[86] Chambre d’agriculture, désastre social et écologique

NdPN : les FNSEA, Coordination rurale et JA, pas franchement marquées à gauche pour employer un euphémisme, imposent toujours leur contrôle sur le monde agricole, toujours plus bousillé par un agro-business destructeur de paysannerie, d’autonomie et d’environnement. La chambre d’agriculture de la Vienne poursuit une politique à l’image de son président, issu de la FNSEA. L’article qui suit, paru aujourd’hui dans la NR et dont nous avons grassé les passages les plus croustillants, se passe de commentaires…

Des agriculteurs soudés par quatre motions

La nouvelle équipe de la chambre d’agriculture a planché sur le taux de la TVA, la lutte contre la contrefaçon, la fiscalité et les directives “ nitrates ”.

Le nouveau président de la Chambre d’agriculture de la Vienne élu au printemps dernier, Dominique Marchand, et sa nouvelle équipe ont présenté aux 46 membres des 10 collèges la mise en œuvre des priorités pour 2013 mais aussi les orientations pour 2014 avant d’entamer la présentation exhaustive de la PAC 2015-2020 (politique agricole commune).

Dans un premier temps de réflexion, les représentants des différents collèges ont proposé quatre motions. Deux présentées par la Coordination rurale mais votées à l’unanimité sur le maintien de la TVA à 7 % au lieu de 20 % pour la filière équine. Et sur la proposition de loi relative à la lutte contre la contrefaçon (« La loi de 2011 autorise la reproduction des semences moyennant une CVO – Cotisation volontaire obligatoire ; il s’agit d’une contribution versée aux semenciers pour financer la Recherche. Cette nouvelle loi pourrait entraîner la destruction totale des semences d’un exploitant qui utiliserait ses propres semences. ») Les deux autres motions concernent la fiscalité (FNSEA) et les directives « nitrates » (FNSEA et JA). Là encore, ces deux motions ont recueilli un maximum de voix. « Il y a un ras-le-bol et ça se voit à travers cette convergence de points de vue. Nous demandons une pause fiscale et sociale », expliquent Dominique Marchand, président et François Philippe, directeur de la Chambre d’agriculture. En ligne de mire les charges, la fiscalité, les retraites, l’écotaxe… Mais aussi les normes environnementales avec notamment le 5e programme « nitrates » applicable à l’automne 2014. « Ces mesures sont très contraignantes avec notamment des restrictions de plus en plus importantes sur le calendrier d’épandage qui ne prend pas en compte les aléas climatiques. » Autre grand volet incontournable, la réforme de la PAC. « L’impact sur l’agriculture départementale sera important, assure Dominique Marchand. Cette réforme se présente comme une aide orientée vers l’élevage mais nous sommes dans une région intermédiaire avec des exploitations qui couplent polyculture et élevage. Ce qu’ils vont gagner d’un côté, ils le perdront de l’autre. Leur salut passera sûrement par la création de richesses ou de valeur ajoutée. » Des pistes ont été avancées en ce sens.

Marie-Laure Aveline, Nouvelle République, 4 décembre 2013