[Poitiers] Grève des salarié-e-s de Socotec

Les  » Socotec  » en grève pour la première fois

Leader dans le contrôle technique en bâtiment, le groupe “ Socotec ” qui compte sept agences dans la région a connu sa première grève en soixante ans.

Dans les archives des mouvements sociaux poitevins, inutile de chercher à la lettre S, le groupe Socotec. Jusqu’à hier, pas le moindre débrayage ou grève n’avait été organisé au sein de ce groupe créé, il y a 60 ans ! Pourtant ce spécialiste du contrôle technique dans le secteur du bâtiment (construction-réhabilitation), qui compte 5.000 salariés dont 4.400 dans l’Hexagone a connu son premier mouvement de grève, hier. En cause la nouvelle politique salariale de la direction.

L’appel a été lancé au plan national par l’intersyndicale CFE-CGC, CFDT, CFTC et CGT. Il concernait les 200 agences du groupe, dont les sept implantées dans la région Poitou-Charentes et Limousin. Lesquelles comptent au total 87 salariés. C’est à la Socotec Poitiers que les salariés grévistes avaient décidé de se rassembler. Hier en début d’après-midi, ils étaient une trentaine. 65 % des effectifs (selon les syndicats), « un tiers » selon la direction, ont suivi le mouvement dénonçant la remise en cause de certains de leurs acquis sociaux au 1erjanvier 2015 et contre laquelle, ils ont entamé une procédure à Saint-Quentin-en-Yvelines, siège de la société. « La Socotec est sous le régime de la convention collective du Bâtiment et la direction ne veut plus appliquer certains des accords de cette convention comme les salaires minimaux, comme le gel de la prime d’ancienneté. C’est-à-dire qu’un salarié nouvellement embauché n’aura jamais de prime ». Entre autres revendications, les salariés grévistes réclament aussi « le maintien des augmentations générales pour toutes les catégories ». Contacté, Philippe Grenier, directeur régional Poitou-Charentes et Limousin, a tenu à préciser qu’il n’a jamais été question « de sortir » de cette convention collective « très avantageuse », souligne-t-il par rapport au code du Travail. « Nous allons donc reprendre la même convention collective à l’exception de la prime d’ancienneté. Elle est gelée. » Ce mouvement d’une journée pourrait être suivi d’autres actions ont indiqué les grévistes. « On en décidera à l’issue du prochain comité d’entreprise qui aura lieu dans trois semaines. »

Nouvelle République, 3 décembre 2013