Thalès : les grévistes bloquent toujours l’usine
Troisième jour de grève aujourd’hui pour les salariés de Thalès, au Sanital. Hier, la direction leur a proposé un marché. Ils ont refusé.
Preuve de leur détermination, les grévistes ont ajouté un deuxième bidon à boucaner à l’entrée du site, bloqué par le camping-car du CE.
C’est toujours conflictuel à Thalès Sanital. Hier, les grévistes, mécontents des propositions d’augmentation salariale (NAO) qu’ils jugent trop faibles, ont décidé de reconduire le mouvement et de maintenir le blocage de l’usine.
D’après l’intersyndicale CFE-CGC (cadres), CGT et CFDT, la direction du groupe (qui ne souhaite pas s’exprimer sur le conflit) a tenté hier, via son DRH Pascal Bourgoin, un coup de poker : « Vous lâchez le piquet de grève et on est prêt à vous recevoir au siège, à Meudon (92). »
« On ne veut pas être reçus, on veut négocier ! »
Coup de bluff ? L’intersyndicale du Sanital s’en remet au vote des grévistes. A la question « Voulez-vous reprendre le travail dans ces conditions ? », 163 sur 281 votants ont répondu « non » et 118, « oui ». En clair, le mouvement se poursuit : « On ne veut pas être reçus ! On veut négocier ! » insiste Silvain Ruffin, de la CFE-CGC, qui contre-attaque : « On lui a proposé de venir, lui, à Châtellerault, pour faire des économies mais il n’est apparemment pas disponible… » Le bras de fer continue donc. Le résultat du vote traduit une radicalisation du mouvement : « On pensait que le résultat du vote allait être moins tranché. » Mais l’intersyndicale ne rompt pas le dialogue pour autant et accède même à une demande de la direction : « Elle nous a sollicités pour laisser entrer certaines personnes et pallier des urgences : clientèle, logistique, technique… Elle nous a communiqué une liste de 45 noms dont 20 collaborateurs et 25 managers. » Au final, les syndicats ont autorisé l’entrée du site à 12 managers « de façon à protéger les collaborateurs qui auraient pu être montrés du doigt ». Hier, en fin d’après-midi, la direction a tenté une nouvelle approche pour mettre fin au conflit, via cette fois-ci son directeur d’établissement du Sanital, Stéphane Quancard, de retour d’un déplacement professionnel à Singapour. « Nous maintenons le blocage pour obtenir une nouvelle réunion de négociations sur les salaires, ce que n’est pas à même d’obtenir notre directeur de site. Ça se joue au siège du groupe Thalès Avionics. » A suivre…
> Le salaire moyen d’un non-cadre à Thalès Sanital, après 20 ans de carrière, est de 1.900 € bruts et non 1.900 € nets comme écrit par erreur hier. > Un débrayage solidaire a eu lieu hier à 13 h 30 à la Brelandière (production), l’autre site de Thalès Avionics à Châtellerault. > Le site de Thalès à Vendôme (Loir-et-Cher) est aussi en grève.