Une quarantaine de personnes ont manifesté hier leur soutien à une maman et à ses deux enfants originaires d’Azerbaïdjan dans l’incertitude sur leur avenir.
Le centre d’accueil des demandeurs d’asile, où elle était hébergée depuis deux ans, lui a demandé de quitter ses locaux. C’était il y a un an. Depuis, Marina Nourieva, originaire d’Azerbaïdjan – son mari, Arménien, est décédé – loge dans un hôtel à Poitiers avec ses deux enfants scolarisés à l’école Tony-Lainé, dans le quartier des Trois-Cités.
Comment vivre avec 250 € par mois ?
« Déboutée du droit d’asile, elle est dans la plus totale incertitude sur son avenir », relevait hier un militant du collectif « D’ailleurs nous sommes d’ici ». « Ses deux enfants, de 9 et 11 ans, ne sont pas expulsables. » De son côté, la présidente de l’association des parents d’élèves de l’école élémentaire Tony-Lainé, Hayat Balaguer, mettait en exergue les difficiles conditions de travail pour les enfants. « Dans une unique chambre d’hôtel, comment voulez-vous qu’ils fassent leurs devoirs d’école ? La maman nous a demandé de l’aider pour laver son linge. Pour seules ressources, elle dispose des 250 € par mois alloués aux sans-papiers par le conseil général. Comment peut-on vivre avec si peu. » Cette situation a mobilisé des parents, ainsi que les associations qui militent pour le vivre ensemble dans le quartier des Trois-Cités. Un collectif s’est constitué qui appelait hier à manifester devant l’entrée de l’école. Cette manifestation de soutien à une famille étrangère n’est pas unique à Poitiers. Une autre manifestation a eu lieu en février pour éviter l’expulsion d’un lycéen d’Aliénor d’Aquitaine. « Et d’autres personnes sont dans l’incertitude sur leur sort », indiquent les collectifs. La situation des personnes qui ne trouvent pas à se loger en appelant le 115 – ces personnes auraient été vingt jeudi soir sur Poitiers – est également évoquée. Le collectif « D’ailleurs nous sommes d’ici » invite à son rendez-vous mensuel mercredi prochain à 18 h devant les marches du palais de justice pour faire le point des étrangers en situation d’expulsion.