Archives de catégorie : La rue grogne

[Poitiers] Des nouvelles de la lutte au CHU

NdPN : des infos sur les mobilisations à venir. Nous avons débarrassé cet article de la NR d’un inutile et peu ragoûtant passage d’appel au dialogue social et à l’autogestion de la misère par un toubib, que les curieux-euses retrouveront sur le lien ci-dessous.

Nombre de RTT : le CHU au régime général ?

Tarification révisée à la baisse, importante diminution de l’enveloppe affectée aux missions générales… L’État contraint le CHU à tailler dans ses budgets.

Plus d’un tiers de grévistes lundi dernier, encore 22 % mercredi… Même si ces pourcentages doivent être nuancés (voir ci-dessous), l’appel à la grève lancé par les syndicats du CHU de Poitiers a rencontré un large écho, jusqu’à sa suspension, jeudi.

Au cœur de ce conflit, un projet de suppression de jours de RTT qui font l’objet d’un accord local. Si cette mesure entrait en vigueur, l’hôpital de Poitiers rejoindrait les rangs des nombreux CHU qui s’en tiennent à l’application des seuils nationaux pour le nombre de jours de RTT. A Poitiers, le personnel non médical à repos tournant a pour le moment dix-neuf jours de RTT, en vertu de cet accord local. La direction de l’établissement envisage d’en enlever quatre. Les agents à repos fixe, se verraient quant à eux supprimer leur jour de sujétion (jour de repos supplémentaire accordé par le CHU). Ces mesures permettraient à l’hôpital de gagner 3 des 5 millions d’euros qu’il doit trouver pour équilibrer son budget 2013.

[…]

Pas d’impact sur les interventions et admissions

La grève de la semaine dernière n’a pas eu d’impact sur les admissions et les interventions programmées au CHU. Deux raisons à cela. S’il est important, le pourcentage de grévistes qui est retenu en pareil cas prend aussi bien en compte celles et ceux qui se déclarent en grève pour une heure que pour la journée. En outre, le principe de permanence des soins permet l’assignation des agents dont la présence est jugée indispensable pour assurer la continuité du service. Après la suspension du mouvement de grève, jeudi, l’intersyndicale CGT, CFDT, FO du CHU annonce un rassemblement devant l’Agence régionale de santé (ARS), le 24 juin. C’est en effet ce jour-là que l’ARS doit recevoir les organisations syndicales de l’hôpital de La Rochelle. Elles s’opposent à un plan d’économie qui se traduirait aussi par des suppressions de RTT. Les syndicats misent sur l’impact d’une mobilisation régionale.

Alain Defaye, Nouvelle République, 17 juin 2013

Nantes antifasciste : une mise au point s’impose

NdPN : un texte des camarades antifa de Nantes, dont l’analyse pertinente dépasse largement le contexte nantais.

Nantes antifasciste : une mise au point s’impose

Nous, collectif antifasciste nantais tenions à réagir :

Non un antifasciste et un néo-nazi ne sont pas comparables.

Non nous n’acceptons pas de subir la répression du pouvoir socialiste

Non nous n’acceptons pas une réponse ponctuelle face à une menace réelle

Non, la marche des fiertés n’est pas uniquement le lieu d’expression du capitalisme, du consumérisme et de la caricature.

1- Assimilation piège à con

« Ces groupuscules extrémistes – d’extrême gauche, comme d’extrême droite – sont un danger« , J-F Copé, Président de l’UMP.

« Cette profanation [de la Cathédrale de Nantes recouverte pas des tags néo-nazis et homophobes] succède à l’attaque d’une librairie catholique nantaise », Christian Bouchet responsable Front National à Nantes cité par 20minutes.

« La devanture d’une librairie catholique a également [comme la Cathédrale de Nantes] fait l’objet de dégradation », article de Novopress (site de propagation des idées du Bloc Identitaire) cité par RTL.

Depuis jeudi dernier, et le décès de notre camarade Clément Méric, nous assistons, partout, à de nombreuses comparaisons insupportables, à des assimilations nauséabondes. Tout cela a débuté par le renvoi dos à dos des « extrêmes », des militants des JNR et des militants de l’Action Antifasciste Paris Banlieue. Des fascistes et des antifascistes. Ces propos sont simplement révisionnistes, ils nient l’histoire des fascismes. On ne peut mettre dos à dos les idéologies fascistes, racistes, homophobes, xénophobes, nationalistes, et les courants qui militent pour la tolérance, l’Égalité, la Liberté. L’extrême droite est historiquement et politiquement intrinsèquement violente.

