Balises portables pour tous

NdPN : un secret de Polichinelle éventé par le Washington Post : la NSA géolocalise des centaines de millions de personnes à travers le monde… voir aussi cette petite vidéo sur le site du Monde, qui évoque Upstream et Prism concernant la surveillance des flux internet. Cela dit, si des Etats comme la France ne protestent guère, c’est parce qu’ils ont – à moindre échelle – des technologies et des pratiques similaires…

La NSA géolocalise des centaines de millions de téléphones portables

La NSA, l’agence américaine chargée des interceptions de communications, intercepte les données de géolocalisation de centaines de millions de téléphones portables dans le monde, a révélé mercredi le Washington Post, s’appuyant sur des documents fournis par l’ancien consultant Edward Snowden.

Six mois après les premières révélations de Snowden notamment sur la collecte des métadonnées téléphoniques (durée des appels, numéros appelés etc.), cette nouvelle révélation semble montrer que l’agence américaine est également capable de suivre des personnes à la trace grâce à leur portable, même quand celui-ci n’est pas utilisé.

L’agence stocke des informations sur « au moins des centaines de millions d’appareils » et enregistre « près de 5 milliards » de données de localisation par jour, affirme le quotidien sur son site internet.

« Nous obtenons de vastes volumes » de données de géolocalisation partout dans le monde, a confirmé un haut responsable de cette collecte cité par le Post.

L’agence y parvient en se connectant aux câbles qui relient les différents réseaux mobiles dans le monde et collecte « incidemment » des données de géolocalisation de citoyens américains.

L’intérêt de cette collecte, permise par le dialogue constant entre un téléphone et l’antenne-relai la plus proche et de puissants algorithmes mathématiques, est de « retracer les mouvements et de mettre en lumière des relations cachées entre des personnes », explique le quotidien.

Le volume de données enregistrées et stockées par la NSA atteindrait 27 térabytes, soit deux fois le volume de l’ensemble du contenu de la bibliothèque du Congrès, la plus importante du monde.

Ce volume d’informations serait tel qu’il « surpasse notre capacité à digérer, traiter et stocker » les données, affirme le Washington Post, citant un document interne de la NSA datant de 2012.

« Les capacités de la NSA pour géolocaliser sont ahurissantes (…) et indiquent que l’agence est capable de rendre la plupart des efforts pour avoir des communications sécurisées futile », croit encore savoir le Washington Post.

AFP, 4 décembre 2013