Archives de catégorie : La rue grogne

[Syrie] Le régime bombarde sa population

Syrie: choc et horreur dans la ville dévastée de Homs

Effarés et sous le choc, les habitants de Homs sont sortis samedi dans les rues dévastées pour rechercher leurs proches enfouis sous les décombres après une nuit de bombardements qui ont tué plus de 230 personnes dans cette ville du centre de la Syrie, ont raconté des témoins.

Une image tirée d'une vidéo de YouTube montrant la ville syrienne de Homs sous les bombardements, le 31 janvier 2012

Une image tirée d’une vidéo de YouTube montrant la ville syrienne de Homs sous les bombardements, le 31 janvier 2012
 

« La prière s’élève des mosquées et les cloches des églises retentissent en hommage aux martyrs », a déclaré à l’AFP Ahmad al-Qassir, membre du Conseil de la Révolution de Homs. Et des manifestations de solidarité ont eu lieu dans toute la région.

Les autorités syriennes ont démenti tout bombardement sur Homs et affirmé que l’opposition a elle-même bombardé Homs pour tenter d’influencer le vote de l’ONU sur une résolution condamnant la répression de la révolte en Syrie, qui a finalement été bloqué par un veto de la Chine et de la Russie.

Haut lieu de la contestation et souvent qualifiée de « capitale de la révolution », Homs est assiégée depuis des mois par les troupes syriennes, qui tentent de faire plier les militants pro-démocratie.

Dans la nuit, les forces du régime ont bombardé au mortier et au char plusieurs quartiers rebelles comme Baba Amro, Bab Dreib, Bab Sebaa, Bayada, Wadi Araba, et surtout Khaldiyé, selon les militants.

Des témoins interrogés par la chaîne de télévision Al-Jazira ont parlé d’une pluie de bombes à fragmentation et d’un incessant pilonnage qui ont transformé la ville en une zone de guerre. Un habitant, Dany Abdel Ayem, a parlé d' »un bombardement incessant… par des chars d’assaut et des obus de mortier ».

Selon M. Qassir, les bombardements ont duré trois heures. Ce pilonnage « très violent » a complètement détruit plusieurs édifices.

Les hôpitaux croulent sous l’afflux des blessés. « Ils ont besoin de sang, de médicaments, de matériel médical, et beaucoup de blessés sont encore bloqués sous les décombres », a-t-il ajouté.

Pendant que certains recherchaient des disparus, des milliers d’habitants participaient aux funérailles de leurs proches.

« Les funérailles ont débuté à Khalidiyé », a affirmé M. Qassir. « Près de 200 martyrs seront enterrés dans le jardin de la Liberté », a déclaré à l’AFP par téléphone Hadi Abdallah, militant du quartier et membre de la Commission générale de la révolution syrienne (CGRS).

En fin d’après-midi, l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) évoquait un bilan d’au moins 237 morts, dont des dizaines de femmes et d’enfants. Le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de courants d’opposition, faisait état d’au moins 260 morts et de centaines de blessés.

Les chaînes d’information arabes Al-Arabiya et Al-Jazira ont montré des dizaines de corps sans vie jonchant les rues de Homs.

Le bilan risque de s’alourdir, dans la mesure où beaucoup de blessés sont grièvement touchés et que nombres de victimes sont encore bloquées sous les décombres, selon les militants.

Il était cependant difficile de confirmer ce bilan de source indépendante en raison des fortes restrictions imposées à la presse étrangère dans le pays.

« Les forces régulières (du régime) ne peuvent pas pénétrer dans des quartiers hors de leur contrôle, mais elles les encerclent avec un grand nombre de chars », a insisté M. Abdallah.

Il a accusé les autorités syriennes d’avoir fait tomber un déluge de feu sur la ville pour « gagner du temps et de terrifier les Syriens afin de les contraindre à renoncer à leurs manifestations pacifiques ».

AFP, 4 février 2012

[Etats-Unis] La répression des Occupy continue

Etats-Unis: la police saisit des tentes d’anticapitalistes de Washington

La police a saisi samedi une partie des tentes des manifestants anticapitalistes d’Occupy de Washington, interpellant quatre personnes, à l’occasion d’une démonstration de force des autorités pour faire respecter le règlement interdisant de dormir sur place.

La police de Washington face aux anticapitalistes installés dans un square de la ville, le 4 février 2012

La police de Washington face aux anticapitalistes installés dans un square de la ville, le 4 février 2012
 

La police a arrêté quatre personnes qui « refusaient d’obéir aux ordres », s’accrochant à une statue au milieu du square, a indiqué à l’AFP David Schlosser, porte-parole de la police.

Quelque 50 policiers, dont certains à cheval, ont pris position au petit matin sur le square McPherson, en plein centre de Washington non loin de la Maison Blanche, dont les accès ont été bloqués par des voitures de police.

Les manifestants ont enlevé d’eux-mêmes une grande « tente des rêves » érigée en début de semaine au milieu du campement, et un masque blanc qui recouvrait le visage du général McPherson, héros de la Guerre de Sécession dont la statue équestre Orne le square, était retiré par la police.

