[Paris] Les indignés portent plainte contre les violences policières

Des « indignés » de la Défense déposent plainte pour violences policières

Vingt-trois « indignés » qui s’étaient rassemblés entre le 4 et le 27 novembre sur le parvis de la Défense ont annoncé avoir déposé plainte mardi au parquet de Nanterre, estimant avoir été victimes de « violences illégitimes et disproportionnées » de la part des forces de l’ordre.

Des "Indignés" campent sur le parvis de La Défense, le 15 novembre 2011, près de Paris

Des « Indignés » campent sur le parvis de La Défense, le 15 novembre 2011, près de Paris
 

« Lors de ces rassemblements, mes clients ont été victimes de violences illégitimes et disproportionnées sans sommation », a affirmé à l’AFP leur avocat, Me Christophe Ayela, confirmant une information de RTL.

Il a précisé avoir porté plainte pour plusieurs motifs: « atteintes volontaires à l’intégrité physique de la personne », « vols », « entrave à la liberté d’expression », « Destruction de biens », « non-assistance à personne en danger », « discrimination pour refus de recevoir les plaintes », « propos injurieux » et « mauvais traitement envers un animal ».

Dans cette plainte collective que l’AFP a pu consulter, un « indigné » explique avoir reçu un coup de matraque à la tête ayant entraîné une ITT (incapacité totale de travail) de trois jours. Un autre affirme qu’un policier l’aurait « étranglé sans motif pendant une quinzaine de secondes ».

Au-delà de violences présumées, l’avocat dit vouloir avant tout « défendre la liberté d’expression de personnes qui se sont rassemblées pacifiquement sans causer de trouble à l’ordre public ».

Le 4 novembre, à la fin du sommet du G20 de Cannes, les « indignés » s’étaient installés au coeur du quartier d’affaires près de la Grande Arche où ils avaient improvisé un campement. Certains avaient déploré la confiscation de tentes, de nourriture, de bâches et de pancartes par la police. Deux personnes avaient été légèrement blessées lors du premier rassemblement.

Selon les « indignés », le mouvement avait pris fin le 8 décembre. Néanmoins, huit jours plus tard, les forces de l’ordre avaient procédé à l’évacuation d’une trentaine de manifestants.

Durant la période de ces rassemblements, le nombre des indignés avait oscillé entre plusieurs centaines et quelques dizaines, loin de l’ampleur d’autres mouvements en Europe ou aux Etats-Unis.

AFP, 17 janvier 2012