Les médias en sont à se demander si ce n’est pas notre camarade qui est à l’origine de sa propre mort. Nous en sommes au point où réagir à la présence de néonazis, connus en tant que tel, par des militants mais aussi par la police et la justice, paraît incroyable. Ne faudrait-il pas plutôt se scandaliser par l’absence de réactions des autres participants à la vente ? Est-il devenu normal d’afficher ses idées fascistes aujourd’hui, en France ?

Nous pensons, naïvement, que l’antifascisme reste l’affaire de tous.

 Cette banalisation des idées de haine conduit à d’autres assimilations, du même niveau intellectuel. Dans la nuit de vendredi à samedi (7-8juin) la Cathédrale de Nantes a été vandalisée. Même si nous n’avons pas toutes les informations, nous savons que des tags à caractère néonazi, anti mariage pour tous et sataniques y ont été découvert. Nous ne nous attarderons pas à expliquer pourquoi un antifasciste ne peut être responsable d’un tag nazi. Nous préférons relever la comparaison, relayée par certains médias, faite avec le tag qui a recouvert une « librairie catholique ».

Lors de la manifestation en hommage à Clément du jeudi 6 juin, un slogan avait été peint sur la vitrine de la librairie d’extrême droite Dobrée. Nous l’assumons. Nous refusons l’amalgame honteux entre la dégradation d’un lieu de culte et un acte politique ciblant une place forte de l’idéologie identitaire à Nantes. En effet, la libraire Dobrée, diffuse un stock non négligeable de « livres » plus que douteux (intégristes, réactionnaires, royalistes…) qui sont le terreau culturel des militants d’extrême droite. La librairie accueille des « auteurs » tels que Marion Sigaut, Johan Livernette, Jehan Morel ou Alain Soral adeptes, entre autres idées xénophobes, du complot « judéo-maçonnique » et membres d’égalité et réconciliation, un groupuscule d’individus « rouge-brun » antisémites. Il est insultant pour les catholiques nantais -qui n’ont rien demandé- d’être assimilés à cette librairie d’extrême droite. Ce sont les idées véhiculées (entre autres) par ce type de local qui ont tué Clément. De fait, l’inscription « justice pour clément » sur la vitrine de cette enseigne fasciste est un acte politique assumé, qui ne saurait être assimilé aux absurdités commises au sein de la cathédrale nantaise.

2- Le Parti Socialiste déclare, les antifascistes militent

«Nous ne laisserons pas des groupuscules, mettre en cause la volonté d’hommes ou de femmes, de se marier», Manuel Valls, ministre de l’intérieur.

«Rien ne devra entraver la marche de la République vers l’égalité », Harlem Désir, Premier secrétaire du Parti Socialiste.

Et pourtant… Depuis le dépôt du projet de loi du « mariage pour tous », les homophobes défilent. Il n’est pas utile de rappeler les innombrables déclarations homophobes, intégristes, fascistes, entendues lors des rassemblements des opposants à cette loi. Mais, pire encore que des défilés, ils prient dans la rue dans la complaisance la plus totale des autorités, au prétexte de la liberté d’expression. Depuis des mois nous nous opposons frontalement, et sans violence, à ces « veilleurs » qui n’hésitent pas à brandir des banderoles comme « Antifas agresseurs » au lendemain de la mort de Clément Méric et à effectuer des saluts nazis, tout cela autour de quelques bougies.

Ce silence politique entraîne une radicalisation certaine, une mise en confiance des fascistes et, logiquement, une libération des actes. Est-il besoin de rappeler les agressions homophobes (Lille, Bordeaux, Lyon…), racistes (Toulouse, hier encore à Reims) et finalement la mort de Clément ? La rue est abandonnée par ceux-là même qui prétendent se battre pour l’égalité et le refus de la violence. Mais, en plus d’être les seuls à combattre au jour le jour l’extrême droite, les militants pour l’égalité (LGBT, féministes, antifascistes…) sont réprimés dans l’indifférence la plus totale. Dans le même temps; les militants homophobes se permettent de gazer les forces de l’ordre sans aucune réaction de la part de ces derniers (cela a été le cas lors de l’envahissement de la gare par la « manif pour tous » à Nantes).

