Archives de catégorie : La rue grogne

[Poitiers] Un compte-rendu de l’assemblée générale du comité de soutien à la famille Adamianov

Hier soir, une assemblée générale du comité de soutien à la famille Adamianov, une famille d’origine biélorusse menacée d’expulsion avec ses deux enfants, a eu lieu au centre socio-culturel de la Blaiserie.

Autour d’une table ronde et avec Rima (la maman), étaient présent-e-s des enseignantes et des parents d’élèves de l’école Jean Mermoz où Hamlet et Vardui (les enfants) sont scolarisés, ainsi que des personnes solidaires de divers collectifs et associations, comme des comités de soutien à d’autres familles expulsables, le centre-socio-culturel de la Blaiserie, la cimade, le collectif poitevin contre la répression des mouvements sociaux, démocratie réelle 86, RESF et le secours catholique.

Ambiance chaleureuse ! La réunion a commencé par un topo précis sur la situation, avec la satisfaction que la solidarité en actions (rassemblements solidaires, marche, soirée slam…) et en dons commence désormais à permettre à la famille Adamianov, qui a (entre autres) pu trouver un nouveau logement, de joindre les deux bouts.

Sur la suite, à savoir comment éviter l’expulsion : au-delà du recours administratif, plein de bonnes idées ont circulé. Avec l’opinion largement partagée que c’est en témoignant en grand nombre d’une solidarité en actes avec la famille, ainsi qu’avec toutes les personnes expulsables, que la mobilisation peut gagner.

A l’issue de cette discussion, voici les prochaines dates retenues pour la mobilisation, auxquelles sont invitées toutes les personnes qui souhaitent témoigner de leur solidarité (sans drapeaux si possible, car la famille ne tient pas à la récupération politique) :

– vendredi 24 février, 16 h : goûter solidaire à l’école Jean Mermoz (2 rue Emile Roux, Poitiers). Pendant celle-ci, un graffeur fera une performance !

– jeudi 8 mars au Plan B, 21h : concert solidaire de soutien à la famille Adamianov, entrée à prix libre (metal et hip-hop ragga)

-entre temps, un lâcher de ballons est prévu, avec des petits mots poétiques de soutien collectés lors des manifestations de solidarité précédentes.

mercredi 21 mars devant le palais de justice, 18h : GRAND RASSEMBLEMENT SOLIDAIRE de soutien à la famille Adamianov et à toutes les personnes expulsables !

Il est important de faire circuler ce message, merci à tou-te-s.

Vous pouvez contacter le comité de soutien à la famille Adamianov à cette adresse : comitedebelair@hotmail.fr

Il y a aussi une page facebook « belair comité »

Une personne solidaire, le 23 février 2012

[Poitiers] Grève de la territoriale et négociations avec la mairie

ndPN : Belle mobilisation hier après-midi des employé-e-s de la territoriale. Des nombreux services étaient en grève (y compris la médiathèque) et l’ambiance était sympa dans l’arrière-cour de l’hôtel de ville. Un article ce matin dans la NR :

Territoriaux : la CGT fait ses comptes

Quelque 150 agents territoriaux ont répondu hier après-midi à l’appel de la CGT pour une après-midi d’action (rassemblement dans la cour de la mairie et grève) Il s’agissait pour le syndicat de porter les revendications suivantes : participation de l’employeur à la protection sociale des agents et revalorisation du régime indemnitaire. « Sur le sujet de la mutuelle, les négociations ont commencé à l’envers, déplorait Thierry Benaïssa, élu cgt, on ne sait pas vraiment qui a une mutuelle. On n’a pas d’état des lieux. Et sur le régime indemnitaire, cela fait onze ans qu’il n’a pas été augmenté. Le maire lorsqu’il était encore candidat, s’était engagé à ouvrir des négociations sur le sujet ». Pendant que les agents se rassemblaient dans la cour de l’hôtel de ville, une délégation rencontrait les élus, dont Francis Chalard, l’adjoint aux finances, pour faire avancer ces dossiers.

