériences isolées de collectifs et d’alternatives en actes au système actuel, cette perspective n’est possible à l’échelle fédérale qu’à la condition d’un renversement du monopole capitaliste actuel sur les moyens économiques, et qu’à la condition d’en finir avec toutes les instances étatiques, pour une société autogestionnaire.

Cela ne tombera pas du ciel, et pourtant l’enjeu est à la mesure du désatre social et écologique en cours. Le désarroi populaire peut se transformer en révolte créatrice et solidaire. Retroussons nos manches, agissons, fédérons-nous.

[Union Européenne] On vous dit comment vous soigner… Obéissez !

[Union Européenne] On vous dit comment vous soigner… Obéissez !

Vous qui aviez l’habitude d’acheter des produits naturels pour l’alternative qu’ils constituent aux traitements chimiques, préparez-vous à les voir disparaître du marché d’ici septembre 2012 (2022 pour les produits portant une marque de fabrique ou un nom commercial). Pourquoi ? Parce qu’un règlement européen (1924/2006/CE) concernant les allégations nutritionnelles et de santé portant sur les denrées alimentaires s’apprête à prendre effet.

Ce règlement pose problème à plusieurs niveaux. Tout d’abord, il interdit PAR PRINCIPE toute allégation de santé sur les denrées alimentaires : les exceptions seront décidées par l’EFSA (European Food Safety Authority). Elle basera ses autorisations sur de complexes dossiers de « demande d’allégation » qui coûtent des milliers d’euros d’expertises. Aucun problème pour les grands groupes agro-alimentaires et pharma-industriels, mais les nombreux petits producteurs ne pourront évidemment pas faire face et mettront la clé sous la porte, laissant le champ libre à ces groupes.

Ce qui nous amène au deuxième problème, qui est une réduction drastique du choix dans les produits naturels à visée thérapeutique, au profit du monopole détenu par l’industrie pharmaceutique. Le but est on ne peut plus clair : couper court au développement de toute alternative thérapeutique afin de favoriser la médecine allopathique, là où elle n’est pourtant pas toujours essentielle. De plus, qui dit réduction de la diversité des produits dit augmentation de leurs prix. Ces derniers échapperont aux bourses les plus légères qui n’ayant pas d’alternatives, devront se reporter sur les médicaments chimiques.

L’IPSN (Institut pour la Protection de la Santé Naturelle) dénonce ce règlement et demande la signature d’une pétition dans le cadre de la procédure du référendum d’initiative populaire. N’allons pas croire que cette initiative s’inscrive dans les seuls intérêts des petits producteurs et des consommateurs ; il s’agit là aussi d’un collectif de directeurs de laboratoires dirigés par un consultant d’un cabinet de lobbying, élaborant certes des produits naturels, mais dans le but évident de faire du profit sur notre dos.

Dans ce combat entre géants du lobbying, que devient le consommateur ? Encore une fois entre le marteau et l’enclume, il attend servilement le résultat du match. Sortons de notre esclavage, devenons maîtres de notre santé. En attendant une hypothétique révolution sociale qui exproprie les laboratoires pharmaceutiques et réoriente la recherche autour des besoins réels de santé des populations, il nous est d’ores et déjà possible de nous réapproprier bien des savoirs connus de nos ancien-ne-s, concernant l’usage des plantes médicinales. Soyons curieux de ce que la nature a à nous offrir… et partageons nos connaissances avec nos voisins, dans la lutte pour l’indépendance vis-à-vis des industriels et des institutions. Une lutte qui s’inscrit plus globalement contre l’accaparement du vivant par les groupes capitalistes, et peut rejoindre celle que mènent de nombreuses associations contre les lobbys semenciers.

Le groupe Pavillon Noir a proposé le 30 mai dernier une visite du jardin botanique de Poitiers, avec une description des innombrables usages alimentaires, condimentaires et médicinaux des espèces végétales présentes dans ce jardin, accompagnée des précautions indispensables à prendre dans l’automédication. Une brochure résumée est d’ores et déjà disponible sur un nouvel onglet du site du groupe*. Le descriptif d’autres plantes courantes suivra.

