Archives de catégorie : La rue grogne

[Poitiers] Vers une convergence des luttes ?

NdPN : malgré les dénigrements médiatiques et politiciens, les cheminot.e.s ne lâchent rien, et d’autres salarié.e.s en lutte les rejoignent. Voir aussi cette vidéo d’un camarade de Sud-Rail sur les raisons de la grève.

Les cheminots durcissent le mouvement

La grève a été reconduite à l’unanimité. Hier, entre 150 et 200 personnes se sont rassemblées devant la préfecture. Les cheminots misent sur une convergence des luttes.

Les salariés de Fédéral Mogul, de Valéo, de France Télécom et de La Poste, de l’action sociale et de la santé, étaient rassemblés hier matin devant la préfecture à Poitiers. Pendant ce temps, des représentants syndicaux CGT et Sud Rail des cheminots de la Vienne se sont entretenus avec Christiane Barret, préfète de la région Poitou-Charentes, pour lui exprimer « leur vision de la réforme et leurs revendications ». La grève a, elle, été reconduite par les cheminots. Une reconduction votée par 52 membres, soit 100 % des présents.

«  Qu’on arrête de lutter chacun dans notre coin  »

La CGT Spectacle du Poitou-Charentes avait encouragé les intermittents à épauler les cheminots dans leur combat. La CGT-Cheminots souhaitait unifier l’action. Le rassemblement de ce mercredi s’est voulu le symbole de cette solidarité. Entre 150 et 200 personnes étaient rassemblées en centre-ville. « Il faut que l’on arrête de lutter chacun dans notre coin. Il faut se battre pour une France de droits sociaux et de travail. », affirmait Florent Picard, l’un des nombreux intermittents présents. « Nous demandons une convergence, explique Bruno Castagnat, de la CGT-Cheminots. Les cheminots peuvent aussi porter les revendications des autres. »
Selon la direction régionale de la SNCF, le nombre de trains en circulation est en augmentation continue. Les prévisions de trafic sont de 7 trains TGV sur 10 et 80 % des TER Poitou-Charentes (trains + autocars) qui circuleront aujourd’hui.

Pour tout renseignement infos trafic « grandes lignes » au 0.805.90.36.35 et trafic TER au 0.800.835.971 ou directement sur le site sncf.com.

M. B., Nouvelle République, 19 juin 2014
Mardi, ils étaient une dizaine. Hier, une cinquantaine. Les intermittents du spectacle emboîtent les pas des cheminots de la Vienne. « Nous défendons des valeurs de solidarité interprofessionnelle. La remise en cause du système d’indemnisation est la même pour tous, nous luttons pour des choses communes », explique Florent Picard, l’un des comédiens venus apporter leur voix au mouvement.
Béa, habilleuse et costumière, exprime, à cœur ouvert, sa situation. « Maintenant je vais gagner l’équivalent de onze mois de salaire sur douze, ça fait peu ! Pendant ce temps-là, c’est comme si les membres du gouvernement en gagnaient quatorze. Autant j’aime mon métier, autant ma situation me donne envie de quitter la France. Le gouvernement ne fait, en rien, une politique de gauche. Ce n’est pas ça une politique sociale. »
Un point de vue que partage Vanessa Karton, porte-parole des intermittents du spectacle. « Ce n’est pas de cette société que nous voulons. Nous souhaitons une politique sociale au sens de justice sociale, pas au sens de la précarisation de l’ensemble des travailleurs et des chômeurs. Nous demandons un dialogue social et à être entendu afin d’obtenir des droits à la fois justes et pour tout le monde. »
Nouvelle République, 19 juin 2014

Cheminots grévistes de la SNCF, intermittents du spectacle et salariés de Federal Mogul manifestent main dans la main, ce jeudi à Poitiers.

C’est ce que l’on nomme une convergence des luttes. Depuis très tôt ce matin, cheminots grévistes de la SNCF, intermittents du spectacle et salariés de Federal Mogul font entendre leur voix.

La journée a débuté par une action coup de poing au péage du Futuroscope où les manifestants ont « laissé passer les voitures et les camions gratuitement » rapporte Thierry, salarié chez Federal Mogul.

