[Poitiers] Chroniques du bourrage de crâne numérique

NdPN : voir nos articles précédents sur le sujet, ici ou . La NR remet le couvert avec deux articles consacrés à la propagande capitalo-étatiste sur la promotion de ces engins d’aliénation massive. Et vu le « grand plan numérique » annoncé par Hollande dans l’Education, ce n’est sans doute que le début.

Les écoliers font la classe

Les diverses utilisations des outils numériques ont été observées hier par des responsables de l’Éducation nationale. Immersion à l’école Saint-Exupéry.

Vous avez des questions ? Vous avez bien compris ? Ce n’est pas un enseignant qui posait hier matin ces questions aux écoliers dans l’une des classes de CM2 de l’élémentaire d’application Saint-Exupéry, à la Gibauderie. C’est une élève qui se tient dos à un tableau numérique interactif en présence d’un groupe d’adultes, des représentants de l’Éducation nationale. Parmi eux des locaux, le recteur d’académie et le directeur de l’Éducation nationale mais aussi un membre du ministère de l’Éducation nationale, Catherine Becchetti-Bizot, directrice du numérique pour l’éducation. Ils sont venus faire le point sur les usages du numérique à l’école qui doivent « contribuer à améliorer les apprentissages et faire évoluer les pratiques pédagogiques pour la réussite des élèves ». Ce sont les collectivités locales (Ville, Département…) qui fournissent le matériel.

 L’enseignant reste un passeur de connaissances

Sarah a écrit avec d’autres écolières les exercices de conjugaison pendant la récréation. Les camarades lèvent la main, observent qu’il y a quelques fautes dans des phrases. Ils se déplacent pour les corriger puis reviennent à leur place. Leur enseignant se tient près des fenêtres, attentif, amenant les élèves à préciser leur réponse. « Il reste un passeur de connaissances, il guide, questionne ; c’est l’élève qui travaille. L’innovation ne réside pas que dans le matériel, celui-ci a des incidences sur les gestes professionnels des enseignants », commente en aparté le délégué académique au numérique.
Plus loin, dans la classe numérique mobile, douze élèves de CM1 recherchent avec l’aide de leur professeur, des informations sur le thème des moyens de transports, rédigent des textes, incluent des liens avec d’autres documents et des vidéos. Leur maître assure qu’à leur arrivée au collège, ils maîtriseront les bases informatiques nécessaires.

M.-C. Bernard, Nouvelle République, 18 septembre 2014
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La visite avait débuté hier matin au collège Ronsard dont les effectifs ont évolué de 540 à 591 cette année. Les représentants de l’éducation nationale, guidée par la principale Annie Arsicot découvrent l’usage du numérique dans différentes matières, en langue, en histoire géographie, en sciences physiques ou en mathématique.
Tableaux interactifs, tablettes, ordinateurs servent de supports de cours aux enseignants et aux élèves. Des sixièmes disposent depuis la rentrée d’une tablette numérique. A la demande de leur professeure de mathématique, ils décryptent un énoncé sur l’écran mais doivent le résoudre sur une feuille. Line expose sa réponse commentée ensuite par des camarades. L’interactivité verbale est de mise.
Des professeurs mettent en ligne leur cours étudié à la maison puis approfondis en classe, ainsi que des publications d’élèves. Des troisièmes transformés en reporters ont « couvert » la célébration du 70e anniversaire de la Libération. La vidéo est diffusée sur des grands écrans dans les espaces communs. Toute la communauté du collège peut ainsi en profiter.
Si les enseignants de l’élémentaire Saint-Exupéry ont été formés aux outils numériques, ce n’est pas le cas de l’ensemble des professeurs du collège Ronsard. Certains sont réticents. « Il faut laisser le temps aux équipes de se les approprier. Le changement fait peur. Il faut faire des propositions sans imposer », remarque la principale du collège. L’inspecteur d’académie souhaite par ailleurs que tous les élèves aient accès à un ordinateur, y compris au centre de documentation qui devrait être davantage accessible.

M.-C. B., Nouvelle République, 22 septembre 2013