Aéroport de Notre-Dame-des-Landes : visite chahutée du président du TGI
AFP, 24/01/2012
La visite d’évaluation des parcelles expropriables du futur aéroport de Nantes par le président du tribunal de grande instance (TGI) de Nantes, Jean-Maurice Beaufrère, a été chahutée mardi 24 janvier 2012 par près d’une centaine d’opposants.
M. Beaufrère, nommé juge de l’expropriation pour ce projet qui touchera 1.600 hectares directement et indirectement, devait se rendre sur des parcelles susceptibles d’être expropriées pour évaluer leur valeur. Arrivé dans un convoi d’une dizaine de voitures de gendarmerie ainsi que quatre camions de transports de troupe et plusieurs 4×4, le juge a été accueilli par près d’une centaine de manifestants scandant : « non a l’aéroport ».
Expropriation – Dans une cohue houleuse, il a d’abord rencontré les propriétaires concernés. Mais il n’a pu se rendre en voiture sur les premières parcelles, le convoi ayant été bloqué par un barrage de branches puis par des militants couchés sur la route. La visite s’est alors effectuée à pied, entourée d’un important service d’ordre, précédé et suivi de manifestants tentant de ralentir ou d’arrêter le progression du juge.
Les mêmes scènes se sont répétées à plusieurs reprises, le juge ayant une dizaine de parcelles à visiter. Les gendarmes ont fait usage à une reprise des gazs lacrymogènes.
Procédure – Une dizaine de transports de justice de ce type doivent avoir lieu d’ici l’été pour visiter les parcelles, a dit l’un des avocats de propriétaires sur place, Me Erwan Lemoigne. Selon la procédure, lorsqu’un propriétaire n’accepte pas l’offre à l’amiable de l’Etat, le juge de l’expropriation se rend sur place pour évaluer la parcelle avant que n’aie lieu l’audience d’expropriation à proprement parler. L’audience d’expropriation des parcelles visitées mardi aura lieu le 15 février. Une procédure similaire s’appliquera aux exploitants agricoles.
Opposition hétérogène – Confiée par l’Etat au groupe Vinci, la construction de l’aéroport doit débuter en 2014 et se terminer en 2017. S’y opposent des agriculteurs locaux, les écologistes et des militants anarchistes ou alternatifs. L’un des dirigeants de l’ACIPA, principale organisation d’opposants, Dominique Fresneau a ainsi déclaré au juge Beaufrère que sa visite d’expropriation était « prématurée » car « l’aéroport ne se fera pas ».
Le groupe Vinci a annoncé le 17 janvier que « les 3/4 de la superficie necessaire à la réalisation du futur aéroport (sont) acquises », que « 27 conventions (ont été) signées sur les 39 exploitations directement concernées ».
Vu sur Brèves du Désordre