«  Une petite avancée  »

Sur le régime indemnitaire, une enveloppe de 360.000 euros pourrait être redistribuée entre les 3.000 agents des collectivités, apprenait-t-on en fin d’après-midi. (*) « Une petite avancée », résumaient toutefois les syndicalistes au terme de plus de quatre heures de réunion. La situation reste en revanche inchangée sur le dossier de la mutuelle. « Là on n’est pas d’accord sur le montant de l’enveloppe, ajoute le syndicat, mais au lieu d’une somme égale pour tous, on partirait sur un calcul en fonction des salaires des agents. » En toute fin de journée, la ville publiait par l’intermédiaire de son service de presse un communiqué dans lequel elle affirmait être à l’écoute des revendications: « Au delà du travail réalisé depuis trois ans notamment sur la précarité avec plus de 190 emplois pérennisés, le régime indemnitaire des agents en horaires décalés, la collectivité entend poursuivre la démarche de dialogue social avec les syndicats». Employeur et syndicat doivent se revoir le 14 mars prochain.

(*) Les trois collectivités comptent 2.600 équivalents temps plein.

Nouvelle République, J.-M.G., 23 février 2012

[Le Blanc] Lutte pour le maintien de l’hôpital : moratoire obtenu

Hôpital du Blanc : un moratoire jusqu’à fin 2012

Un renfort de poids sur la manif : le comédien Bernard Lecoq.

 Un renfort de poids sur la manif : le comédien Bernard Lecoq.

Les deux cars qui sont partis du Blanc (Indre) vers 4 heures hier matin sont arrivés au ministère de la Santé dans le calme, avant de pousser la chansonnette de circonstance, intitulée « L’usine à bébés ».

Les trois parlementaires de l’Indre (Michel Sapin, Jean-Paul Chanteguet et Nicolas Forissier) ont été reçus hier en début d’après-midi par le ministre Xavier Bertrand. Ce dernier a accepté le principe d’un moratoire jusqu’à la fin de l’année pour l’hôpital du Blanc, le temps de mettre en place des solutions, qui passeraient notamment par une coopération entre les Agences régionales de Santé (ARS) Centre et Poitou-Charentes. Pour les trois parlementaires, ainsi que pour les quatre-vingts Blancois qui ont fait le déplacement à Paris, cette nouvelle est enfin signe d’espoir. Pour les Montmorillonnais et les Chauvinois qui soutiennent le mouvement aussi. Le rythme des manifestations va sans doute diminuer.

Nouvelle République, 23 février 2012

[La Réunion] Les réappropriations et affrontements contre les flics s’étendent

La Réunion : les violences s’étendent

Les violences du quartier du Chaudron à Saint-Denis se sont étendues mercredi soir aux communes du Port et de Saint-Benoît où des affrontements ont opposé forces de l’ordre à des groupes de jeunes qui ont vandalisé une grande surface, a-t-on appris auprès de la préfecture.

Policiers anti-émeutes le 22 février 2012 dans le quartier du Chaudron à La Réunion

Policiers anti-émeutes le 22 février 2012 dans le quartier du Chaudron à La Réunion

Les troubles se sont amplifiés à 23H00 heures locales (20H00 à Paris) à la Réunion, s’étendant aux communes du Port (ouest de l’île), à une vingtaine de kilomètres de Saint-Denis, et de Saint-Benoît (est).

« Une centaine de jeunes ont pu éventrer les rideaux d’une grande surface à Saint-Benoît et pénétrer à l’intérieur pour la piller », a déclaré à l’AFP le directeur de cabinet du préfet, Benoît Huber.

Selon des riverains, un hélicoptère survolait le site, braquant ses projecteurs sur les casseurs parmi lesquels se trouvaient des femmes. Des barrages constitués de branchages et de poubelles en feu interdisaient la circulation dans le centre-ville.