Un peu plus tard, des policiers en combinaisons jaunes et lunettes de protection, ont commencé à vider des tentes de leurs sacs de couchage qu’ils ont placés dans des sacs plastiques.

« Les tentes ne sont pas un problème. Elles peuvent rester, tant qu’elles sont symboliques » (d’une protestation), a indiqué M. Schlosser à l’AFP.

En fin de matinée, plusieurs tentes ont néanmoins été démontées de toute la partie sud-est du square, alors que d’autres étaient laissées en place.

Des dizaines de manifestants criaient et lançaient des slogans dans le calme, alors qu’un cordon de police occupait toujours le centre du square.

Un responsable de la police a dit aux protestataires: « Nous ne sommes pas ici pour vous expulser » mais pour vérifier que les manifestants se conforment aux règles.

Néanmoins, une manifestante, Melissa Byrne, a indiqué qu’à son avis, il s’agissait d’une expulsion : « nous sommes expulsés, mais cela va se savoir et nous allons revenir plus forts que jamais », a-t-elle dit.

Pour Virmeko Scott, 30 ans, « il va y avoir de plus en plus de tentes ». « Elles vont se multiplier », a dit à l’AFP le manifestant, en regroupant ses affaires pour aller les porter dans une église voisine.

« Si le gouvernement américain faisait respecter les lois sur les banques aussi bien que le règlement sur ses parcs, nous ne serions pas ici », a commenté le manifestant Todd Fine, 31 ans.

Le NPS (National Park Service), qui gère les parcs de la ville, a distribué il y a huit jours un « avis » aux manifestants indiquant que « tout le matériel » de camping (tentes pour dormir, sacs de couchage, réchauds, etc.) devait être enlevé sous peine d’arrestation et de saisie des biens.

Le NPS n’empêche pas les protestataires de manifester mais ne veut pas qu’ils campent et dorment sur place, ce qui est interdit par le règlement des parcs, dit en substance l’avis.

Les autorités, longtemps bienveillantes, ont montré récemment des signes d’agacement devant la persistance du mouvement à Washington, dernier bastion visible de la protestation depuis l’éviction des militants du square Zuccotti à New York.

Le mouvement d’occupation anticapitaliste, qui a commencé en septembre à New York avec Occupy Wall Street, se partage à Washington entre deux campements: Occupy DC sur le square McPherson, et Occupy Washington DC sur Freedom Plaza, les deux étant proches de la Maison Blanche dans le centre ville.

AFP, 4 février 2012

[Poitiers] Rassemblement solidaire avec la famille Adamianova

Marcher pour Hamlet et Vardui

Le comité de soutien à une famille biélorusse menacée d’expulsion organisait hier une marche dans le quartier de Bel-Air.

Une trentaine de personnes a défilé hier dans les rues de Bel Air.

 

Une trentaine de personnes a défilé hier dans les rues de Bel Air.

La température négative n’a pas réussi à entamer leur détermination. Hier après-midi, à la sortie de l’école, une trentaine de personnes, parents d’élèves, enseignants de l’école Jean-Mermoz et l’association Resf 86 ont organisé une marche de solidarité avec la famille Adamianova.

Récolter des fonds

Ce couple et ses deux enfants, Hamlet et Vardui, sont sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) en date du 31 janvier 2012. A l’annonce de cette nouvelle, un comité s’est constitué pour apporter à cette famille, « très bien intégrée à l’école et dans le quartier » un soutien moral et matériel. Rima, la maman et Artur, le père, arrivés en France en 2009, ont fui un régime biélorusse autoritaire. « Il serait en danger là-bas » témoigne sa jeune femme en parlant de son mari. Elle et sa fille ont également d’importants problèmes de santé. Leur avocate a formulé une demande de nouvelle carte de séjour qui permettrait au père de travailler, ce qui n’est plus le cas actuellement. Le comité de soutien a trouvé un logement à la famille et payé le premier mois de loyer. Ici et là dans le quartier, d’autres parents d’élèves lui ont déjà apporté des affaires. Il s’agit maintenant pour le comité de soutien de trouver des fonds en attendant que le père puisse à nouveau subvenir aux besoins de sa famille…

Contacts : comitedebelair@ hotmail. fr ou page facebook : bel air comité.

Nouvelle République, J.-M.G., 4 février 2012

[Egypte] Le peuple reprend la rue

[Révolution égyptienne] Après la tuerie de Port-Saïd, le peuple reprend la rue au Caire et à Suez

Drame de Port-Saïd : la rue en colère

Des heurts ont éclaté jeudi entre la police et des manifestants en colère au Caire. Ils protestaient au lendemain de la mort de 74 personnes après un match de football à Port-Saïd. Les policiers ont tiré des gaz lacrymogènes. Près de 400 personnes auraient été blessées.

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Au lendemain du drame de Port-Saïd, où 74 personnes sont mortes après un match de foot, la colère gronde. Jeudi, au Caire, des heurts ont éclaté entre la police et des manifestants en colère. Les policiers ont tiré des gaz lacrymogènes contre des groupes de manifestants qui lançaient des pierres et tentaient d’approcher du ministère de l’Intérieur, cible de vives critiques pour l’inertie des forces de sécurité face aux affrontements entre supporteurs lors du match. Selon le ministère de la Santé, 388 personnes ont été blessées dans ces incidents, la plupart asphyxiées par les gaz lacrymogènes. Des milliers de personnes étaient rassemblées dans la soirée aux abords du ministère, près de la place Tahrir.

