Magneti-Marelli : 159 emplois menacés après 2015 ?
La direction pourrait inviter ses salariés à faire des sacrifices pour “ réduire le coût du travail ”. Sinon 159 emplois pourraient être supprimés d’ici 2018.
La bourse ou la vie (professionnelle) ? C’est en filigrane l’annonce qui a été faite hier matin en CE (comité d’entreprise) aux représentants du personnel par la direction de l’un des poids lourds de l’industrie locale châtelleraudaise, Magneti-Marelli, qui emploie 525 salariés (375 en usine et 150 au centre de recherche et développement) (1) pour la production d’autoradio GPS (« infotainement ») à PSA et FIAT.
« Plus que 225 personnes dans l’usine à terme »
A l’ordre de ce CE, le « PMT » ou « Plan à moyen terme ». Une sorte de prévisionnel jusqu’en 2018 qui laisse entrevoir une menace sur 159 emplois qui pourraient être supprimés d’ici 2018, d’après la CGT.
« On nous a assuré que jusqu’en décembre 2015, il y aurait un maintien des commandes et des effectifs mais avec cependant une réduction des intérimaires de 150 à 70 minimum. Mais d’ici la fin 2018, il est envisagé une réduction importante des effectifs dans l’usine. On nous explique que les besoins pour 2018 seraient de 155 au lieu des 244 aujourd’hui en production et de 70 au lieu de 140 hors production (administratif, maintenance…) », expliquent Clarice Pereira, élue CGT et CE, et, David Talbart, délégué syndical CGT.
En clair, si ce scénario de « PMT » venait à être décidé et appliqué, « il ne resterait plus que 225 personnes dans l’usine (2) »
La crise ne serait pas la cause des maux de la firme qui « est la seule entreprise de Châtellerault à l’avoir traversée sans chômage technique ». C’est plutôt le coût du travail (NDLR : la fameuse compétitivité) qui serait dans le collimateur de la direction.
« La baisse du coût horaire du travail est demandée par la direction italienne : « Pour maintenir la taille critique indispensable au maintien de notre activité industrielle en France », comme ils disent, il faut que les salariés à Châtellerault, fassent des efforts. »
« On nous dit qu’on coûte trop cher »
Soit en langage décodé : remise en cause des salaires, des congés ? Non-paiement des pauses ? Baisse des primes de nuit ?
Si la baisse du coût du travail n’intervient pas, « la fabrication des produits pourrait même partir à Kechnec (Slovaquie) concerné par une extension à 2 millions d’euros », craint la CGT.
Rien n’est figé mais ce ne sont pas les mots insistants de la direction qui vont rassurer les salariés de l’ex-usine Jaeger confrontée en 2009 à un plan social avec 50 suppressions d’emploi : « On nous dit que Châtellerault est l’usine la plus chère du groupe, qu’on leur coûte cher. Si on ne change rien d’ici 2018, on prendra les mesures qui s’imposent, nous a-t-on prévenus. »
Un discours qui s’apparente, pour la CGT, à du chantage à l’emploi.
(1) Il faut ajouter les intérimaires qui sont environ 150. (2) Le centre recherche et développement ne serait pas touché.
Nous avons joint la direction qui n’a pas donné suite à nos appels.