Ce matin au tribunal administratif de Poitiers, sept personnes mises en situation d’OQTF par la préfecture (obligation de quitter le territoire français) demandaient leur annulation. Grosse présence de RESF, de parents d’élèves et d’autres personnes mobilisées, en soutien à Mme Diallo et à Mme Bahoumina et à leurs enfants.
Le rapporteur de la république (l’équivalent du procureur) a été dans le sens de la demande d’annulation d’OQTF pour Mme Diallo et ses enfants, qui a sans doute bénéficié d’un fort soutien des parents d’élèves et d’individus, avec deux rassemblements importants. Ce soutien à Mme Diallo d’un grand nombre de gens de tous bords, révolté-e-s par cette injustice, a été mentionné par son avocate. Mme Diallo, très stressée ce matin, est ressortie soulagée et confiante pour l’obtention d’une carte de séjour.
En revanche, le rapporteur de la République a émis un avis défavorable concernant les demandes… des six autres personnes.
Comme celle de Mme Bahoumina, vivant depuis dix ans en France avec ses trois enfants, pour lesquels un rassemblement avait eu lieu devant la préfecture.
Mais aussi une femme d’origine haïtienne, avec sa fille de deux ans née en France – ignorant ainsi les arguments de la plaignante (situation catastrophique en Haïti, intérêt de l’enfant, emploi à Poitiers…).
Mais aussi un algérien salarié, ou encore un homme d’origine néo-zélandaise (Tonga) ayant joué dans plusieurs clubs comme rugbyman, aujourd’hui employé, ainsi que sa femme. Pour ces trois personnes, le prétexte est abominable : leurs emplois ne sont pas dans la « liste » du 11 août 2011 sur les emplois retenus dans le cadre de « l’immigration choisie ».
Mais aussi cette réfugiée d’origine russe, demandant l’asile politique, mariée religieusement en Tchétchénie et vivant en France avec son mari… mariage religieux attesté par l’imam de Poitiers : rejeté par la préfecture comme n’ayant « aucune valeur juridique », la préfecture doutant d’ailleurs de la vie commune, malgré tous les éléments en attestant. Oh, la belle « laïcité » répressive, à la sauce républicaine !
Rendu sous quinze jours. On en ressort très confiant pour Hawa, mais écoeuré pour toutes les autres personnes, et très en colère. Avec une certitude aussi : face à l’ignominie préfectorale, contre la machine à précariser et à expulser, la mobilisation est très importante pour l’emporter.
Seule la lutte paye, et la lutte continue !
Solidarité avec les migrant-e-s !
John Rackham, groupe Pavillon Noir (Fédération Anarchiste 86), 19 janvier 2012