Y’a bon Jules
Alors que nous diffusions, dans le centre-ville commercial de Poitiers, un tract (tract_17-2) à l’occasion d’une mobilisation de solidarité avec les migrants sans-papiers, exploités ici comme ailleurs, nous avons fait une rencontre bien amère.
Nous avons croisé, en trois endroits différents des rues piétonnes, trois hommes qui diffusaient un prospectus publicitaire.
Il s’agissait d’une publicité pour “Jules Christmas hotel”, à l’initiative de la société JULES.
Leur employeur les avait affublés pour l’occasion d’imitations d’uniformes de grooms.
Les trois étaient noirs.
Encore un bel exemple de discrimination (“positive” ?)
Interloqués par cette image caricaturale d’un autre temps du domestique noir travaillant pour la bourgeoisie, nous leur demandons si Jules n’emploie que des noirs pour cette opération.
Réponse affirmative, suivi d’un “On n’aime pas ça, mais on est bien obligés”.
Trois personnes recrutées parce que noires pour un spectacle publicitaire d’un goût douteux, nous a rappelé celui des jeunes femmes embauchées par Les Cordeliers, affublées de perruques rousses pour ressembler à la “Poitevine”, acheteuse compulsive devenue le logo des Cordeliers… Mais aussi la discrimination sociale envers ce que le patron de la Mutuelle de Poitiers appelait il y a peu les “marginaux”.
Misère ordinaire de l’exploitation quotidienne.
Des passants qui passent
Démocratie réelle maintenant Poitiers, 18 décembre 2011
ndPN : sur les Cordeliers, voir aussi cet article : http://fa86.noblogs.org/?p=519