[Poitiers] La grève des rippers se poursuit !

Les agents de Sita votent la poursuite du mouvement

Les profits à la poubelle !

Hier, les agents de Sita ont fait monter la pression : ils ont fait une apparition au conseil municipal après avoir été reçus par les élus de Grand Poitiers.

La grève des agents poitevins de la Sita-Suez, société chargée de la collecte des ordures ménagères de Grand Poitiers, a pris une nouvelle tournure hier, au cinquième jour du mouvement. Tout au long de la journée chacun semblait vouloir camper sur ses positions, autant du côté de la direction que du côté des grévistes. Mais une première rencontre entre les agents et Patrick Tréfois, directeur général de Sita Sud-Ouest, semble se dessiner. Elle aura vraisemblablement lieu aujourd’hui, apprenait-on hier soir peu après la reconduite du mouvement.

Une entrevue avec le directeur

Un premier dialogue avait été esquissé en fin de matinée par Fabien Labussière, le responsable des ressources humaines, en recevant les représentants des grévistes. « Mais uniquement pour discuter sur des points de revendication qui ne sont pas principaux », modulaient les syndicats préférant essayer de trouver un appui du côté des élus. « Nous souhaitons que Grand Poitiers nous aide à ouvrir une vraie négociation avec notre direction », expliquait hier en début d’après-midi Michel Multeau, secrétaire du syndicat CGT, au départ du cortège menant la cinquantaine d’agents grévistes de la promenade des Cours à l’hôtel de ville où ils ont déposé symboliquement quelques poubelles (remplies simplement de papiers). Après avoir été reçus en délégation par Francis Chalard et Patrick Coronas, les grévistes n’ont pas oublié de s’inviter à l’ouverture du conseil municipal. Avec 100 % de grévistes parmi les roulants (seuls 4 équipages d’intérimaires ont procédé au ramassage sur 18 véhicules), les agents maintiennent la pression sur les deux principales revendications : application de deux jours de congés supplémentaires en cas de fractionnement des vacances d’été et prise en charge du nettoyage des vêtements de travail. Leur action du jour a sans doute pesé dans le choix d’ouverture d’une direction consciente de l’importance du dialogue… et du coût d’éventuelles pénalités en cas de prolongement du non-ramassage. Plus tôt dans l’après-midi, le directeur Patrick Tréfois nous précisait toutefois s’en remettre uniquement, sur les deux points de désaccord principaux, d’une part aux accords d’entreprise et d’autre part au jugement des Prud’hommes. Il aura lieu à Tours le 14 mai prochain suite à l’action entreprise par les employés il y a déjà près de 18 mois.

Dominique Bordier, Nouvelle République, 29 avril 2014