[Poitiers] Restos du coeur : la demande a doublé en 5 ans

Restos du coeur : le nombre de bénéficiaires augmente

Les 15 centres de distribution de la Vienne ont ouvert hier. La demande a doublé au cours de ces cinq dernières années.

 
Le centre des Sablonnières a été transféré au 32, rue Grand’Maison à Saint-Benoît. Le Resto s’est installé dans les locaux d’un ancien PMU. – (dr)

Aujourd’hui, on a plus le droit ni d’avoir faim, ni d’avoir froid. » Coluche savait qu’il n’était pas responsable de la misère en France mais il pensait que s’il n’agissait pas, il le deviendrait. Alors il a créé les Restos du Coeur et il a filé rencard « à tous les recalés de l’âge et du chômage. » Vingt-sept ans plus tard, les bénévoles continuent de se mobiliser. Le nombre de bénéficiaires ne cesse d’augmenter. Ils étaient nombreux à venir se faire inscrire dans les centres de distribution ouverts hier. « Dans la Vienne, le nombre de bénéficiaires a doublé au cours de ces cinq dernières années, observe Hubert Poilane, président départemental des Restos du Coeur. Et nous pensons qu’il y aura une forte hausse cette année. » Au cours de l’hiver dernier, les Restos comptaient 3.206 familles bénéficiaires, soit 8.397 personnes, à qui 738.679 repas ont été servis.

Toujours plus de jeunes

Ce sont les centres implantés dans le sud du département qui enregistrent les plus fortes progressions du nombre d’inscrits : « C’est un secteur dans lequel il y a beaucoup de femmes seules avec des enfants et beaucoup de personnes percevant de petites retraites. » Depuis trois ans, les Restos accueillent aussi de nombreux jeunes. Les moins de 25 ans n’ont pas de droits sociaux et leurs parents n’ont pas toujours les moyens de les aider. Chaque année, pour aider la population de la Vienne, les Restos ont besoin d’un million d’euros. « Nous avons beaucoup de frais à supporter », explique le président. En effet, les Restos disposent de 15 centres de distribution et paient des loyers pour deux d’entre eux : 5.000 euros par mois pour celui de la Demi-Lune à Poitiers et 1.500 euros pour celui de Grand’Maison à Saint-Benoît. Alors la suppression de l’aide européenne qui pourrait intervenir dans deux ans inquiète. « Nous ferons face, assure le président. Mais si cette aide était supprimée nous perdrions 80 % des produits laitiers que nous distribuons. Je ne peux l’imaginer. » Ils sont 470 à donner de leur temps, un peu d’eux-mêmes, mais les Restos manquent de bénévoles. « Le renouvellement des équipes est difficile, remarque Hubert Poilane. Et nous manquons d’aide pour la comptabilité, de bras pour la préparation des colis à l’entrepôt et de chauffeurs… » Ceux qui veulent « aider quelques heures » seront les bienvenus.

Nouvelle République, Magalie Lépinoux, 30 novembre 2011