[Poitiers] Assemblée d’intermittent.e.s

NdPN : au passage, alors que la NR n’évoque toujours pas les raisons de la grève des cheminots et reprend le couplet de la presse bourgeoise sur le « calvaire », le « ras-le-bol » et le « désarroi » des usagers, intermittents et cheminots en lutte commencent à se rencontrer et à parler de mutualiser les luttes.

L’autodétermination à l’affiche des intermittents du spectacle

Face à la possible modification de leur régime d’assurance chômage, la CGT spectacle régionale, donne à chaque artiste le choix de son action de lutte.

A l’appel de la CGT spectacle, et sur invitation d’Yves Beaunesne, directeur de la Comédie Poitou-Charentes qui présentait sa saison 2014-2015, une soixantaine d’intermittents se sont réunis hier soir, dans les locaux du Centre d’animation de Beaulieu à Poitiers. Au cœur de cette rencontre, la remise en question de leur régime d’assurance chômage mais aussi l’élaboration du plan de lutte en région défini l’après-midi même lors d’un rendez-vous Rochelais. « Dans l’immédiat, nous nous sommes entendus pour laisser à chacun le choix des modalités de lutte. En fonction des événements, nous prônons l’autodétermination qui laissera aux artistes, compagnies, comédiens ou techniciens, le choix de faire grève ou non ou d’envisager tout autre mode d’action », détaille Sébastien Coutant, de la CGT spectacle.

A la veille du Conseil national pour l’emploi où le ministre du Travail, François Rebsamen doit entendre les partenaires sociaux avant d’agréer ou non le changement de régime d’assurance chômage des intermittents à la date butoir du 30 juin, la CGT spectacle a rappelé les fondamentaux « Une fois encore la culture est la dernière roue de «  la brouette  » et ce mouvement rappelle que nous ne sommes pas uniquement dans un problème d’indemnisation chômage, mais aussi dans tout l’enjeu de la politique d’emploi dans le milieu culturel », a martelé Patrice Massé. Une grogne que Sébastien Coutant ne veut pas catégoriser. « Nous ne sommes pas sur une simple question culturelle mais bien dans une problématique sociale qui touche les seniors ou encore les intérimaires dans ce qu’il y a d’essentiel, à savoir la protection sociale et la difficulté pour beaucoup d’accéder à l’assurance chômage. Il n’est pas possible que le gouvernement donne son aval contre ce principe de base qu’est le soutien aux plus fragiles. » Un discours soutenu par la CGT cheminots présente hier soir dans les rangs des intermittents et qu’elle a appelé à une mutualisation des luttes dans les jours à venir.

Delphine Léger, Nouvelle République, 17 juin 2014