Roumanie: plusieurs blessés lors d’une marche contre le président Basescu
Une dizaine de personnes, dont un caméraman et quatre gendarmes, ont été blessées samedi à Bucarest lors d’une manifestation contre le président roumain Traian Basescu, jugé responsable d’une baisse du niveau de vie, ont indiqué les médias locaux.
Des échauffourées ont éclaté entre les forces de l’ordre et les manifestants –plusieurs centaines– rassemblés place de l’Université.
Un caméraman de la chaîne privée de télévision Antena 3 et quatre gendarmes ont été blessés à la tête par des jets de pierres.
Plusieurs manifestants ont pour leur part reçu des soins, au moins l’un d’entre eux ayant été frappé par les forces de l’ordre, selon une porte-parole du service des urgences.
Vingt-neuf personnes, « parmi les plus violentes », ont été interpellées et conduites au commissariat de police où elles seront sanctionnées, a indiqué le porte-parole de la gendarmerie roumaine Florin Hulea.
Les protestataires s’étaient rassemblés en milieu d’après-midi au centre de Bucarest et avaient manifesté dans le calme pendant plusieurs heures.
A la tombée de la nuit, une partie d’entre eux s’étaient dirigés vers le palais présidentiel, brisant le dispositif policier.
Scandant « Démission » et « N’ayez pas peur, Basescu va chuter », les protestataires ont à plusieurs reprises réussi à bloquer le trafic place de l’Université, avant d’être repoussés par les forces de l’ordre.
Les manifestants avaient été mobilisés notamment via internet et les réseaux sociaux afin d’exprimer leur solidarité avec le fondateur des services d’urgence, le médecin Raed Arafat, contraint à la démission en début de semaine à la suite d’un différend avec M. Basescu sur un projet controversé de réforme de la santé.
Mais alors que ce projet a été retiré du débat public vendredi, à la demande du chef de l’Etat, les participants à ce mouvement ont renoncé à leurs slogans de soutien à M. Arafat, pour appeler le président et le gouvernement à démissionner.
« Nous ne pouvons plus supporter la pauvreté, trop c’est trop », a déclaré à l’AFP une retraitée, Rodica Patran, évoquant le gel des retraites et la baisse de 25% des salaires dans le secteur public, imposés en juillet 2010.
Des centaines de personnes s’étaient également rassemblées dans la journée dans plusieurs grandes villes pour exprimer leur opposition à la réforme de la santé qu’avait défendue M. Basescu, qui prévoyait de donner davantage de place au privé.
AFP, 14 janvier 2012