Au moins 453 SDF morts en France en 2013

NdPN : des gens meurent au quotidien parce qu’il faut que les riches restent riches. Le capitalisme n’est pas une civilisation de l’abondance, mais de la pénurie délibérée, de l’empêchement de l’usage. Rien qu’à Poitiers, on compte des milliers de logements vides… et pas seulement des résidences de particuliers plus friqués que d’autres. Agences immobilières, banques et institutions publiques laissent vacants des lieux qui pourraient nous permettre de vivre et de nous organiser. Cette privation est délibérée, organisée, légitimée par la classe des dominants, à coups d’écritures symboliques (actes, titres, circulaires…). Ce n’est pas à l’aide de leurs lois et de leurs tribunaux, même s’il est parfois tactiquement intéressant d’y avoir recours pour mettre l’Etat face à son hypocrisie, que nous obtiendrons des logements pour tou.te.s. Encore faudrait-il pour cela nous débarrasser de la révérence craintive que nous éprouvons pour les symboles de la dépossession.

Au moins 453 SDF morts en France en 2013

Le collectif Les Morts de la rue a annoncé lundi 3 mars avoir recensé au moins 453 SDF morts en 2013 en France, dans un livret à leur mémoire. elle s’achever» s’interroge le collectif dans son Livre des morts de la rue.

Tous les disparus recensés y sont listés par un prénom, un nom, un surnom ou une initiale. Certains n’ont pu être identifiés : ils sont alors mentionnés comme « un homme », « une femme ». Quelques mots, issus d’informations fournies par les services sociaux ou la police, résument leur disparition. « De nombreux décès restent inconnus. Cette liste n’est pas exhaustive » précise le document.

Depuis plus de dix ans, le collectif Les Morts de la rue dénonce la mort prématurée de personnes sans domicile fixe, dont l’âge moyen n’excède pas 50 ans, alors que l’espérance de vie en France est de 81,5 ans. Un rassemblement en leur mémoire a par ailleurs été organisé le mardi 18 mars place de la République, à Paris.

Le Monde, 3 mars 2014