*http://fa86.noblogs.org/

Lupino & Salvia, 9 juin 2012

[Poitiers] Bourrage de crâne lycéen par l’armée française à l’école de l’Etat

Un article aussi consternant qu’instructif est sorti aujourd’hui dans la presse régionale, relatant l’intervention au lycée Victor Hugo de Poitiers… de trois bidasses galonnés (deux de la 9e Brigade légère brigade d’infanterie de marine, un de l’état-major de la légion de gendarmerie).

Précisons que cette intrusion de l’armée française au lycée Victor Hugo de Poitiers s’est faite sur l’initiative… d’un professeur d’histoire-géographie-éducation civique du lycée. Ce fonctionnaire zélé justifie cette horreur par le « programme ». S’il est vrai que l’évolution des programmes d’histoire-géo-éducation civique est toujours plus réactionnaire, il y a tout de même une différence entre enseigner le rôle de l’armée française (qui devrait être condamnée par toute personne ayant ne serait-ce que quelques notions d’histoire sociale), et inviter des bidasses à faire de la pub pour leur sale besogne auprès d’élèves !

Passons sur le « rappel historique » du journaliste, sur les « attentats du 11-novembre » 2001 (sans doute voulait-il parler du 11 septembre 2001…) qui auraient justifié l’intervention en Afghanistan. Ha, ha, ha.

L’éducation militaire civique au service de l’Etat, ça donne aussi de magnifiques phrases d’un cynisme achevé. Sur la mission de tuer des êtres humains si le gouvernement l’ordonne, qui est l’essence même du militaire  : « Au bout du bras du soldat, c’est la France ».

Nous ne donnerons pas tort à ce propos du bidasse. En effet, l’Etat français s’est historiquement construit… au bout du bras du soldat ! Par des conquêtes, des massacres, des pillages, des expropriations de paysans et la mise des populations sous coupe réglée de l’Etat, avec le racket de l’impôt. C’est ainsi que se constitue tout Etat (et, pourrait-on ajouter, ainsi que se s’initie aussi la mise en circulation de la monnaie).

A la question : « Qu’est ce qu’une violence légitime ? », un lieutenant-colonel enfonce le clou, en répondant que « l’État a le monopole de la violence légitime« .

Là non plus, on n’aurait pas dit mieux. Nous ne savons pas si le professeur d’histoire-géographie a rappelé quelques glorieux faits d’armes de l’armée française, comme en Algérie ou encore au Cameroun à l’époque des guerres de décolonisation, en Françafrique jusqu’à nos jours…

Nul besoin de rappeler ici aux lecteurs-trices de ce blog ces crimes de sinistre mémoire, couverts par la « légitimité » de l’Etat. Le journal Libération a d’ailleurs récemment révélé quelques nouvelles boules puantes sur les responsabilités de l’armée française dans le génocide rwandais, perpétré par l’armée rwandaise (formée par la gendarmerie française depuis 1975). L’Etat génocidaire rwandais aurait possédé 15 missiles Mistral au moment du déclenchement du génocide. De plus, le capitaine Paul Barril aurait été présent au moment de l’attentat contre Habyarimana en 1994, déclencheur du génocide.

Les trois militaires venus vanter les mérites de l’armée aux lycéen-ne-s rappellent cyniquement que l’Etat se définit par le monopole de la violence armée, et qu’il la justifie toujours en se construisant une « légitimité ». Cette légitimité est fondée sur la construction d’un « droit » (dont le piler est la protection armée de l’accaparement bourgeois des moyens de production). Sur les « droits de l’homme » (… et surtout de l’homme riche, puisqu’ils légitiment la propriété et sa défense armée). Sur les institutions inter-étatiques (mettant le monde entier sous la coupe du capitalisme).

A celles et ceux qui s’indigneraient encore de la présence de bidasses dans l’enceinte d’une école, rappelons quelques éléments historiques.

L’école d’Etat, celle du raciste colonialiste Jules Ferry, par ailleurs bourreau des Communards, a été notamment fondée dans le but d’enterrer l’éducation populaire florissant dans le mouvement ouvrier, encore imprégné de l’expérience de la Commune de Paris. Jules Ferry avait ainsi justifié son projet devant le conseil général des Vosges, en 1879 :

“Dans les écoles confessionnelles,… on exalte l’Ancien Régime et les anciennes structures sociales. Si cet état de choses se perpétue, il est à craindre que d’autres écoles se constituent, ouvertes aux fils d’ouvriers et de paysans, où l’on enseignera des principes… inspirés… d’un idéal socialiste ou communiste emprunté… par exemple à cette époque violente et sinistre comprise entre le 18 mars et le 24 mai 1871… Non, n’en déplaise aux sophistes de la liberté à outrance,… le remède qui consiste à opposer aux menées de l’Internationale noire (*) celle de l’Internationale rouge n’en est pas un : ce serait la fin de la France… ce serait la liberté de la guerre civile.”

