Insultes et menaces : un an de prison ferme
Châtellerault. Les policiers dénoncent des insultes racistes carabinées. Lui parle d’une cabale montée de toutes pièces. Il écope d’un an de prison ferme.
Les insultes, c’est souvent le lot quotidien des policiers en intervention. Le récit d’une d’entre elles, hier matin au tribunal correctionnel, remontant au 30 septembre dernier en plein centre-ville de Châtellerault, outrepasse largement ce que les fonctionnaires entendent en temps normal. Ce sont surtout des insultes répétées à caractère raciste qui laissent l’impression la plus désagréable.
L’histoire éclate avec l’irruption au Bistrot des Halles de deux hommes, Abdelkader K. et Abdelsalem K. Une violente altercation commence entre les clients et les deux A.K. La police est appelée à la rescousse. Elle en prend à son tour pour son grade. Et ça continue en garde à vue comme à l’hôpital, où Abdelkader est conduit car il a refusé de se soumettre au contrôle d’alcoolémie.
Les « sale négro » et « sale juif » s’enchaînent contre les policiers avec une rafale de « je vais te crever » « tu vas de retrouver avec une balle dans la tête » et, pour couronner le tout, « au bled, les flics on les coupe en morceaux » !
A la barre, Abdelkader trépigne, contient difficilement son envie de répondre à tout. Il assure sa défense seul. Il voulait son avocate et elle seule, pas une collaboratrice. Il nie tout en bloc, évoque des pressions, des violences, parle de la plainte qu’il a déposée à son tour contre les policiers. « Tout est faux. Ils ont tout inventé ! J’ai des témoignages de commerçants », martèle-t-il.
Le deuxième AK a séché l’audience. De toute façon, selon ses dires, il ne se souvient de rien. La faute à l’alcool. « Si c’est vrai, je suis désolé », a-t-il dit en audition.
Pour le procureur, les agissements des deux hommes, déjà fort connus, dépasse l’entendement. Il réclame des sanctions fortes. Le tribunal les condamne à un an de prison ferme. A l’encontre d’Abdelkader, il prononce en plus l’annulation du permis de conduire avec interdiction de le repasser avant quatre mois. Ils devront aussi verser solidairement 700 € à chacun des six policiers concernés. Abdelkader est reparti en manifestant déjà son intention de faire appel de ce jugement. Il veut aussi saisir un juge d’instruction.
Leur presse, Nouvelle République, 21 janvier 2012