Hier, Pierre a été condamné à Poitiers à 2 ans de prison ferme pour vol de voitures et destruction de biens sur la commune du Vigeant.
La personnalité de ce jeune homme de 32 ans a surpris hier au tribunal correctionnel de Poitiers. Pierre comparaissait avoir volé deux voitures mais pas seulement. Ce SDF, sans emploi, a aussi mis le feu aux deux véhicules, qu’il avait volés, en mai et juillet derniers sur la commune du Vigeant.
Le président du tribunal lui a alors demandé s’il se rendait compte de la gravité de ses actes en insistant sur le fait que les voitures peuvent exploser et causer des dommages aux personnes à proximité. A la barre, le prévenu ne semblait pas capable d’expliquer pourquoi il mettait systématiquement le feu aux véhicules.
C’est l’alcool qui semble pousser cet homme à fauter. Il ne boit pas souvent mais quand il consomme, il dit pouvoir boire 3 à 4 litres de bière. Un problème dont il est conscient. « Je souhaite me faire soigner, trouver un emploi et avoir une vie normale », a-t-il dit à l’audience. Le prévenu a expliqué avoir déjà demandé une cure auprès de la justice. Une requête qui n’a pas vraiment sa place dans un tribunal selon le président: « La justice ne peut pas tout. C’est aussi à vous de faire un effort. »
Pierre est déjà bien connu du tribunal de Poitiers où son casier judiciaire s’allonge années après années. Il a déjà été condamné 17 fois pour d’autres faits, notamment du vol et a déjà purgé plusieurs peines de prison.
Une enfance difficile
Pour son avocate, M Patricia Coutand, Pierre représente « l’échec de notre système pénitentiaire ». L’avocate a tenté d’éclairer le tribunal sur la personnalité du prévenu qui a eu une enfance difficile. Un père alcoolique et violent qui a mis le feu à la maison familiale, détruit les meubles à coups de hache et mis son fils à la rue en sous-vêtements. « Aujourd’hui, Pierre ressemble à cet homme qu’il hait et dont il n’a aucune nouvelle. » M Coutand a aussi parlé de l’attitude de son client en prison. Un détenu modèle, qui travaille et est libre de ses mouvements. « C’est en prison qu’il se montre sous son meilleur jour, c’est triste. » Pendant la plaidoirie de son avocate, l’homme s’est mis à pleurer, visiblement touché par l’analyse qui était faite de ses actes et de son passé.
Le procureur avait requis 4 ans d’emprisonnement dont 2 ans avec sursis et mise à l’épreuve ainsi qu’une obligation de travailler et de se soigner.
Pierre a été condamné, au final, par le tribunal à 2 ans d’emprisonnement ferme avec mandat de dépôt.
Bintily Diallo, Centre Presse, 06/08/2011