NdPN : le partage à plus large échelle que le voisinage, ça vous dit ? la gratiferia d’hier à Poitiers a attiré plein de monde, et a été l’occasion de faire partager un certain nombre d’alternatives locales. L’événement démontre aussi que les craintes de rafle pour revente étaient injustifiées : la responsabilisation collective a suffi. Et si on étendait la « gratiferia » (qui n’est qu’un autre nom pour la pratique du magasin libre) à toutes les activités humaines, en fédérant les initiatives et en développant l’organisation collective ? Au risque d’employer des gros mots, cela pourrait aussi s’appeler le communisme anarchiste.
Carton plein et greniers vides à la gratiféria de Beaulieu
Ils avaient le sourire, hier après-midi, les quinze bénévoles en service civique arborant les tee-shirts orange de l’association Unis-Cité. La première gratiféria de Poitiers, organisée sur la place des Templiers de Beaulieu, a connu un beau succès, ce dimanche.
« Il y a eu quelques abus, au début de la journée, car certains n’avaient pas bien compris le principe de la manifestation, explique Camille, l’une des organisatrices. Tout ce qui nous a été amené a été donné pour bénéficier à ceux qui en ont réellement besoin… Pas pour être revendu aussitôt ! »
Coordinateur d’Unis-Cité sur Poitiers, Vincent de Rocher estime, quant à lui, que ces abus constituent une infime minorité des quelque 3.000 personnes qui ont fréquenté cette première gratiféria.
Récemment revenu sur Poitiers après quelques années à Bordeaux, Maxime avait entendu parler de la gratiféria sur les réseaux sociaux : « C’est une très bonne initiative. Dans notre société de surconsommation, tout ce qui peut limiter le gâchis est une bonne idée. »
En milieu d’après-midi, sept choristes des Folyglottes (la chorale des Ateliers de la calebasse) ont également assuré l’animation musicale a cappella : « On est venu offrir un peu de bonheur aux gens. Les faire voyager à travers les chansons du monde. » La preuve que le don n’est pas seulement une affaire matérielle.