Au Port, des jeunes, dont certains munis de barre de fer, ont affronté les gendarmes dans les rues de la ville. Un groupe a réussi à pénétrer dans une concession automobile Peugeot où trois véhicules ont été incendiés, selon M. Huber. Des feux ont été allumés sur certains axes routiers.

Au Chaudron, à Saint-Denis, environ 200 jeunes cagoulés continuaient à harceler à coups de pierres les gendarmes mobiles protégeant la grande surface Jumbo Score, située au coeur du quartier et principale cible des émeutiers. Le bruit sourd des grenades assourdissantes était entendu dans toute la ville.

Un snack a été vandalisé et des dégradations commises sur les façades de plusieurs commerces, a indiqué le directeur de cabinet du préfet. Les policiers avaient procédé à 9 interpellations depuis le début de la soirée mercredi. Des poubelles, du mobilier urbain ainsi qu’un container situé à proximité d’un centre culturel ont été incendiés.

Elus et responsables de l’île semblent désemparés face à une situation sociale explosive et des revendications quasi impossibles à satisfaire sur le coût de la vie et le prix de l’essence.

AFP, 23 février 2012

[Grèce] Appel des travailleurs de l’hôpital de Kilkis pour l’extension des occupations

Nous avions donné le lien, il y a deux semaines, vers le premier appel à l’autogestion des travailleurs-euses de l’hôpital de Kilkis, en Grèce. Voici un second communiqué (le premier appel figure à la suite) :

[Grèce] Appel des travailleurs de l’hôpital de Kilkis pour l’extension des occupations

Communiqué de l’Assemblée des travailleurs de l’hôpital autogéré de Kilkis (nord de la Grèce). 18 février 2012

Comme cela avait été décidé, l’occupation de l’Hôpital général de Kilkis commence en dépit des médecins, des politiciens et des syndicalistes installés. Malgré les tentatives désespérées des échelons les plus élevés de la bureaucratie syndicale, qui ont abandonné l’Assemblée générale des travailleurs de l’hôpital sous les huées et les sifflements, les présents, à l’unanimité, ont décidé de commencer l’occupation de l’hôpital le lundi matin 20 février et de mettre en place des groupes de travail et de responsabilité, qui travailleront sous le contrôle de l’Assemblée générale. L’information commence à se répandre largement et des médias et journalistes indépendants ont déjà manifesté leur intérêt. Les travailleurs sont conscients de l’énorme responsabilité qu’ils prennent par rapport aux patients, aux citoyens, à la société locale et aussi par rapport à eux-mêmes et aux personnes de leur entourage, et ils sont déterminés à amener leurs objectifs à terme, par des accords conclus par consensus et solidarité. Ces objectifs ne sont pas strictement sectoriels. Ils sont plus larges et ont un caractère politique. Les travailleurs de l’hôpital de Kilkis ne reconnaissent pas le gouvernement actuel, un gouvernement imposé et volontairement esclave d’autres intérêts, et déclarent l’auto-gouvernement de l’hôpital.

Ces travailleurs veulent qu’à leurs côtés il n’y ait pas seulement les citoyens de Kilkis, mais la société tout entière, à laquelle ils font appel pour que, d’une manière pacifique, elle renverse l’actuelle scène politique, en procédant à la propagation des occupations à tous les hôpitaux à travers le pays et aux lieux de travail dans tous les secteurs. Nous devons paralyser immédiatement cette Grèce que nous connaissions et que vous connaissiez, en occupant les lieux de travail et les espaces publics, jusqu’à la chute de la dictature parlementaire qui gouverne le pays et que soit érigé un gouvernement démocratique qui obéisse aux exigences populaires de nous libérer des entraves de la soi-disant dette et nous conduise sur la voie de la réorganisation et de la prospérité.

