NdPN : voir l’avis du DAL 86 sur son site.
DAL contre Audacia : la guerre ou la paix ?
Le premier acte du bras de fer judiciaire opposant le Droit au logement à Audacia (ex-Entraide sociale poitevine) se jouait, hier devant le juge des référés du tribunal de grande instance de Poitiers (voir journal du 24 août dernier).
Régulièrement, le DAL dénonce la manière dont est mise en œuvre concrètement la politique concernant l’hébergement d’urgence accordé aux étrangers demandeur d’asile. Elle le fait par écrit sur son site internet. Des tribunes au ton parfois vif. Et ce sont justement deux articles parus en mai dernier qui valent à la justice d’être saisie de deux procédures : l’une, jugée hier matin en référé, pour obtenir le retrait desdits articles du site ; l’autre, en diffamation, qui sera examinée le 9 octobre, prochain par le tribunal correctionnel
Hier, les deux parties nous ont joué une nouvelle version de « Guerre et paix ». Il était clairement question de savoir si on voulait jouer l’apaisement ou relancer la polémique.
Car, finalement, les deux articles incriminés sont désormais inaccessibles sur le site internet du DAL. Alors ? Alors, l’avocate d’Audacia, Cecile Leclerc-Chaperon, réclame désormais la diffusion durant un mois, sur le site de l’association, d’un communiqué reprenant les termes de l’assignation en justice, la demande de retrait des articles et la cessation de toute nouvelle opération de « diffamation et de dénigrement ».
Le DAL accusait Audacia d’utiliser « les pressions, les menaces, les intimidations et les chantages » pour obliger les demandeurs d’asile déboutés de leur demande à quitter le logement fourni.
« Le retrait des articles, c’est une forme d’aveu du caractère attentatoire de ce qui avait été diffusé. Ils avaient dix jours pour faire la preuve de ce qu’ils avançaient, ils ne l’ont pas fait », relève l’avocate d’Audacia qui réclame donc la publication de ce communiqué, et non plus le retrait devenu effectif, ainsi qu’une somme de 1.500 € pour les frais engagés lors de la procédure. « C’est dans un souci de retour au calme et pour éviter tout nouveau dérapage ! »
« Ah bon », s’étonne Me Malika Ménard, avocate du DAL 86. « Le retrait est effectif, on vous demande plutôt de relancer la polémique. Où était l’urgence : les articles ont été publiés sur ce blog interne en mai, l’assignation en justice a été envoyée deux mois plus tard pour une audience fin août.
Ils auraient pu tout simplement envoyer un droit de réponse. Ils ne l’ont pas fait ! Il y a clairement une volonté de faire pression sur les associations pour qu’elles ne donnent pas leur point de vue sur la manière dont la politique d’immigration est mise en œuvre à Poitiers. »
Sur le fond, les accusations de diffamation, l’avocate du DAL renvoie ses réponses à la prochaine audience correctionnelle.
La présidente du TGI rendra sa décision le 1er octobre prochain.