Les manifestants se sont ensuite donné rendez-vous au parking jouxtant la gare de Poitiers (ex Sernam) d’où est parti un cortège de cent-cinquante manifestants. Un cortège unique donc, mais des revendications différenciées. Les cheminots de la SNCF protestent contre la réforme ferroviaire, en débat à l’Assemblée nationale et qui vise à stabiliser la dette du secteur et prépare à l’ouverture totale à la concurrence. Les intermittents du spectacle – 255.000 en France – contestent, eux, la réforme de leur système d’indemnisation chômage. Enfin, les salariés de l’usine Federal Mogul défilent contre la fermeture de leur usine, à Chasseneuil-du-Poitou, annoncée pour le 3 octobre : 241 emplois sont menacés.

Après un passage devant la gare SNCF, le cortège de manifestants est remonté boulevard Solférino avant un premier arrêt au théâtre et auditorium de Poitiers où les représentants syndicaux ont fait un discours devant deux-cents élèves rassemblés pour la remise du prix du livre contemporain. La manifestation s’est terminée devant la préfecture où des ambulanciers dénonçaient la hausse de la TVA et de leurs charges.

Adrien Planchon, Nouvelle République, 19 juin 2014
Un rassemblement d’une vingtaine d’ambulanciers a eu lieu devant la préfecture de Poitiers, aujourd’hui, à midi, en réponse à l’appel de la Chambre nationale des services d’ambulances. Pendant ce temps, des représentants ont eu rendez-vous avec Christiane Barret, préfète de la région Poitou-Charentes, et son directeur de cabinet pour « dénoncer l’incohérence politique du gouvernement et exiger des engagements en faveur de la profession ».
Nouvelle République, 19 juin 2014
Mise à jour 23 juin 2014 : suspension de la grève, votée en AG ce midi. La grève avait commencé le 10 juin.

[Poitiers] Assemblée d’intermittent.e.s

NdPN : au passage, alors que la NR n’évoque toujours pas les raisons de la grève des cheminots et reprend le couplet de la presse bourgeoise sur le « calvaire », le « ras-le-bol » et le « désarroi » des usagers, intermittents et cheminots en lutte commencent à se rencontrer et à parler de mutualiser les luttes.

L’autodétermination à l’affiche des intermittents du spectacle

Face à la possible modification de leur régime d’assurance chômage, la CGT spectacle régionale, donne à chaque artiste le choix de son action de lutte.

A l’appel de la CGT spectacle, et sur invitation d’Yves Beaunesne, directeur de la Comédie Poitou-Charentes qui présentait sa saison 2014-2015, une soixantaine d’intermittents se sont réunis hier soir, dans les locaux du Centre d’animation de Beaulieu à Poitiers. Au cœur de cette rencontre, la remise en question de leur régime d’assurance chômage mais aussi l’élaboration du plan de lutte en région défini l’après-midi même lors d’un rendez-vous Rochelais. « Dans l’immédiat, nous nous sommes entendus pour laisser à chacun le choix des modalités de lutte. En fonction des événements, nous prônons l’autodétermination qui laissera aux artistes, compagnies, comédiens ou techniciens, le choix de faire grève ou non ou d’envisager tout autre mode d’action », détaille Sébastien Coutant, de la CGT spectacle.

A la veille du Conseil national pour l’emploi où le ministre du Travail, François Rebsamen doit entendre les partenaires sociaux avant d’agréer ou non le changement de régime d’assurance chômage des intermittents à la date butoir du 30 juin, la CGT spectacle a rappelé les fondamentaux « Une fois encore la culture est la dernière roue de «  la brouette  » et ce mouvement rappelle que nous ne sommes pas uniquement dans un problème d’indemnisation chômage, mais aussi dans tout l’enjeu de la politique d’emploi dans le milieu culturel », a martelé Patrice Massé. Une grogne que Sébastien Coutant ne veut pas catégoriser. « Nous ne sommes pas sur une simple question culturelle mais bien dans une problématique sociale qui touche les seniors ou encore les intérimaires dans ce qu’il y a d’essentiel, à savoir la protection sociale et la difficulté pour beaucoup d’accéder à l’assurance chômage. Il n’est pas possible que le gouvernement donne son aval contre ce principe de base qu’est le soutien aux plus fragiles. » Un discours soutenu par la CGT cheminots présente hier soir dans les rangs des intermittents et qu’elle a appelé à une mutualisation des luttes dans les jours à venir.

Delphine Léger, Nouvelle République, 17 juin 2014

[Poitiers] La grève des cheminots se durcit

NdPN : Hourra pour les cheminots ! Diverses brèves dans la NR d’aujourd’hui montrent que les journalistes ne daignent toujours pas donner la parole aux grévistes pour qu’ils expliquent les raisons de leur mouvement. Voir en revanche ce tract sympathique fait par Sud Rail Paris Sud-Est. Et un petit tract de soutien sur le site du groupe Proudhon de la FA.

