[Chine] « La gestion des mouvements de masse est de plus en plus difficile »

Chine: les révoltes citoyennes vont se multiplier, selon un haut responsable

Un haut responsable chinois, qui avait aidé à désamorcer la rébellion des habitants d’un village de Chine excédés par les expropriations, a estimé que le pays devait se préparer à d’autres protestations de ce type parce que les citoyens réclament le respect de leurs droits.

Des villageois de Wukan manifestent contre des expropriations le 19 décembre 2011

 Des villageois de Wukan manifestent contre des expropriations le 19 décembre 2011
 

« Dans cette région (du sud), il y avait beaucoup de problèmes qui n’ont pas été traités à temps. Et une fois que la violence a surgi, les retombées ont été graves », a déclaré Zhu Mingguo lors d’une réunion sur la stabilité sociale, cité par le quotidien officiel Guangzhou Daily.

« C’est comme une pomme pourrie en son coeur. A l’extérieur, la peau est rouge mais une fois qu’on l’ouvre, on ne peut plus rien faire », a-t-il ajouté.

 

Les paysans de Wukan, un gros bourg de 13.000 résidents, sur la côte de la province du Guangdong (sud), se sont révoltés pour dénoncer la corruption de leurs cadres communistes. Leur colère avait éclaté après des saisies de terres qu’ils jugeaient illégales.

« La conscience qu’a le public en matière de démocratie, d’égalité et des droits dont il dispose ne cesse de se renforcer, et par conséquent, les demandes augmentent », a déclaré le haut responsable chinois lors de cette réunion.

« La gestion des mouvements de masse est de plus en plus difficile », a-t-il ajouté.

Cette crise, qui a fait grand bruit dans le pays, s’est apaisée la semaine dernière. Les autorités chinoises ont libéré les meneurs de la rébellion, allégé la présence policière et envoyé une équipe chargée de recueillir les doléances de la population.

La presse officielle chinoise avait critiqué l’attitude des autorités locales à Wukan, qui avaient d’abord imposé une dizaine de jours de blocus au village avant d’opter pour une position plus conciliante.

AFP, 27 décembre 2011