Si cela n’est pas facile, c’est parce que l’ennemi n’est pas seulement en dehors de nos murs, mais aussi à l’intérieur. Surtout à l’intérieur ! C’est ce que nous avons vu aujourd’hui à Kilkis. Ces directeurs qui s’inquiètent tellement de la perte de recettes en raison des protestations, avec leurs larbins et certains médecins contraints, ont d’abord tenté d’obtenir le soutien des dirigeants réactionnaires de la Fédération nationale des médecins hospitaliers. L’ambitieux président de cette Fédération a essayé de soutenir, non pas les médecins en lutte, mais les échelons supérieurs de la bureaucratie syndicale. Ce M. Dimitrios Barnabas « est préoccupé » parce qu’en raison des occupations et des manifestations de médecins qui ne sont pas payés depuis des mois, les hôpitaux ne vont pas bien fonctionner. Jusqu’à présent, comme vous le savez tous, ils fonctionnent à merveille…

Quelle conscience sociale ! Les médecins sans scrupules et irresponsables, avec les infirmières et les autres employés hospitaliers exigeant ce qu’il leur est dû et qui se battent pour une santé publique gratuite, ils les appellent une « foule ». L’indescriptible M. Barnabas a préféré rester à l’écart de la foule. Esquivant la combative présidente de l’ENIK (syndicat des médecins hospitaliers de la province de Kilkis), Mme Leta Zotaki, qui attendait pour le rencontrer, comme convenu, il a participé à une réunion privée avec le vice-président réactionnaire et le personnel de direction de l’hôpital avant l’Assemblée générale qui avait été appelée au même endroit. Le président de la Fédération des médecins de l’hôpital « veut que l’hôpital soit ouvert pour que les gens soient à nos côtés » selon ses propres mots. Mais ensuite, il n’a pas précisé, quand la « foule » a commencé à arriver, Son Excellence a été interrogée à ce sujet : comment il conçoit la lutte syndicale des médecins, surtout aujourd’hui, si ce n’est avec d’énergiques protestations et occupations. Il la conçoit sans doute avec des protestations symboliques, avec des actions appelées uniquement pour qu’elles soient vues par le gouvernement, avec une rhétorique vide qui dégoûte tout le monde, dans le meilleur des cas avec une grève d’une journée qui ne fait de mal à personne. Ce sont, en bref, les moyens les plus efficaces sur lesquels compte la bureaucratie syndicale en ces moments sans précédent. Une conception très originale du syndicalisme combatif, mais pleinement représentative de l’attitude des directions syndicales, en particulier au niveau fédéral. Si les travailleurs s’attendent à ce que ces messieurs les amènent à des luttes victorieuses, ils vont devoir attendre longtemps …

Les travailleurs et les citoyens à travers le pays, de toute l’Europe et partout dans le monde doivent voir un exemple dans les occupations, continues et non pas symboliques, qui commencent à Kilkis et ailleurs, ainsi que dans les luttes qui, depuis quelques temps, sont en plein développement aux Aciéries Grecques, à la chaîne de télévision Alter, à Loukisa et dans des dizaines d’endroits en Grèce et dans d’autres pays, et ils doivent procéder à l’occupation, dès que possible et en coordination, de tous les lieux de travail et espaces publics, en maintenant les occupations jusqu’à ce qu’elles provoquent la chute du gouvernement imposé et la dissolution des mécanismes de parti qui depuis tant d’années ont concoctés et imposé le régime inhumain d’aujourd’hui. Le peuple doit se battre en dehors du parlement, avec des luttes dans les rues et sans attendre ou espérer inutilement que le pouvoir ne leur donne rien, en revendiquant une puissante constitution démocratique et une nouvelle transition, qui mettent le pays sur la voie du progrès et le transforme de nouveau en un lieu de démocratie, d’égalité, de justice et de prospérité.

Διεθνή της ΕΣΕ / CAS Madrid

Traduction OCLibertaire (à partir de la version en castillan publiée sur le site Internet de la Coordinadora Anti Privatización de la Sanidad de Madrid (CAS) [ http://casmadrid.org/ ])

Vu sur le site de l’OCL, 22 février 2012