86 –  Vienne : la grève à la SNCF reconduite aujourd’hui

L’assemblée générale des cheminots de la Vienne, organisée ce lundi matin, a voté, à 58 voix pour et une contre, la reconduction de la grève jusqu’à demain. Abdelhak Bigaud, secrétaire général adjoint de la CGT des cheminots de la Vienne, a annoncé que le mouvement devrait « s’amplifier », voire se « radicaliser » dans les prochains jours.

VIDEO. Poitiers. Les cheminots manifestent devant la gare

Après l’assemblée générale des cheminots de la Vienne, les grévistes ont rallié la gare de Poitiers munis de fumigènes et de pétards. Le mouvement devrait « s’amplifier » voire « se radicaliser », selon le secrétaire général adjoint de la CGT des cheminots de la Vienne.  La grève est reconduite jusqu’à demain, mardi 17.

[NdPN : voir la vidéo ici]

Grève à la SNCF : les prévisions de trafic pour demain en Poitou-Charentes

Alors que la CGT-Cheminots a d’ores et déjà annoncé une reconduction du mouvement de grève demain mardi – et ce pour le septième jour consécutif -, le trafic devrait être à nouveau très perturbé en Poitou-Charentes et notamment à Poitiers. Selon Thierry Ferrier, responsable communication SNCF, « un TGV sur deux et deux TER sur trois circuleront dans la région mardi ».

Vienne : la grève SNCF ne s’essouffle pas

L’assemblée générale des cheminots de la Vienne, organisée ce lundi matin, a voté la reconduction de la grève jusqu’à demain. Une grève qui pourrait se radicaliser dans les jours à venir, selon la CGT.

N’en déplaise aux voyageurs, le mouvement n’est pas près de s’arrêter dans la Vienne. Il n’est peut-être même qu’à son commencement. A l’issue d’un vote de 58 voix pour et d’une contre, le syndicat CGT des cheminots de la Vienne a annoncé la reconduite de la grève, mais pas que. « Le mouvement va s’amplifier. Il pourrait même se radicaliser », prévient le secrétaire général adjoint du syndicat, Abdelhak Bigaud. Des actions lors des championnats de France de cyclisme, les 26, 28 et 29 juin à Poitiers et au Futuroscope, sont d’ailleurs en prévision.

 Manifestation devant la gare

La décontraction apparente des cheminots avant que ne commence l’assemblée générale n’aura été que de courte durée. A la fin de celle-ci, une soixantaine de grévistes ont rallié la gare de Poitiers, munis de pétards et fumigènes, avec la ferme attention de se faire entendre. La manifestation a duré jusqu’à la fin de la matinée. Cet après-midi, les membres du bureau syndical CGT des cheminots de la Vienne doivent être reçus par Alain Claeys, député-maire de Poitiers. Ils le seront également mercredi matin, par Christiane Barret, préfète de la région Poitou-Charentes.

Mathieu Baijard, Nouvelle République, 16 juin 2014

Mise à jour 17 juin 2014 (brève Nouvelle République) :

La grève SNCF reconduite dans la Vienne

L’assemblée générale des cheminots de la Vienne de ce mardi matin, a voté, à 54 voix pour, 3 contre et une abstention, la reconduction de la grève aujourd’hui. Une nouvelle assemblée générale se déroulera demain matin, annonçant la décision pour la journée.

Mise à jour 18 juin (article de la Nouvelle République, sur le 17 juin) :

SNCF : du monde à la manif

Cinquante-quatre voix pour, trois contre, une abstention. Hier, les cheminots de Poitiers ont choisi de maintenir le bras de fer en reconduisant la grève jusqu’à une nouvelle assemblée générale ce matin. Mais ils ne sont plus seuls. Parmi ces voix, résonnent celles de métallurgistes, d’intermittents du spectacle et de postiers, venus faire corps avec les cheminots et exprimer leur colère. « Le service public doit être remis en cause. Nous sommes tous concernés », alerte un des cinq postiers présents.
Comme Jean-Louis, adhérent CGT-SFA, une dizaine d’intermittents du spectacle est entrée dans la danse, pour dénoncer la convention d’assurance chômage négociée par le gouvernement. « Nous sommes tous mangés à la même sauce. Seul un combat unitaire pourra réellement marquer les esprits« , explique t-il. Un combat que la soixantaine de grévistes a, une fois de plus, mené hier lors d’une manifestation improvisée devant la préfecture puis devant l’hôtel de ville, avant un tour du centre-ville en fin de matinée. Une délégation de cheminots est reçue ce matin par la préfète de région.

