Voeux aux militant.e.s

Camarades-compagnon.ne.s-militant.e.s,

quelques vœux « irréalistes » d’individus « irresponsables »…

non pour la condamnation du « racisme », l’égalité Français.es – immigré.e.s ou la régularisation de tous les sans-papiers, mais pour l’abolition des catégorisations raciales, toutes issues de la guerre, de l’esclavage et de la colonisation, pour la destruction de toutes les frontières dressées entre nous par les armées des Etats, et la fin de toutes les fiches d’identité et de tous les fichages,

non pour la condamnation légale du sexisme ou la parité hommes-femmes-trans-intersexes, mais pour la destruction de toutes les formes de la domination masculine, et de toutes les catégorisations d’individus en genres imposés,

non pour l’interdiction ou le droit réclamé à des pouvoirs législatifs ou spirituels concernant telle ou telle pratique en rapport avec la sexualité, la contraception ou la procréation, mais pour nous donner les moyens de vivre pleinement et librement, seul.e, à deux ou à plus, nos corps qui n’appartiennent qu’à nous,

non pour de meilleur.e.s élu.e.s plus intègres, à gauche ou proches du peuple, mais pour plus de représentant.e.s du tout,

non pour un Etat plus social, mais pour plus de gouvernement du tout,

non pour réclamer l’application de droits sociaux en guise de rustines, mais pour la fin du droit tout court, fondé sur la dépossession sociale,

non pour une gestion plus humaine des déviants, mais pour la destruction de toutes les taules et de tous les dispositifs punitifs, et pour l’autodéfense,

non pour des services publics gérés par des élu.e.s, mais la socialisation directe par tou.te.s les concerné.e.s,

non pour plus d’emplois de merde, de meilleurs salaires, de meilleures conditions de travail aliéné ou une plus grande participation des salarié.e.s, mais pour le sabotage, la grève généralisée, la destruction du salariat et la socialisation de tous les moyens et services de production, d’échange et de distribution… et parmi eux, la destruction de tous ceux qui nous fliquent, oppriment et polluent, c’est-à-dire une énorme majorité d’entre eux,

non pour des logements moins chers ou moins indignes ou la réquisition des logements vides par les préfectures, mais pour l’occupation directe et la socialisation de tous les espaces,

non pour un meilleur partage des richesses ou une taxation du capital en faveur du travail, mais pour l’abolition du capitalisme, du salariat, de l’argent, et la socialisation de tous les biens,

non pour la fermeture des centrales nucléaires les plus dangereuses, mais pour l’arrêt total du nucléaire et de son monde,

non pour plus d’énergies renouvelables ou vertes ou responsables, mais pour la fin du productivisme capitaliste,

non pour la croissance ni la décroissance, mais la fin de l’accumulation capitaliste, privative et exclusive,

non pour plus de bouffe bio, mais pour la destruction de tout le système agro-industriel et la terre à tou.te.s et pour tou.te.s,

non pour défendre un environnement fantasmé, mais pour nous défendre nous-mêmes et en finir avec l’idéologie morbide de la gestion de la nature et de nous-mêmes,

non pour renforcer le Parti quel qu’il soit, mais pour détruire toutes les organisations idéologiques et renforcer nos liens réels,

non pour une démocratie plus réelle ou directe, mais pour l’a-cratie,

non pour de plus grosses manifs, des happenings citoyens et autres actions symboliques et choc pour les médias, mais pour l’action directe hors des lumières glacées du simulacre général,

non pour la non-violence ni pour la violence, mais pour l’autodéfense résolue de nos vies,

non pour parler à la place des opprimé.e.s sous couvert de soutien et de solidarité, mais pour nous laisser mener les un.e.s les autres nos luttes à nos guises, en commençant par celles qui nous concernent directement,

non pour la conscientisation d’une prétendue masse ignorante, mais pour agir ici et maintenant dans nos intérêts réels et nos désirs, en laissant les autres faire de même et en ne les soutenant que s’ils et elles nous y invitent,

non pour l’unité du prolétariat ou du peuple, mais pour la reconnaissance de la pluralité des vies et des luttes,

non pour une société plus pacifiée, mais pour assumer la conflictualité, notamment contre tous les chefs et aspirants chefs qui parlent d’unité,

non pour la mobilisation générale par tels ou tels généraux, mais pour la démobilisation générale, et la floraison des luttes festives, incontrôlables et ingérables,

non pour le grand soir, mais pour la vie, la lutte et l’aventure, ici, maintenant et toujours