[Poitiers] Ca suffat comme ci

L’insécurité à Poitiers. Ça suffit comme ça ! Relaxe pour les personnes poursuivies !

Le Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux affirme sa solidarité sans faille avec les militants poursuivis et appelle à venir les soutenir :

– Au rassemblement organisé samedi 21 janvier à 16 heures devant les Cordeliers (côté place du Marché).
– Le jour du procès, lundi 23 janvier à 14 heures, au palais de justice.

B.A.C à poubelle !

Il est environ 23h le 28 décembre, nous nous trouvons sur le parking du nouveau Spar de Saint-Benoît. Ces poubelles ne nous ont jamais trahi sur l’abondance de nourriture, encore tout à fait consommable, qu’elles contiennent. Triste constat du consumérisme ambiant, mais grande réjouissance face à la semaine de survie qu’elles nous offrent.

Un seul détail nous échappe : ces poubelles sont privées. Alors, au même titre que de se servir dans les rayons sans payer, se servir dans les poubelles, c’est du vol. On ne voulait pas y croire, mais les flics, eux, ont bien profité de l’occasion. Une voiture de la BAC (Brigade Anti Criminalité) nous intercepte donc sur le parking nous ayant vu, de loin, garés près du local à poubelle. « Surveiller les zones économiques, ça fait partie de notre travail ». Nous n’avons pas nos papiers sur nous, mais ce n’est plus qu’un détail. Ils nous connaissent bien ce qui suffit largement pour nous emmener au poste après recherche d’éventuelles traces d’effraction de notre soi-disant introduction dans le local. La voiture est emmenée au commissariat, le chien à la SPA et nous deux en cellule.

Pas d’effraction. Mais ils ne nous lâcheront pas comme ça. C’est un beau délit qu’ils ont intercepté ce soir-là : vol en réunion avec ruse ! Les flics ne manquent pas de nous le mentionner : « votre physique le permet… ». On se serait donc faufilés, mais quelle ruse !

Après une quinzaine d’heures de garde à vue, nous sommes présentés au tribunal. Comparution immédiate, nous la refusons. Le procureur, M. CASASSUS-BUILHE, demande notre placement en détention provisoire. Est-ce encore une ruse pour nous empêcher de réitérer cet abominable délit ? Après 20 minutes de délibéré, le juge nous laisse libre avec une convocation au tribunal le 23 janvier 2012 à 14h. Un peu plus et une poubelle nous emmenait à Vivonne !

La démesure de cette affaire nous laisse sans voix. Mais nous en tirons une bonne leçon : certaines ordures ne se trouvent pas dans les poubelles…

Si comme nous vous trouvez cette répression totalement injustifiée, venez nous soutenir le 23 janvier 2012 à 14h au palais de justice à Poitiers.

L’insécurité à Poitiers. Ça suffit comme ça !

Trois événements récents résument à eux seul l’irrésistible montée de l’insécurité dans notre ville « bonhomme ».

Le 5 novembre, 47 personnes ont été placées en garde-à-vue dont 5 ont été jugées et relaxées lors du rendu le 12 janvier pour avoir osé occuper une maison vide propriété de la commune dont la destruction promise entrait dans le projet urbain « cœur d’agglo » réalisé conjointement par les bétonneurs du groupe Vinci et par la mairie socialiste.

Le 28 décembre vers 23 h deux personnes sont interpellées par la BAC pour avoir osé récupérer de la nourriture dans les poubelles du Spar de Saint-Benoît. « Vol en réunion avec ruse »,  convocation au tribunal le 23 janvier, le procureur avait même demandé la mise en détention provisoire.

Le 4 janvier la police « politique » de Poitiers interpelle 6 personnes qui distribuaient un journal de contre information et un tract de solidarité avec les inculpés de Labège devant le cinéma de la Place d’Armes au moment de la projection du film « Tous au Larzac ». Tous les exemplaires du journal, L’Epine noire, ont été saisis.

Evidemment ces événements ne sont que la suite d’une logique répressive qui s’exerce à Poitiers depuis plusieurs années et qui a entraîné pas moins d’une trentaine de procès et la condamnation de plus de 40 personnes, en grande majorité des jeunes. Une logique qui s’inscrit dans la politique de l’Etat pour mettre sous le boisseau toute tentative d’expression sortant des cadres préétablis.

Pourtant cette fois-ci le « laboratoire poitevin » a expérimenté une escalade avec un tir groupé qui s’attaque à la fois à la liberté d’expression (déjà largement entamée par les difficultés à obtenir une salle) et de diffusion de la presse ainsi qu’à la volonté de dénoncer les énormes gâchis qu’engendre la société capitaliste. Quoi de plus normal et logique que de se servir de lieux vides alors que les mal-logés sont légions ; quoi de plus normal et logique que de refuser la destruction massive de nourriture alors que beaucoup en manquent.

Le plus souvent les « coupables » sont désignés par la presse comme par la Justice comme anarchistes. Soyons lucides il s’agit-là, bien au-delà de l’idéologie stigmatisée, de tenter de marginaliser toute forme de contestation de l’« ordre des choses ». Et soyons certains que les « cadres préétablis » dont nous parlions ont des contours tellement flous et incertains que les frontières reculent chaque jour et que ce qui était toléré hier ne le sera plus demain si nous ne réagissons pas ensemble et de manière déterminée. Les récents procès contre le refus de prise d’adn en sont un exemple, et les réactions qu’ils suscitent nous montrent le chemin.

Société policière. Ça suffat comme ci

Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux. antirep86@free.fr – www.antirep86.fr