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Fouilles à la prison : les surveillants furieux
La décision, prise mercredi soir, d’un juge administratif d’interdire les fouilles à nu systématiques des détenus de la prison de Poitiers-Vivonne (lire notre édition d’hier) a suscité la fureur d’une partie des surveillants, qui s’exprime par la bouche du délégué régional de FO Pénitentiaire, Christophe Beaulieu, contacté par notre journal : « C’est une décision d’une stupidité affligeante. C’est un non-sens absolu. Les fouilles à la prison de Vivonne ne sont pas et n’ont jamais été systématiques. L’exagération qui a été faite par l’OIP (1) est surfaite.
Il faudrait être bien naïf pour croire que ce qui se passe aux parloirs se fait sans qu’on essaie de glisser du haschisch, un téléphone portable, pourquoi pas une arme. »
Conseil de guerre
« Cette décision met en danger toutes les personnes qui se trouvent à l’intérieur de la prison. Les premiers concernés étant les autres prévenus. Contrairement à ce que veut faire croire l’OIP, les prisons ne sont pas un lieu angélique. En réalité, nous sommes là pour faire les garde-fous. On ne fait pas mumuse avec ce genre de truc !Je voudrais rappeler que l’OIP est une organisation extrêmement politisée, néanmoins subventionnée par l’État, qui bénéficie de l’argent public. Ces gens-là défendent à n’importe quel prix des individus qui ont tué, violé des enfants. Nous en avons à Vivonne. Je suis outré, scandalisé.Je m’interroge pour savoir si nous devons tenir un conseil de guerre avec les autres organisations syndicales. Cela dit, si on nous impose de renoncer à ces fouilles, nous respecterons la loi et nous en subirons les conséquences. »
(1) Observatoire international des prisons, organisation indépendante, auteur de la requête devant le tribunal administratif.
L’administration ne commente pas
En l’absence hier toute la journée de Claude Ramir, directeur du centre de détention de Vivonne, nous avons contacté la direction régionale de l’administration pénitentiaire à Bordeaux pour savoir comment elle entendait mettre en œuvre la décision du juge. Celui-ci a en effet enjoint à l’administration de mettre ses procédures en conformité avec la loi et, pour ce faire, de modifier le règlement intérieur de la prison. Nous n’avons obtenu aucune réponse à notre demande.
Nouvelle République, propos recueillis par Vincent Buche, 27 janvier 2012