Un article de la Nouvelle République (daté de ce mardi 13 décembre 2011) nous montre des « représentants » syndicaux bien unis. Pour plus d’Etat au lieu de sa démolition. Pour une régulation du capitalisme au lieu de son abolition. Pour plus d’industrie au lieu de son sabotage. Florilège (nos commentaires en gras) :
Article 1 : Pelloutier, Pouget, Griffuelhes, Monatte… où êtes-vous ?
Appel intersyndical » contre l’austérité »
Contre l’austérité injuste, pour une austérité juste
L’unité n’aura jamais été aussi palpable lors de la préparation du rassemblement interprofessionnel de ce mardi devant la préfecture de Poitiers. CFDT, CGT, FSU, UNSA pour le public et le privé, pour les actifs comme les retraités seront donc main dans la main pour « dénoncer les plans d’austérité injustes proposés par le gouvernement ». Phrases choisies.
Aménageons le capital
> Pascal Briant (CGT). « Il faut arrêter les exonérations fiscales sur les heures supplémentaires ; revoir la politique des services publics avec la suppression d’un fonctionnaire sur deux ; faire barrage à la délocalisation des grandes entreprises et aux fraudes sociales ; taxer les capitaux et éradiquer les paradis fiscaux… »
La privatisation c’est le mal, car l‘Etat c’est le bien
> Christophe Mauvillan (FSU). « Les fonctionnaires sont souvent montrés du doigt et accusés d’être la cause de la dette. On peut faire le constat que même en supprimant des postes, notamment dans l’Éducation nationale depuis 5 ans, nous ne sommes pas sortis de la crise. »
> Gérard Ameteau (UNSA/FSU). « Un fonctionnaire sur deux n’est pas remplacé. Mais l’économie de la RGPP [NDLR : révisions générales des politiques publiques] représente 0,19 % du déficit de l’État. Soit presque rien. »
Le salariat, ça nous va
> Véronique Estevenet (CFDT). « Dans le privé, il y a une obligation de négociation annuelle des salaires. Pourquoi le gouvernement ne met pas en application cette obligation dans le public, là où il n’y a plus d’augmentation des salaires ? »
Pour un pays plein de vie, que fleurissent mille machines et usines
> Franck Renard (Métallurgie Vienne). « Un emploi en moins dans l’industrie correspond à trois emplois induits. Un pays sans industrie est un pays mort. »
Etre en bonne santé, c’est être un « patient au coeur du système »
> Catherine Giraud (CGT CHU). « Il n’y a plus d’accès équitable à la santé. Au CHU sur 5.000 employés, il y a 900 à 1.000 contractuels. On ne met plus le patient au coeur du système. »
Un autre monde capitaliste est possible !
> Myriam Liéby (FSU). « Le 13, nous serons dans la rue une nouvelle fois pour dénoncer mais aussi parce que nous sommes force de propositions. Il y a des alternatives possibles. »
Aujourd’hui, happening Romero pour amuser l’autorité
Rassemblement aujourd’hui à 17 h 30 sur la place devant la préfecture.
Nouvelle République, 13 décembre 2011
Un autre article dans la même édition a retenu notre attention : les solutions de la députée PS Vergnaud ! Nous nous contenterons de souligner ses propositions « socialistes », en gras :
»Au-delà de la monnaie, un fédéralisme de crise va s’imposer »
1. En quoi cette crise de l’Europe est-elle profonde ?
« C’est la structure politique de l’Europe qui est en crise. La monnaie commune devait fédérer un continent, à condition d’être suivie par des politiques communes. Or, on a fait entrer de nouveaux pays sans évoluer sur l’intégration économique, fiscale et budgétaire. C’est un échec de l’intergouvernemental. »
2. Comment sortir aujourd’hui de cette situation ?
« Il faut investir dans la croissance et pour cela, il faut pouvoir emprunter. On pourrait demander à la Banque centrale européenne d’acheter de la dette, comme l’ont fait les banques centrales américaines et japonaises. Prendre cette décision redonnerait confiance aux marchés et tous les pays européens pourraient emprunter à un taux correct. La mise en application de la taxe sur les transactions financières votée au parlement européen permettrait aussi d’abonder le budget européen et d’investir dans les pays de l’Union européenne. Cette crise est une opportunité historique pour avancer. Il faut perdre un peu de souveraineté budgétaire pour donner de la légitimité à la zone euro. Le traité de Lisbonne nous permet déjà de le faire. Le groupe Euro ++ créé hier entre le conseil européen et le Parlement va nous y aider. L’union monétaire ne suffit plus, un fédéralisme de crise va s’imposer. »
3. Comment cette crise est-elle ressentie au Parlement européen ?
« Ici, on pense européen depuis longtemps. Je suis fière d’être française mais aujourd’hui la France n’est rien sans l’Europe. Nous sommes dépendants les uns des autres et au parlement européen, on le comprend dès le premier jour. »
4. La fin de l’Euro est-elle possible ?
« Il est impossible qu’on puisse en arriver là. Les conséquences économiques seraient énormes, les économies des pays seraient plombées pour des décennies. Je fais confiance à nos chefs d’Etat, surtout ceux à venir, pour l’éviter. Il est grand temps d’agir. »
Nouvelle République, 13 décembre 2011
Quant à nous, nous n’analysons la « crise » ni comme une mauvaise « gestion politique » ; ni comme une « conséquence » de la financiarisation, que nous voyons plutôt comme un symptôme ; mais comme la nature même du capitalisme en crise permanente, indissociable de ses mécanismes intrinsèques de valorisation par le travail aliéné, de technologisme surproductif, de concurrence généralisée, de domination sociale et de destruction du vivant.
L’endettement et la financiarisation ne sont qu’une étape logique du processus de développement historique de cette forme de non-vie sociale qu’est le capitalisme, qui est devenu incapable d’investir dans l’activité productive réelle, et n’a pu pour perdurer qu’investir dans des prévisions et assurances foireuses sur l’exploitation salariale et le développement productif futurs. Après avoir étendu sa destruction croissante à la planète entière, le capitalisme dévore ses populations.
Nous voulons détruire le capitalisme et l’Etat et toutes les formes d’exploitation et de domination. En finir avec l’argent, l’autorité et la résignation, comme formes de médiations sociales aberrantes.
Etendons nos luttes à tous les champs de la dépossession.
Ne comptons que sur nous-mêmes.
Groupe Pavillon Noir, Fédération Anarchiste 86, 13 décembre 2011
Que c’est naze ! Si c’est ça la pensée politique libertaire d’aujourd’hui, nous avons donc les deux pieds dans la misère de la philosophie. Le degré zéro de réflexion et de l’analyse.
Pas de quoi jouer les naïfs, ou les agitateurs gauchistes, il existe des syndicalistes gestionnaires. Ainsi,l’Etat, la République et la Nation sont pour eux autant de refuges et de cages nécessaires aussi « pathologiques », nuisibles et oppresseurs qu’ils soient ( un point de vue partagé par un « anarchiste institutionnel » comme Noam Chomsky, lui-même ) . Ça n’est pas nouveau, on sait très bien que anarcho-syndicalisme de papa Pouget ou le syndicalisme révolutionnaire de tonton Monatte n’ont plus le cote, et ce depuis un bail!!
De quelle force débarrassée de ces mécanismes d’oppressions les idées anarchistes peuvent elles émergées?
Constatons qu’il n’y a en a pas….
C’est ce qui est embêtant avec les anarchistes « officiels » ils chialent tout le temps…..