La Réunion : les violences s’étendent
Les violences du quartier du Chaudron à Saint-Denis se sont étendues mercredi soir aux communes du Port et de Saint-Benoît où des affrontements ont opposé forces de l’ordre à des groupes de jeunes qui ont vandalisé une grande surface, a-t-on appris auprès de la préfecture.
Policiers anti-émeutes le 22 février 2012 dans le quartier du Chaudron à La Réunion
Les troubles se sont amplifiés à 23H00 heures locales (20H00 à Paris) à la Réunion, s’étendant aux communes du Port (ouest de l’île), à une vingtaine de kilomètres de Saint-Denis, et de Saint-Benoît (est).
« Une centaine de jeunes ont pu éventrer les rideaux d’une grande surface à Saint-Benoît et pénétrer à l’intérieur pour la piller », a déclaré à l’AFP le directeur de cabinet du préfet, Benoît Huber.
Selon des riverains, un hélicoptère survolait le site, braquant ses projecteurs sur les casseurs parmi lesquels se trouvaient des femmes. Des barrages constitués de branchages et de poubelles en feu interdisaient la circulation dans le centre-ville.
Au Port, des jeunes, dont certains munis de barre de fer, ont affronté les gendarmes dans les rues de la ville. Un groupe a réussi à pénétrer dans une concession automobile Peugeot où trois véhicules ont été incendiés, selon M. Huber. Des feux ont été allumés sur certains axes routiers.
Au Chaudron, à Saint-Denis, environ 200 jeunes cagoulés continuaient à harceler à coups de pierres les gendarmes mobiles protégeant la grande surface Jumbo Score, située au coeur du quartier et principale cible des émeutiers. Le bruit sourd des grenades assourdissantes était entendu dans toute la ville.
Un snack a été vandalisé et des dégradations commises sur les façades de plusieurs commerces, a indiqué le directeur de cabinet du préfet. Les policiers avaient procédé à 9 interpellations depuis le début de la soirée mercredi. Des poubelles, du mobilier urbain ainsi qu’un container situé à proximité d’un centre culturel ont été incendiés.
Elus et responsables de l’île semblent désemparés face à une situation sociale explosive et des revendications quasi impossibles à satisfaire sur le coût de la vie et le prix de l’essence.
AFP, 23 février 2012