NdPN : voir aussi le communiqué du DAL 86, relayé sur notre blog.
Mise à jour 4 mars 2014 : Radu est passé devant le JLD ce matin, qui a confirmé la détention. Il risque maintenant d’être rapidement expulsé en Roumanie. Soyons nombreux-euses à soutenir Radu et sa famille, demain 5 mars à 18h devant le Palais de justice !
Roms : soutien à un père de famille menacé d’expulsion
Poitiers. Radu, Rom et père de famille, est menacé d’expulsion. Il est retenu à Bordeaux. Les associations se mobilisent autour de son épouse enceinte.
Les jours se suivent et les mobilisations se ressemblent. La semaine dernière, la Cimade (association de solidarité active avec les migrants, les réfugiés et les demandeurs d’asile), le Dal 86 (Droit au logement pour tous), RESF (Réseau école sans frontière) et de « simples » citoyens se réunissaient autour d’un père d’origine arménienne, placé en centre de rétention.
Hier, les membres de ces mêmes associations ainsi que la représentante de Romeurope ont manifesté leur soutien, dans les locaux de la Maison de la solidarité, à une famille rom, dont le père Radu – déjà sous le coup d’une OQTF (*) –, après une garde à vue de 48 heures, a été placé dans le centre de rétention (CRA) de Bordeaux, vendredi matin.
Expulsé 4 fois en 22 mois
Les faits. Ballottés de squats en relogement en hôtel, Radu, son épouse Radazina enceinte de 6 mois et ses deux enfants, Rada (6 ans) et Ghiocel (4 ans), tous les deux scolarisés depuis la rentrée à l’école de la Grange-Saint-Pierre (Poitiers-Ouest), ont rejoint des membres de leur famille dans un petit logement aux Trois-Cités. Onze personnes s’y entassent. C’est au pied de l’immeuble que Radu a été arrêté par les policiers qui, selon les propos de son épouse, le soupçonnaient « d’avoir volé une remorque d’inox ». Si, au final, ce vol ne lui est pas imputé, il est néanmoins conduit au CRA de Bordeaux, en vue d’une expulsion vers son pays d’origine. « C’est toujours le même scénario, dénoncent les représentants des associations. Il a déjà subi 4 expulsions en 22 mois et il est revenu. Il est le pilier de la famille, apprend le français, recherche activement un emploi ; à chaque fois, il faut tout recommencer à zéro. » « En plus, son épouse doit rester aliter jusqu’à la fin de sa grossesse. Qui va s’occuper des deux enfants ? Et le regroupement familial ? » tempêtent-ils avant d’appeler à un rassemblement.
(*) A la suite de la fermeture du squat du Plateau-des-Glières, au mois de juin 2012, Radu ainsi que son épouse Radazina, entre autres, ont fait partie des personnes expulsables. Le recours demandé après du tribunal administratif a entériné, il y a une quinzaine de jours, l’Obligation de quitter le territoire français (OQTF). L’avocate qui suit le dossier a fait appel de cette décision, notamment au vu des examens médicaux de Radazina.
bon à savoir
Les membres du collectif d’associations demandent que « Radu revienne, soit accueilli dignement et qu’avec sa famille, ils accèdent aux vrais droits communs ». Ils organisent un rassemblement de soutien (comme tous les 1ers mercredis du mois pour les sans-papiers) devant le tribunal, mercredi 5 mars à 18 h, sur la place du palais de justice de Poitiers.