Après une manifestation contre l’homophobie, à Nantes, ces dernières semaines, un camarade a passé deux jours en prison après avoir été violemment interpellé pour que finalement, grâce à la mobilisation des antifascistes et des témoignages d’habitants, le tribunal reconnaisse que les policiers avaient menti pour le faire condamner (ce n’est que la troisième fois pour l’un d’entre eux). Un camarade a été violemment interpellé sans raison dans la rue, hors de tout contexte politique, par des policiers qui l’ont blessé. Il s’est vu notifier 45 jours d’ITT. Après la manifestation en hommage à Clément du 8 juin, des manifestants ont été interpellés alors que le défilé s’était déroulé dans une ambiance dynamique mais non violente. Et la liste est longue…

Les militants du mouvement social sont continuellement réprimés, harcelés, blessés par la police. Dès lors, comment s’étonner de voir le Parti Socialiste accusé de récupération lorsqu’il retrouve le chemin de la rue pour pleurer un militant qu’ils ont, sciemment, abandonné à sa lutte ?

3- Dissolutions : tout sauf une solution

Non seulement le pouvoir en place déserte le champ de la lutte, mais il refuse de répondre politiquement aux récents événements. Concrètement, le Parti Socialiste se contente de demander la condamnation des coupables et la dissolution des JNR, qui ne sont que le service d’ordre du mouvement « Troisième Voie ». Il refuse d’analyser et de répondre politiquement à ce drame, de comprendre les causes plutôt que de simplement traiter les conséquences. La dissolution n’aura comme seul impact que la possibilité pour ces fascistes de se refaire une virginité politique sans que cela nuise à leurs activités. Cela a été le cas de nombreux membres du groupuscule nazi Unité Radicale, dont on retrouve des membres dans les groupes identitaires ou au FN (c’est le cas du responsable nantais C. Bouchet).

Nous ne pouvons accepter une dénonciation de l’extrême droite et, simultanément, l’organisation d’une gigantesque rafle de sans papiers à Barbès, au moment même où un rassemblement en hommage à Clément était organisé. L’antifascisme est d’abord un combat politique, la défense de l’égalité, des libertés, l’affirmation d’une alternative économique et sociale. La politique libérale actuellement menée ne peut conduire qu’à l’exacerbation des tensions, qu’à la désignation de boucs émissaires. L’injustice sociale est le terreau idéal pour le développement de l’extrême droite, de ses idées et de ses modes d’actions, de sa violence verbale et physique.

4- Marche des fiertés : un cortège revendicatif

Samedi 15 juin aura lieu la « Marche des fiertés » à Nantes. N’oublions pas l’origine de ce rassemblement, le choix de la date, toute sa symbolique. N’oublions pas Stonewall, ces émeutes homosexuelles en 1969, qui préfigurent les Gay Pride. Les antifascistes nantais s’associent pleinement à la démarche de plusieurs organisations qui vont se réunir au sein d’un cortège revendicatif. Nous refusons de laisser cette manifestation se résumer à une expression du capitalisme, du consumérisme et de la caricature.

Samedi 15 juin rendez-vous

13h30 Cours des 50 Otages

Autour des drapeaux rouge et noir ! 

Action Antifasciste Nantes – nantesantifasciste@gmail.com

Vu sur La Horde, 14 juin 2013

[Chasseneuil – 86] Bonilait : la grève continue !

Bonilait : le bras de fer continue

Depuis lundi matin une quarantaine de salariés CGT Bonilait Protéines, bloquent l’accès à l’usine de Chasseneuil-du-Poitou de transformation du lait. Lundi en soirée le syndicat a déposé sur le bureau de la direction une liste de revendications et parmi les plus importantes une augmentation des salaires à hauteur de 75 € bruts pour tous, une amélioration des conditions de travail, une meilleure communication, la reconnaissance et le respect des salariés.

« Les ateliers de séchage nous ont rejoints « précise Alain Hérault délégué CGT. « Aujourd’hui la direction refuse de négocier dans le seul but de voir le mouvement s’essouffler, mais les agents sont déterminés… » Les grévistes qui bloquent l’entrée à l’usine 24 h/24, se sont rendus à la préfecture mercredi après-midi dans le but d’obtenir un rendez-vous avec l’administration.

Alain Chauveau, Nouvelle République, 13 juin 2013

[Poitiers] CHU : la grève continue !

Les agents du CHU de Poitiers manifestent devant l’ARS ce matin

La grogne se poursuit au CHU de Poitiers. Hier, ils ont été 22 % à suivre le mouvement et l’intersyndicale CGT, CFDT et FO a voté le prolongement de la grève.

