Japon: des intérieurs de maisons contaminés à 200 km de Fukushima
Un laboratoire français indépendant a annoncé jeudi avoir détecté une contamination radioactive dans des poussières de maisons situées à 200 km de Fukushima, en banlieue de Tokyo.
« L’Association pour le contrôle de la radioactivité dans l’Ouest (Acro) a analysé les poussières d’aspirateur de 12 habitations situées dans un rayon de 200 km de la centrale. Toutes ces poussières sont contaminées en césium 137 et 134 à la suite à la catastrophe de Fukushima », affirme le laboratoire basé à Hérouville Saint-Clair, dans le nord-ouest de la France, dans un communiqué. Les poussières ont été prélevées en octobre.
La contamination « la plus importante » (« presque » 20.000 becquerels par kilo) est enregistrée dans le district de Watari « situé à une cinquantaine de kilomètres de la centrale, où la vente de riz vient d’être interdite », détaille l’association créée après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl en 1986.
Mais « les habitations sont aussi contaminées de manière significative » à la limite du périmètre examiné, soit à 200 km de la centrale, jusque dans la banlieue de Tokyo, avec « presque 6.000 becquerels par kilo », selon l’Acro.
L’association, souvent sollicitée par des élus locaux français pour des mesures liées aux sites nucléaires de ce département, en déduit que le gouvernement japonais devrait modifier les critères fixés pour décider l’évacuation des populations et faire des mesures dans les habitations.
Ces critères « reposent uniquement sur la contamination des sols à l’extérieur et supposent implicitement qu’une fois chez eux, les habitants des zones contaminées ne courent plus aucun risque. Notre étude montre qu’il n’en est rien », argumente l’Acro.
Le 11 mars, un tremblement de terre de magnitude 9 a provoqué un gigantesque raz-de-marée au nord-est du Japon. En déferlant sur les côtes, il a tout détruit sur son passage, déclenchant une série d’avaries à la centrale atomique de Fukushima.
Quelque 20.000 personnes sont mortes ont ou été portées disparues dans la catastrophe.
AFP, 15 décembre 2011