NdPN : voir aussi le dossier de presse réalisé par Solidaires Douanes. Bémol cependant avec une certaine imagerie patriotique/nationaliste véhiculée dans pas mal de communiqués et de visuels anti-TAFTA. Il ne faut pas lutter contre ce traité transatlantique parce que les multinationales des « Etats-Unis » auraient ainsi la main-mise sur « la démocratie française », ce qui relève d’un discours simplificateur et chauvin ; mais parce qu’il constitue une nouvelle attaque capitaliste contre tous les prolétaires, qu’ils soient américains ou européens.
La fronde anti-Tafta s’organise
Tafta. Quèsaco ? C’est la Transatlantic Free Trade Area, ou en français la zone de libre-échange transatlantique (ZLET). Plus clairement, il s’agit d’un accord commercial et d’investissement en cours de négociation entre l’Union européenne et les États-Unis (envisagé pour 2015) qui, s’il est signé, créera la plus importante zone de libre-échange de l’histoire, censé… rebooster les économies des nations signataires.
Dangereux le Tafta ?
A l’heure de la campagne des élections européennes, ce projet, très mal connu du public, est en train de mettre le feu aux poudres au point que des mouvements de contestation naissent en France et au-delà.
A Châtellerault, un collectif, « Stop TAFTA », vient de se créer. Il regroupe une dizaine de membres du PCF, des Verts, du Front de gauche, du Parti de gauche, du PRG, d’ATTAC, de la LDH, de SUD et de la Confédération paysanne. Tous clouent au pilori ce projet de grand marché transatlantique comme la source des futurs maux de l’Europe.
D’abord sur la forme. « Les négociations se font en catimini et dans le plus grand secret des citoyens, proteste Gaby Rousselot, président d’ATTAC Châtellerault. On demande la transparence et la publicité du contenu. »
Mais surtout, sur le fond, les contempteurs du Tafta craignent de voir l’Europe pieds et poings liés face aux entreprises. « C’est un projet de libéralisme extrême, de verrouillage de la gouvernance des États au profit des firmes multinationales. »
D’après les anti-Tafta, ce traité prévoirait la possibilité pour ces entreprises d’attaquer les États dont la politique entraverait leur activité commerciale, même s’il s’agit d’une politique de santé publique. « Le droit des affaires s’insinue, s’impose aux droits fondamentaux », peste Philippe Pineau, de la LDH, qui craint « une nouvelle forme d’impérialisme américain ».
Un collectif châtelleraudais
Pour contrer ce projet de traité transatlantique, le collectif châtelleraudais « Stop TAFTA » annonce qu’il va interpeller tous les conseils municipaux de l’agglo de Châtellerault pour qu’ils « votent une motion » et qu’ils « s’opposent à la non-ratification de ce traité ». « On veut une Europe des citoyens, pas des marchands. »