(*) ndPN : « l’internationale noire » était l’internationale anti-autoritaire, anarchiste, proclamée un an après la commune de Paris, qui avait mis en oeuvre nombre d’idées anarchistes.

Et voici les objectifs de l’école d’Etat que Jules Ferry se montre satisfait de voir accomplis, en 1889 devant l’assemblée nationale :

« Le parti républicain a voulu trois choses : d’abord, il a voulu refaire l’armée ; puis, refaire le gouvernement sur les bases du suffrage universel, c’est-à-dire la République. Mais il a voulu aussi refaire l’âme nationale par l’école nationale. Nous estimions qu’il n’y a pas de rénovation sociale, de rénovation nationale, il n’y a pas même de rénovation militaire sans une grande rénovation morale. Et cette rénovation morale, nous avons voulu la faire par l’école. »

Voici enfin une adresse de Jules Ferry aux enseignants de la Sorbonne, en 1892 :

“Vous n’êtes pas seulement, messieurs les professeurs, des maîtres de langue, d’arithmétique ou de technologie, vous êtes, vous devez devenir des éducateurs. (…) Oh ! Alors ne craignez pas d’exercer cet apostolat de la science, de la droiture et de la vérité, qu’il faut opposer résolument, de toutes parts, à cet autre apostolat, à cette rhétorique violente et mensongère, (…) cette utopie criminelle et rétrograde qu’ils appellent la guerre de classe !”

Jules Ferry était le chantre de l’armée républicaine, celle qui massacra les révolutionnaires et les populations colonisées. Et le chantre de l’école d’Etat.

Cette école de Jules Ferry n’est pas notre école et ne le sera jamais.

Juanito, Pavillon Noir (FA 86)

[Poitiers] Le carré botanique

Bonne nouvelle !

Une nouvelle page a été mise en ligne sur notre blog, présentant les propriétés alimentaires, condimentaires et médicinales des plantes du carré botanique du jardin des plantes de Poitiers.

Ce topo, réalisé dans la volonté d’une réappropriation sociale des savoirs, fait suite à la visite du 30 mai dernier, animée par un membre du groupe Pavillon Noir (Fédération Anarchiste Poitiers).

http://fa86.noblogs.org/?page_id=5898

N’hésitez pas à l’imprimer, à nous écrire pour compléter et-ou corriger ces informations.

Si le temps le permet au compagnon, un topo plus complet sortira plus tard, abordant des espèces absentes du carré botanique, aussi courantes qu’utiles.

Bonne lecture !

Pavillon Noir

Quelques affiches électorales

Après notre article sur le business juteux des élections législatives, voici une kyrielle d’affiches électorales aussi cocasses que véritables, trouvées sur un site rigolo : puisque nous payons les affiches des candidat-e-s à la condition que leur parti fasse plus de 1% dans cinquante circonscriptions, payons-nous un peu leur tête !

On a retrouvé le fils caché de Jean-Pierre Coffe et de Mireille Mathieu :

Ainsi que le fils caché de Mireille Mathieu et Bernard Thibault :

Le pirate William est recherché par les autorités, qui ont décidé de publier un avis de recherche :

En revanche, les autorités ont retrouvé le pirate Jean-Paul, qui naviguait sur la Seine tiré à quatre épingles, tel Calicot Jack :

Petite erreur de genre au parti de la France :

La droite présente son candidat hippie :

Les services secrets de Sa Majesté infiltrent leur agent double zéro en région parisienne :

Mais l’organisation secrète du Trèfle, qui regroupe des Na’vis en provenance de Pandora, tente aussi de mettre un pied sur la planète. Ils ont engendré l’avatar David (Vincent ?) pour coloniser le Val d’Oise :

Heureusement qu’il reste quelques candidats sérieux pour porter les valeurs essentielles de notre République :

Ou encore ce nouveau Zo d’Axa, présentant un candidat asinin :

Images topées sur LOLgislatives