Des nouvelles des administrateurs du désastre…
Tandis que le maire UMP de Tarascon vient d’être condamné pour avoir favorisé des filiales de Vinci sur le marché public d’une cité judiciaire, que Bechter (lui aussi maire et lui aussi UMP) a été placé en garde à vue pour achats présumés de votes à Corbeil-Essonnes (une tradition locale bien connue depuis Dassault), les administrateurs PS du désastre travaillent à poursuivre la politique de la droite au pouvoir.
Guillaume Poitrinal, ex-PDG d’Unibal (entreprise étudiant les marchés du bricolage, du jardinage et de l’aménagement des habitats), dirigera avec le député Thierry Mandon le fameux « choc de simplification », visant à réduire à une quinzaine le nombre de régions. Autour de 13 métropoles qui verront leur pouvoir très élargi (loi votée en décembre). Pour Mandon, il s’agit d’une « digestion des départements par les métropoles ». Comme c’est joliment dit, ça fait rêver. La réduction budgétaire n’explique pas tout ; il s’agit avant tout d’une inscription toujours plus assumée dans un processus de métropolisation, c’est-à-dire d’assujettissement des espaces à une logique de diktat de l’économie comme politique.
Tandis que l’UMP Bertrand jalouse le discours du président procapitaliste Hollande (« Il lui restait d’une certaine façon le coeur de l’électorat de gauche qu’il n’avait pas encore trahi. C’est fait depuis hier. »), Moscovici, sinistre PS de l’Economie, enfonce le clou en rappelant ce qu’est la gauche, à savoir que la gauche a toujours trahi : « C’est une politique de gauche. La social-démocratie, c’est la gauche, depuis toujours dans l’histoire de la gauche, c’est la gauche qui est dans le réel, c’est la gauche des résultats, c’est la gauche du compromis, de la négociation sociale ».
Ledit président a donc produit un discours plus clairement procapitaliste que jamais, annonçant un nouveau seuil dans l’offensive capitaliste, salué à l’unanimité par les organisations patronales, ainsi que par des journalistes et « experts » aux tronches d’enterrement. Hollande ne promet rien moins que de filer 50 milliards d’argent public aux entreprises et un renforcement de l’austérité, bref une politique assumée de gestion du capitalisme, démontrant une fois de plus la véritable nature de l’Etat. Quant aux alliés de gauche au gouvernement, Cosse, secrétaire d’EELV, ne reproche que le manque de dimension environnementale et réclame des « actes concrets ». Le PCF fait comme d’habitude semblant de s’indigner, tout en faisant alliance un peu partout avec le PS pour les prochaines municipales.
Le navire fuit de partout, et la musique d’ascenseur continue de jouer. Vivement qu’il coule pour de bon.
Pavillon Noir