Archives de catégorie : La rue grogne
[Poitiers] Manif anti-nucléaire
[Poitiers] Contre l’expulsion de Kévin : résistance !
Bonjour à tous,
Ci joint un article publié sur Mediapart par une camarade du RESF 93 au sujet des évènements de la semaine dernière. L’acharnement continue puisqu’aujourd’hui même, la police a tenté d’interpeller Kevin à son domicile, il a réussi à s’échapper par le balcon.
Le lien de l’article: http://blogs.mediapart.fr/blog/resf/230412/sur-le-vol-af888-paris-kinshasa-ne-badine-pas-avec-le-bac
Mail, 23 avril 2012
Sur le vol AF888 Paris-Kinshasa on ne badine pas avec le bac !
Nous sommes le 19 avril 2012 aéroport de Roissy Charles de Gaulle dans le terminal 2C, les vacances scolaires battent leur plein. A l’enregistrement des bagages, on sent l’euphorie du voyage chez les passagers du vol AF888 de 10h45 à destination de Kinshasa. Kevin KIMPEFE en classe de terminale au lycée Kyoto à Poitiers fait aussi partie du voyage mais lui est déjà au pied de l’avion sur le tarnac, dans un fourgon de police et sera monté en premier au fond de l’appareil. Menotté, encadré par 4 policiers dont 3 en civil, contrairement aux autres passagers, il n’a pas choisi de faire ce voyage. Pourquoi est-il là alors ? Il a 19 ans, il est sans-papiers, donc indésirable et doit être banni du territoire français… Léon, passager en classe Affaires ne pouvait pas voir Kevin de sa place mais vers 10H30 des cris stridents provenant du fond de l’appareil commencent à retentir dans tout l’avion « ne me laissez pas partir ! Aidez-moi aidez-moi ! Je passe mon bac dans 2 mois ! « . Plus personne ne pouvait dire « je ne savais pas, je n’ai rien entendu, je n’ai rien vu ». Installé en Belgique, Léon est père d’un jeune homme du même âge que Kevin. Il se dit qu’il ne peut pas laisser faire ça, que ça pourrait être son fils ! Il repense alors au papier qui parle de ce jeune majeur scolarisé et sans-papiers que lui avaient remis quelques heures plus tôt des militants venus sensibiliser les passagers à la cause de Kevin. Il relit l’histoire du lycéen et se lève aussitôt puis se dirige d’un pas déterminé vers le fond de l’avion. Un autre passager est déjà debout et demande aux policiers à ce que le calme soit rétabli à bord car les cris du jeune homme font peur à ses enfants. « Ne vous inquiétez pas, rasseyez-vous et il va se calmer quand l’avion décollera ! ». Kévin est en larmes… Léon s’approche de Kevin. Ce dernier le supplie d’un regard atterré de l’aider et lui explique en suffoquant qu’il n’a plus personne à Kinshasa. En effet, le père de Kevin a été assassiné et suite à ce drame la famille a rejoint la France en 2006 laissant derrière elle un passé douloureux. Kevin était alors âgé de 14 ans, un âge sensible. La famille endeuillée s’est installée à Poitiers où elle a pu reconstruire une vie, certes jalonnée parfois d’épisodes difficiles car il y a des souffrances qui laissent des cicatrices indélébiles dans une vie mais Kevin a su surmonter ses difficultés. Un récit de vie auquel nul ne peut rester insensible et encore moins les passagers du vol AF888 qui avaient conscience que l’avenir tout entier de Kevin était entre leurs mains et qu’il s’agissait là de porter assistance à une personne en danger. Les passagers décident alors dans leur grande majorité de se lever et de ne plus se rasseoir tant que le futur bachelier ne serait pas débarqué. Parmi eux, Daida. lycéenne de 16 ans en classe de seconde. Elle va passer ses vacances avec ses deux sœurs cadettes chez ses grands-parents à Kinshasa. Elle aussi ne comprends pas que son pays la France qu’elle a toujours imaginé comme un pays respectueux de la dignité humaine, puisse traiter de la sorte un lycéen pour le simple fait qu’il n’a pas les bons papiers. Profondément choquée par ce qui se passe sous ses yeux, elle appelle sa mère d’origine indo-africaine qui approuve d’emblée l’acte courageux et solidaire de