Selon la SNCF, 2 trains TGV sur 3 et 70 % des TER Poitou-Charentes (trains + autocars) circuleront aujourd’hui. Pour tous renseignements infos trafic « grandes lignes » au 0.805.90.36.35 et trafic TER au 0.800.835.971ou directement sur le site sncf.com. Par ailleurs, la SNCF maintient sa recommandation de reporter les déplacements à ceux qui en ont la possibilité.

Hardi les cheminots, ne foirez pas !

Hardi les cheminots, ne foirez pas ! (1)

il en soit, cette grève marque une nouvelle étape dans la longue bataille des travailleurs du rail contre le démantèlement du service public ferroviaire et pour la défense de notre statut et de nos conditions de travail.

La réforme ferroviaire décidée par le gouvernement a fait l’objet d’un intense lobbying du patronat : ce qu’ils veulent, c’est briser les lieux de résistance ouvrière, démanteler les derniers services publics, accentuer les privatisations et la sous-traitance, renforcer le dumping social pour faire éclater les réglementations du travail, augmenter la productivité et les profits en transformant la SNCF en une machine de guerre économique à la conquête du marché ferroviaire européen et mondial.

Les cheminots et leurs organisations syndicales combatives luttent depuis plus d’un an pour s’opposer à l’appétit féroce et sans limites de la sauvagerie capitaliste : en 2013, deux grèves ont eu lieu les 13 juin et 12 décembre pour dénoncer le projet de loi sur l’organisation du système ferroviaire. Le 22 mai 2014, 22000 cheminots ont défilé dans les rues parisiennes en guise de dernier avertissement au gouvernement. Depuis, le 10 juin, une grève reconductible a été appelée par la CGT et SUD Rail rejoints depuis par la CGT-FO et First (petit syndicat né en 2011 de l’éclatement de la CFTC-Cheminot).

La plate-forme revendicative commune adoptée par la CGT et SUD-Rail et reprise par toutes les assemblées générales des cheminots en grève est claire et solide :
– annulation ou retrait du projet de loi du gouvernement sur la réforme ferroviaire ;
– réintégration du système ferroviaire dans une seule entreprise publique (1 seul établissement public industriel et commercial (Epic), pas 2 comme depuis 1997 (RFF et SNCF), pas
3 comme dans le projet de loi) ;
– non-remise en cause du RH 0077 et du statut, leur amélioration et leur extension à tous les salariés du secteur ferroviaire ;
– arrêt de l’éclatement de l’entreprise SNCF, des démantèlements, filialisations et privatisations (le groupe SNCF comprend près de 650 filiales et sociétés diverses) ;
– annulation de la dette imposée par l’État depuis des années aux entreprises publiques ferroviaires.

Le patronat et le gouvernement intensifient leur propagande et multiplient les mensonges aux usagers et aux cheminots:

administration différents. État a imposée au service public ferroviaire serait intégralement supportée par les cheminots, dont les gains de productivité serviront à État de sa dette étouffera le chemin de fer et empêchera tout développement et toute modernisation ;

abrogation pure et simple du texte régissant les conditions de travail des cheminots, commun aux 150000 travailleurs du rail du secteur public et 5000 travailleurs du rail du secteur privé, cadre social défini par une convention collective alignée sur les conditions les plus basses, ce qui signifierait inverse. En 2013, 25 % des embauches ne se sont pas faites au statut et se sont tenues effondrera même.

La CFDT soutient, quant à elle, totalement la réforme du gouvernement et appelle celui ci à « résister aux organisations syndicales » et aux cheminots en grève. La CFDT s’engage massivement dans la collaboration de classe espérant devenir le partenaire soumis et privilégié de la direction: depuis le début de la grève, la SNCF rediffuse ainsi massivement en interne les tracts et communiqués des jaunes de la CFDT. Pour autant, les jaunes, le patronat et le gouvernement sont loin d’être sereins, il savent que la mobilisation à la base et dans les assemblées générales est forte et déterminée.