Le personnel a refusé la nouvelle proposition de Jean-Pierre Dewitte, directeur général du CHU, quant aux mesures budgétaires : quatre jours de RTT supprimés au lieu de six pour le personnel à repos variable et uniquement le jour de sujétion supprimé au lieu de deux jours de RTT pour le personnel à repos fixe. « Nous sommes reçus demain (NDLR : aujourd’hui) à l’Agence régionale de santé à 10 h 00 en présence de Jean-Pierre Dewitte afin de récupérer nos 5 millions d’euros », déclare Marie-Thérèse Pintureau, porte-parole de l’intersyndicale. Une assemblée générale aura lieu à 14 h 30 dans le hall Jean-Bernard pour un compte-rendu. De son côté, la Coordination nationale infirmière qui n’appartient pas à l’intersyndicale, appelle au rassemblement devant l’ARS à 11 h 30. « Nous allons déposer nos 1.500 signatures au directeur général de l’agence, François-Emmanuel Blanc et nous invitons tout le corps soignant à venir nous rejoindre », précise Christian Trianneau, président de la CNI et infirmier au CHU. La CNI a fait appel au soutien du maire de Poitiers, Alain Claeys, en saisissant le conseil de surveillance.

Aurore Ymonnet, Nouvelle République, 13 juin 2013

[Poitiers] Grève prolongée au CHU

Grève au CHU de Poitiers : les médecins solidaires

Après concertation, le personnel hospitalier du CHU de Poitiers a décidé  de prolonger le mouvement de grève jusqu’à jeudi.

Les pancartes aux couleurs de l’intersyndicale CGT, CFDT et FO, affichent le mécontentement du personnel du CHU de Poitiers. Lundi matin, près de 38 % des agents présents ont été en grève. Hier, ils étaient 25 % et ont voté la reconduite du mouvement jusqu’à aujourd’hui. « Nous prolongerons la grève très probablement jusqu’à jeudi », annonce Marie-Thérèse Pintureau, porte-parole de l’intersyndicale et aide-soignante au CHU.

Pour rééquilibrer son budget 2013, la direction de l’hôpital doit réaliser des économies à hauteur de 5 millions d’euros. Dans ce cadre, elle a prévu la suppression de six jours de RTT pour le personnel à repos variable et deux jours en plus du jour de sujétion pour le personnel à repos fixe. Ces mesures ont suscité la grogne générale.

«  Hors de question de baisser les bras !  »

Hier matin à 10 h 30 dans le hall Jean-Bernard, le pédiatre urgentiste Joël Cardona a précisé la position des médecins lors d’une assemblée générale : « Nous avons statué lundi soir lors de la Commission médicale. Les praticiens refusent d’offrir deux jours de RTT. Nous estimons que ces problèmes de gestion ne nous concernent pas. Nous sommes solidaires du personnel soignant mais nous ne sommes pas grévistes ». À la suite de l’assemblée générale, l’intersyndicale a été reçue en urgence par la direction. Le directeur général, Jean-Pierre Dewitte, a annoncé que le projet de construction du pavillon administratif sera abandonné. Le personnel à repos variable aurait une suppression de quatre jours de RTT et le personnel à repos fixe ne bénéficierait plus du jour de sujétion.

Une manifestation sous les fenêtres de l’ARS

Marie-Thérèse Pintureau n’est pas convaincue : « Nous avons refusé cette proposition. Il est hors de question de baisser les bras. Nous serons demain à l’ARS (NDLR : jeudi) et nous invitons l’ensemble du personnel à venir manifester à nos côtés ». Jean-Pierre Dewitte sera également présent pour y présenter le budget 2013 du CHU. Deux assemblées générales sont organisées aujourd’hui à 10 h 30 et à 14 h 30 dans le hall Jean-Bernard au CHU de Poitiers. Jean-Pierre Dewitte présentera le budget au directoire ce soir à 18 h 15. « Nous organiserons une manifestation en même temps », conclut la porte-parole.

en bref

Grève au C.H. Laborit

Dans un communiqué, la CGT du centre hospitalier Henri-Laborit à Poitiers appelle le personnel à rejoindre la journée de grève nationale prévue le samedi 15 juin 2013. Tout comme leurs collègues du CHU, ils dénoncent les mesures prises pour rééquilibrer le budget 2013. Le syndicat pointe du doigt des conditions de travail difficiles et la diminution des salaires auxquelles, selon eux, risquent de s’ajouter une réduction du personnel, la fermeture de certaines unités de soin et l’arrêt du projet de foyer régional postcure. La CGT Laborit martèle qu’il s’agit là « d’une volonté de casser l’hôpital public » et rappelle que « la santé reste une priorité et un droit pour tous ».

Aurore Ymonnet, Nouvelle République, 12 juin 2013