sa fille et l’incite à ne pas céder à la pression des CRS qui ont envahi massivement l’avion afin de dissuader la résistance grandissante. Une policière filme avec une caméra les visages des passagers toujours debout et refusant d’obéir aux forces de l’ordre qui les menacent de poursuites judiciaires pour rébellion. Le bras de fer entre passagers et policiers dure deux longues heures, durant lesquelles pas une seule fois le commandant de bord ne se sera manifesté ! Le vol décollera à 13H mais sans Kevin qui a pu assister à son audience du juge des libertés et de la détention à Meaux le lendemain. Il est libre et a rejoint sa maman et sa fratrie à Poitiers. Merci aux passagers du vol AF888 pour leur courage. Un passager a été choisi parmi tant d’autres et a été débarqué pour s’être indigné contre l’expulsion de Kevin. Nous ne savons pas ce qu’il est advenu de lui. Quant à messieurs Sarkozy et Guéant, sachez qu’au pays des Droits de l’Homme et du Citoyen, on n’expulse pas des lycéens, on ne démembre pas des familles, sans qu’il y ait de résistance ! Des voix continuent et continueront de s’élever tant qu’en France règnera cette politique inhumaine et attentatoire du chiffre qui va à l’encontre des valeurs inscrites sur le fronton de nos édifices publics, ces mêmes valeurs pour lesquelles des femmes et des hommes vivent et respirent.
Malika Chemmah RESF 93
Mediapart, 23 avril 2012
Bulletin noir
ndPN : on a reçu ce mail fort sympathique, qui peut donner des idées !
Promeneurs du dimanche ou militants anti-élections non démocratique ?
Le non- vote,
Il y a des tas de gens qui analysent le non vote, le vote blanc , le vote gribouillé…
On explique à notre place, ce que l’on a voulu exprimer à travers un papier blanc, un non papier ou un non vote.
J’en ai marre qu’on me dise d’aller voter blanc si je veux pas qu’on me compte parmi les gens qui ont juste préféré aller se promener ce dimanche parce que j’en aurais soit disant « rien à faire » et que je porte un désintérêt à ce qui se décide dans le pays où je vis aujourd’hui.
Non j’en ai pas rien à faire, j’ai envie que des choses changent, j’ai envie d’une vrai égalité, j’ai envie de pouvoir m’exprimer !
Alors ce dimanche, mon vote sera présent mais je ne voterai pas blanc parce que c’est, à mes yeux exprimer un désaccord uniquement avec les partis représentés et non un désaccord avec le système d’élections en lui-même.
Je veux que les gens qui passeront et qui voteront voient ce papier différent, qu’ils se demandent pourquoi il y a ce papier noir dans l’urne.
Si on parvient à glisser un papier derrière son enveloppe, s’il passe dans l’urne, il ne pourront pas l’enlever, si on passe tous un papier noir dans l’urne alors peut-être ça posera une question différente, les gens verront qu’on peut aussi s’exprimer autrement.
On sera plus des promeneurs du dimanche mais des papiers noirs parmi des papiers blanc…
Soledad
[Poitiers] Occupation du 11 rue Jean Jaurès : un toit c’est un droit !
Poitiers : Occupation d’un logement vacant au 11 rue Jean Jaurès, un toit c’est un droit !
A l’initiative du collectif de sans-logis et mal-logés de Poitiers et de leurs soutiens, une grande maison bourgeoise laissée à l’abandon depuis plus de 15 ans est désormais occupée au 11 Rue Jean Jaurès à Poitiers.
Le but est de faire de cette grande maison un lieu d’accueil, de logement et d’hébergement autogéré pour des sans-abris et mal-logés.
Des banderoles ont été déployées aux fenêtres.
De nombreux riverains croisés sur place soutiennent très clairement cette action.
Le soutien est évidemment bienvenu (matos, bouffe, idées, coups de main, …).
UN TOIT C’EST UN DROIT ! DROIT AU LOGEMENT POUR TOUS !
Un communiqué des occupants des lieux sera bientôt rendu public.
A suivre !
Merci de faire tourner l’info !
Photos du lieu en pièce-jointe.
Mail, 21 avril 2012
Mise à jour : plus d’infos et de photos sur l’article publié par le DAL 86