Guillaume Pepy, patron de la SNCF nommé par Sarkozy et dont le mandat a été maintenu et confirmé par le gouvernement de gauche, l’avouait ainsi lors de son tchat aux agents SNCF du 5 juin 2014: « Mon second argument tient au fait que cette grève me paraît potentiellement dangereuse. Si elle était reconduite et entraînait des perturbations excessives dans le pays, je crois que le gouvernement, qui se trouve dans une position affaiblie, pourrait être tenté d’annuler la réforme. »

Cette grève est décisive pour l’avenir des cheminots et du service public ferroviaire. Mais mettre en échec le gouvernement et le patronat sur son projet de réforme ferroviaire n’est pas suffisant, il faut construire notre propre service public ferroviaire libertaire, géré directement et organisé sur une base fédéraliste par les collectifs d’usagers et de travailleurs du rail après avoir exproprié les capitalistes et les patrons. Il n’y a pas de capitalisme acceptable, négociable ou à visage humain, la grève générale expropriatrice est bien le préalable nécessaire à la révolution sociale et libertaire qui réglera le problème social.

Voie libre, Liaison des cheminots de la FA

voie-libre@federation-anarchiste.org

(1) Ce titre barre la une du numéro du 3 juillet 1898 du journal anarchiste Le Père Peinard fondé et publié par Emile Pouget. C’est la première utilisation du terme «cheminot» avec la terminaison en -ot et non en -eau, «cheminots» désignant les employés et ouvriers du chemin de fer et «chemineaux» les terrassiers et journaliers qui traçaient les lignes de chemins de fer.

Vu sur le site de l’union régionale sud-ouest de la Fédération Anarchiste, 14 juin 2014

[Poitiers] Grève reconductible des cheminots

Les cheminots veulent une SNCF sur les bons rails

Le bras de fer ne fait que commencer. Les cheminots ont lancé, hier, un appel à la grève pour refuser l’éclatement de la SNCF.

La CGT cheminots de la Vienne a lancé l’appel à la grève, Sud rail s’est mis dans le sillon de ses camarades : depuis hier soir, 19 heures, les trains au départ et à l’arrivée des gares de Poitiers et Châtellerault sont moins nombreux. Motif de la grogne : le projet de loi gouvernemental sur la réforme ferroviaire. « Nous avons la certitude qu’il s’agit d’un démantèlement de la SNCF avec une perspective de privatisation de l’entreprise », analyse Joël Vignerie, secrétaire général de la CGT cheminots de la Vienne.

 «  La certitude d’un démantèlement  »

Le projet annonce un EPIC (Établissement public à caractère industriel et commercial) mère, une holding intégrant l’administration et le domaine de ressources humaines notamment, qui coifferait deux autres établissements publics coprésidés et dont les missions seraient distinctes. L’un réinternaliserait RFF, (Réseau ferré de France) les agents d’entretien et les agents de circulation alors que l’autre gérerait les transports voyageurs et marchandises. « Ce projet n’offre aucune perspective sur le financement de la rénovation et du développement du réseau », dénonce les syndicats. « Séparer l’organisation en deux ÉPIC, ce ne fonctionne pas, rappelle Joël Vignerie, c’est le constat avec le modèle RFF. »
Les cheminots grévistes proposent un autre projet de loi, « La Voie du service public », un établissement public indépendant « unique avec les fonctions transverses et la création d’une branche RFF pour être eurocompatible. » De surcroît, les syndicalistes disent avoir trouvé « un financement » pour leur projet alternatif.

Didier Monteil, Nouvelle République, 11 juin 2014

Les cheminots de Poitiers reconduisent le mouvement de grève

Réunis en assemblée générale à l’appel de la CGT et de Sud Rail, les cheminots de Poitiers ont voté à 100 % ce matin la reconduction du mouvement de grève lancé depuis hier soir. Le trafic devrait donc connaître de nouvelles perturbations demain jeudi. Secrétaire général du syndicat CGT des cheminots de la Vienne, Joël Vignerie n’écarte pas des actions d’alerte à l’adresse de la population et des élus. Les cheminots sont actuellement devant la préfecture à Poitiers pour un pique-nique solidaire avec les salariés de Federal Mogul dont une délégation est reçue par la préfète.

Dépêche Nouvelle République, 11 juin 2014

Poitiers : les cheminots prolongent la grève

L’assemblée générale des cheminots de la Vienne qui s’est déroulée ce matin à Poitiers s’est conclue par une reconduction de la grève jusqu’à demain. Joël Vignerie, secrétaire général du syndicat CGT des Cheminots de la Vienne, annonce une nouvelle AG vendredi suivie d’un rassemblement devant la mairie et la préfecture, « la préfète n’ayant pas encore donné suite à notre demande de rendez-vous », explique-t-il.

Dépêche Nouvelle République, 12 juin 2014