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Supporteurs du très populaire club cairote mais aussi citoyens ordinaires ont défilé pour accabler le Conseil suprême des forces armées (CSFA) et son chef, Hussein Tantaoui, au pouvoir depuis la chute du régime de Hosni Moubarak en février 2011. « Ceci n’est pas un incident sportif, c’est un massacre militaire », scandait la foule. « Ils savent protéger un ministère mais pas un stade ! », lançaient les autres. (…)

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Leur presse (TF1 News, 2 février 2012)


Drame du football : heurts police-manifestants au Caire, le pouvoir en cause

Les affrontements se poursuivaient jeudi soir entre la police égyptienne et les manifestants qui protestaient au Caire contre la mort de 74 personnes la veille après un match de football à Port-Saïd, un drame qui a relancé le mouvement de protestation contre le pouvoir militaire.

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Les policiers antiémeutes ont fait usage de gaz lacrymogène contre les manifestants qui lançaient des pierres et tentaient de s’approcher du ministère de l’Intérieur, cible de vives critiques en raison de l’inertie des forces de sécurité face aux affrontements entre supporteurs lors du match mercredi soir.

Selon la télévision d’État, 628 personnes ont été blessées dans ces incidents, la plupart asphyxiées par les gaz lacrymogènes.

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Des milliers de manifestants étaient toujours rassemblés dans la soirée aux abords du ministère, près de la place Tahrir, dans le centre du Caire. Des ambulances continuaient leur va-et-vient pour emmener les blessés à l’hôpital tandis que la foule reculait à chaque tir de gaz lacrymogène avant de revenir de plus belle.

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« Les services de sécurité continuent à observer le plus haut degré de retenue pour faire face à ces agressions », a indiqué une source de sécurité, citée par l’agence officielle de presse Mena.

« Ils savent protéger un ministère, mais pas un stade ! », lançaient des manifestants, dont la colère était surtout dirigée contre le maréchal Hussein Tantaoui, le chef du Conseil suprême des forces armées (CSFA) au pouvoir depuis la chute de Hosni Moubarak il y a un an.

« Le peuple veut l’exécution du maréchal! Dégage! », criaient-ils.

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Les heurts se sont étendus à la ville de Suez (nord-est), où de violents affrontements également liés aux évènements de Port-Saïd opposaient policiers et manifestants autour du siège de la direction de la sécurité, faisant quatre blessés selon la Mena.

Des milliers de supporteurs du très populaire club cairote Al-Ahly mais aussi des citoyens ordinaires avaient défilé dans la journée au Caire.  (…)

Leur presse (Agence Faut Payer, 3 février 2012)

[Mayenne] Les petites mains contre la ligne THT

La ligne THT victime de déboulonneurs

Des pièces ont été retirées d’un pylôneUne bonne dizaine d'ouvriers travaillaient, hier après-midi, sur le chantier du pylône qui a été déboulonné dans la nuit de lundi à mardi, à Montaudin. de la future ligne à très haute tension (1) Cotentin-Maine.
Une vingtaine de boulons et une plaque numérotée ont été déposés, dans la nuit de lundi à mardi, devant les portes des rédactions d’Ouest-France et de France-bleu Mayenne à Laval. Ces pièces métalliques proviennent du pylône 438 situé à Montaudin, dans le nord-ouest de la Mayenne.

L’opération est signée « Les Petites mains », selon un mail envoyé au même moment. Une organisation inconnue jusque-là, mais qu’on imagine proche des opposants à la ligne THT. « Oui, nous sommes au courant, mais ce n’est pas nous », tient à préciser Jean-Yves Rossignol, le vice-président de Mayenne SurVOLTée, le principal collectif d’opposition à la construction de la ligne Cotentin Maine. Selon lui, « il s’agissait d’alerter les médias », alors qu’hier après-midi, les associations et les maires des communes concernées par la ligne THT étaient réunis en préfecture.

À la sortie, Jean-Yves Rossignol regrette « une réunion sans intérêt ». Il s’élève surtout contre l’absence d’une étude épidémiologique sérieuse « sur les conséquences de la ligne THT sur la santé humaine ». Il ajoute : « La préfecture n’écoute pas les habitants. Le démontage risque bien de continuer… »

De son côté Jean-Michel Ehlinger, responsable des travaux Réseau de transport d’électricité (RTE) pour la ligne Cotentin-Maine, dénonce ce qu’il appelle « un acte de sabotage sur un ouvrage en construction. Nous allons engager une action en justice ». Trois pylônes sont en cours d’assemblage, en ce moment, dans le Nord-Mayenne.

  1. Cette ligne électrique de 400 000 volts et de 163 km comptera 423 pylônes entre la Manche et la Mayenne et coûtera près de 350 millions d’euros.

Ouest-France, Jean-François Vallée, 1er février 2012