Vinci dégage !
En 2000, Vinci devient le « premier groupe mondial de construction-concession », après avoir été vendu par Vivendi à des actionnaires. En 2009, il participe à 240’000 chantiers dans plus d’une centaine de pays ; avec 5% de croissance en 2010, son chiffre d’affaire atteint 33,4 milliards d’euros et son carnet de commande augmente de 15%.
Il est un des collaborateurs favoris des pouvoirs publics mais il sait aussi se mettre au service du privé. Le projet ITER de fusion nucléaire est implanté à titre d’expérimentation internationale sur le site de Cadarache (13). Avec Areva — son partenaire jusque dans les mines d’uranium au Niger ou ailleurs — et malgré les nombreuses voix qui s’opposent à cette nouvelle absurdité mégalomaniaque, Vinci construit le désastre…
La Ligne Grande Vitesse Sud Europe Atlantique est un projet très contesté dans les régions concernées. Plusieurs collectifs et associations organisent des manifestations pour dire stop aux grands projets destructeurs et coordonner des actions en Europe.
À Notre-Dame des Landes (44), depuis 40 ans, un projet d’aéroport international s’inscrit dans une expansion de la métropole Nantes/Saint-Nazaire. Aujourd’hui, Vinci s’est emparé de ce chantier pionnier : un aéroport éco-labellisé. Le groupe et ses alliés publics entendent mener les travaux à terme, tout en prétendant respecter une démarche démocratique : par exemple, une enquête publique encadrée par une multitude de gendarmes et de gardes mobiles. Face à cette hypocrisie, les terrains concernés par le projet sont occupés et le combat s’intensifie. Le 1er décembre de cette année 5 personnes seront interpellé-e-s , et ils/elles auront à répondre de « dégradations en réunion » ou « complicité de… » et « refus de prélèvement ADN » devant la justice lors de leur procès qui se tiendra le 13 février 2012.
L’autoroute que construit Vinci entre Moscou et Saint-Pétersbourg saccage entre autres, à Khimki, la dernière forêt moscovite. Noyé dans la corruption, ce projet d’expansion urbanistique s’impose aux habitants et n’avance qu’à coups de violences policières contre les opposants. Le campement de résistance installé dans la forêt a également été la cible d’attaques par des milices fascistes. Le tabassage, les tortures, les menaces, les inculpations pénales et les assassinats sont certains des moyens de répression mis en œuvre par le capital afin de défendre ses propres intérêts sous prétexte de travaux publics.
Ajoutons à tout ça l’expulsion à Poitiers de squatteurs en novembre de cette année dans une maison condamnée à la démolition dans le cadre du futur viaduc des Rocs. 47 personnes seront en garde à vue mais cinq prévenus devant le tribunal le jeudi 8 décembre, qui se sont défendu de l’accusation de “participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destructions ou dégradations de biens”, ainsi que pour l’un des mis en examen “usurpation d’identité”. La suite du procès sera le 12 janvier.
À cette longue liste il y a aussi la construction de prisons, et tous ces autres chantiers peu visibles qui restent pour l’instant moins contestés : réseaux de vidéosurveillance, parkings, pipelines, incinérateurs, etc … Partout l’arrogant «leader mondial de la construction–concession» impose ses projets et laisse penser qu’il est invincible.
La ville de Strasbourg n’est pas épargnée par cette machine à bétonner. Les rives du Rhin vont être “amménagées” pour 2013 avec de nouvelles résidences pour bobo, contre le jardin des deux rives et à deux pas de l’Allemagne. Ce projet va amener le prolongement de la ligne D du tramway jusqu’à la gare de Kehl, ce qui nécessitera la construction d’un nouveau pont sur le Rhin . Ce quartier sera aussi moche et asceptisé que celui de l’Etoile, avec son lot de caméras pour fliquer et ses lieux de consommation maniaque.
Vinci dégage !
Pour suivre les campagnes contre vinci :
https://stopvinci.noblogs.org/
L’Alsace libertaire, Nadie, 21 décembre 2011